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Rss LE MAJOR IFM PAUL DUFOUR ET LES SIENS…

En 1940, la MAE et la FRC comptent environ 900 et 1.700 hommes.
Les activités techniques sont conduites par des Officiers appartenant au Corps des Ingénieurs des Fabrications Militaires, Corps créé par la loi du 08 mai 1924. Ces Officiers ont très souvent acquis une formation complémentaire dans les Universités du pays. Les contacts avec l'Ecole Royale Militaire et l'Université de LIEGE sont d'ailleurs très fréquents, notamment sur le plan des essais de résistance des matériaux.
Dès la mobilisation, plusieurs Officiers de Réserve ont rejoint la MAE et la FRC.
Il y a très peu de Sous-Officiers, pas de Caporaux, de Soldats de Carrière, de Miliciens.
Le Personnel de Maîtrise et les Ouvriers sont formés de techniciens civils, diplômés des Ecoles Industrielles de la région. Beaucoup de civils ont le statut d'Ouvriers Militaires Salariés (0MS): ils sont soumis aux lois et règlements militaires. Les autres agents ont le statut d'Ouvriers Civils Salariés (OCS). Il y a aussi des agents temporaires, recrutés suivant les nécessités du travail.

LA GUERRE
Le 10 mai 1940, tous les membres civils montrent leur détermination à servir leur pays aux côtés des militaires et portent tous, et avec grande fierté, un brassard aux couleurs nationales: les OMS portent la lettre "0" sur leur brassard pour les distinguer des OCS.
Le Blitzkrieg surprend les Armées Alliées, les Divisions de Panzers enfoncent le front et roulent à toute allure vers DUNKERQUE. Dans les airs, la Luftwaffe règne en maître, les Stukas attaquent inlassablement les colonnes militaires qui circulent sur les routes encombrées.
Le personnel de la MAE et de la FRC reçoit l'ordre de rejoindre respectivement BRIVE-LA-GAILLARDE (CORREZE) et ROANNE (LOIRE) afin d'y poursuivre leurs activités.
Nos convois par train et par route sont bombardés à plusieurs reprises à BIERSET, OREYE, LANDEN, TIRLEMONT, EU et DIEPPE.
Le 12 mai 40 est déjà une journée tragique pour la FRC qui déplorera ses quatre premières victimes tombées sous le feu de l'aviation ennemie.

BRIVE et ROANNE
Beaucoup d'ouvriers âgés ou blessés suite aux attaques aériennes ont voulu rejoindre BRIVE et ROANNE à tout prix: en train, à pied, à vélo, en réquisitionnant des véhicules privés, debout sur le marchepied ou couchés sur le garde-boue des voitures. Les premiers sont déjà arrivés à destination le 14 mai.
Dès le 26 mai, la plus grande partie de ce personnel hautement qualifié est mis à la disposition de l'ATELIER DE CONSTRUCTION DE BRIVE (ACB), de la MANUFACTURE D'ARMES DE TULLE (à 25 kilomètres de BRIVE) et de l'ATELIER DE CONSTRUCTION DE ROANNE (ACR).



MAE en 1940
BRIVE-LA-GAILLARDE, TULLE (CORREZE)

FRC en 1940
ROANNE

As Ch en 1940
SURGERES


Dès leur arrivée, les Belges sont accueillis très chaleureusement. Mais les journées de travail sont très longues. A ROANNE, par exemple, le travail commence à 05.15 heures et ne s'arrête qu'à 19.15 heures; il n'y a que deux heures de repos à midi. Le dimanche, le travail finit à 12 heures.
La semaine compte donc plus de 78 heures de travail!
Parmi ces hommes courageux, citons deux exemples:

Henri VLEKKEN
Né à LIEGE le 29 octobre 1894, Henri VLEKKEN est un combattant de 1914-1918, invalide de guerre et titulaire de 8 chevrons de front.
Après avoir fait toute la campagne avec l'Armée belge, il entre à la MAE. Mais sa santé s'altère au fil des années et, fin 1939, il subit une très longue incapacité de travail due aux séquelles de la Grande Guerre.
Le 10 mai 1940, son état ne s'est pas amélioré mais Henri VLEKKEN se présente quand même à son établissement.
Il suivra ses camarades sur les routes périlleuses vers le Sud de la FRANCE. Il arrivera finalement à rejoindre la CORREZE par ses propres moyens mais dans un tel état d'épuisement qu'il devra être hospitalisé immédiatement. Malgré les soins, miné par tant d'efforts inhumains, il expira le 04 juin 1940 et sera inhumé à BRIVE.

Raymond TITS
Né à WAREMME le 19 juin 1912, ouvrier à la FRC, il arrive à l'ATELIER DE CONSTRUCTION DE ROANNE, bien décidé à engager toutes ses forces dans la lutte contre l'ALLEMAGNE.
Il participe aux travaux que le personnel de la FRC effectue au profit de l'Armée Française.
Le 12 juin 1940, il meurt brûlé vif, suite à un incendie accidentel du char qu'il réparait.

A la fin du mois de juin 1940, nos deux établissements comptent déjà 15 victimes.
Après la défaite de la FRANCE, la plus grande partie du personnel rejoint la BELGIQUE, la mort dans l'âme. Certains se replient vers TARBES mais rentreront au pays en septembre. Une nuit qui s'étendra sur de longues années les attend.
Les ouvriers des deux établissements sont d'abord répartis dans les Administrations Communales, le Chemin de Fer, la Police, les Pompiers, le Secours d'Hiver...
Le Colonel IFM BERTRAND, Directeur de la MAE, et le Major IFM MARCHAL, Directeur de la FRC, rassemblent les membres des deux établissements, leur rappellent leur devoir et leur interdisent de travailler pour l'occupant.

La Résistance au travail obligatoire
Jusqu'en mars 1942, les autorités allemandes essayent de convaincre les ouvriers belges de partir librement travailler en ALLEMAGNE. Le 06 mars 1942 et surtout le 06 octobre de la même année, ces autorités promulguent deux ordonnances instaurant le travail obligatoire en BELGIQUE.
Un sentiment de résistance naît progressivement au sein des travailleurs et le nombre de Réfractaires ne cesse de croître: ceux-ci reçoivent l'aide d'un grand nombre d'organisations tant secrètes qu'officielles.
Après les défaites de STALINGRAD et d'EL ALAMEIN, HITLER est obligé de mener la guerre totale et l'ALLEMAGNE devra puiser de plus en plus dans le potentiel humain des pays occupés.
Etant donné leur compétence en armement, les techniciens de la MAE et de la FRC vont être particulièrement sollicités par l'occupant, afin de travailler dans l'industrie allemande au profit du gigantesque effort de guerre entrepris par BERLIN.
Bien renseignés, les Allemands vont chercher à s'attacher par tous les moyens cette main-d'œuvre hautement qualifiée dans la fabrication et la réparation des armes, non seulement pour la D.W.M. (DEUTSCHE WAFFEN UND MUNITIONS-FABRIK, c'est-à-dire la FABRIQUE NATIONALE D'ARMES DE GUERRE de HERSTAL, directement administrée par l'ALLEMAGNE) mais surtout dans les usines du Reich.
Pour échapper aux recherches de l'ennemi, une grande partie du personnel s'engagera dans la clandestinité.




Exemple de tracts distribués par le FRONT DE L'INDEPENDANCE



L'Armée de l'Ombre
Le commandant IFM Paul DUFOUR deviendra un membre actif du réseau BAYARD. D'autres Officiers, Sous-Officiers, Volontaires et Civils rejoindront l'ARMEE SECRETE (AS), qui ne portera ce nom qu'en 1944 et qui existait en fait depuis l'été 1940 avec les initiatives du Colonel BEM Robert LENTZ et du Commandant BEM Charles CLASER, fondateurs de la LEGION BELGE.
L'AS est la seule formation typiquement militaire de toute la Résistance car son cadre sera essentiellement composé de militaires d'active et de réserve. Ce mouvement mènera l'action clandestine par le sabotage et la constitution de forces militaires qui devront frapper l'occupant au moment fixé par le Commandement Allié.
Le Colonel IFM BERTRAND sera l'un des Chefs liégeois de l'OMBR, ORGANISATION MILITAIRE BELGE DE LA RESISTANCE; ce mouvement armé dont le Commandant national est Georges ALLAERT, comptera 3.112 Résistants dans le pays mais sera très éprouvé par les nombreuses arrestations de ses membres.
Suivant l'exemple du Directeur, beaucoup d'ouvriers rejoindront le réseau.
Jean BROCK
Né à Liège, le 01 septembre 1898, Jean BROCK est ouvrier maçon à la FRC. Père de famille nombreuse, il avait 2 garçons et 4 filles; il aurait pu ne prendre aucun risque: les mille et une difficultés de la vie sous l'occupation devaient, en effet, déjà lui poser beaucoup de problèmes.
Un tel raisonnement montrerait cependant une méconnaissance totale des sentiments que l'occupant nazi avait développés chez cet homme profondément épris de liberté. Dès qu'il apprend que la Résistance s'organise, il décide, avec son fils Joseph, âgé de 21 ans, de rejoindre l'O.M.B.R.
Père et fils vont alors déployer une activité incessante et effectueront ensemble de nombreuses et dangereuses missions contre l'ennemi, principalement en exécutant d'audacieux actes de sabotage contre les installations vitales utilisées par l'occupant.
Hélas, l'étau de la Gestapo se resserre lentement sur eux: le 23 novembre 1943, alors qu'ils se rendent en opération de sabotage, ils sont interceptés Place CORONMEUSE, à deux pas de la FRC, et aussitôt abattus par la Gestapo.




Monument élevé Place Coronmeuse à la mémoire de Jean Brock et de son fils Joseph


Tombes de Jean et Joseph Brock. enclos des Fusiliers
(Citadelle de Liège)




Jean Brock ou la rage de briser les chaines nazies



Capitaine CDM Marcel WASTELAIN
Né le 10 juin 1906 à MORLANWELZ, il entre à la MAE comme Sous-Lieutenant Comptable du Matériel, le 26 décembre 1932. Le 26 décembre 1935, il est nommé Lieutenant CDM.
Pendant la guerre, il exerce diverses activités patriotiques contre les Allemands. Il est arrêté par l'occupant, le 13 avril 1942 comme otage, et emprisonné au Camp de WOLFENBUTTEL, où il sera fusillé le 01 juin 1944.
Le 27 avril 1946, il sera commissionné à titre posthume, au grade de Capitaine CDM à la date du 26 mars 1944.
Le quartier de la MAE portera le nom du Capitaine CDM WASTELAIN par décision du Ministre de la Défense Nationale (Ordre Général n° 89 du 20 février 1950).

Sous-Lieutenant Georges PIETTE
Né à LIEGE le 27 décembre 1907, il entre le 10 octobre 1928 au 8e Régiment d'Artillerie. Le 29.août 1939, il fait mutation pour la FRC.
Rentré de FRANCE le 12 septembre 1940, il est arrêté le 25 février 1944 par les Allemands pour s'être livré à de nombreuses activités patriotiques, déporté au Camp de Concentration de GROSS-R0ZEN où il perdra la vie le 06 décembre 1944.

Maurice LEMAL
Ouvrier à la FRC, Maurice LEMAL est le cofondateur de la Section liégeoise des MILICES PATRIOTIQUES. Il se dépensa sans cesse pour amener ses camarades à rejoindre les rangs de ce Mouvement.
Un extraordinaire sentiment patriotique fit de cet ouvrier un chef compétent qui dirigea remarquablement de petits groupes dans des actions diverses contre l'ennemi.
Les MILICES PATRIOTIQUES constituées initialement par de nombreuses formations militaires actives et bien organisées, reçurent des renforts considérables grâce au recrutement de Réfractaires.
Sous le commandement national du Commandant Aviateur de Réserve Maurice QUINET, le Mouvement s'était donné comme mission de déclencher, au moment propice, de nombreuses opérations de guérilla sur l'ensemble du territoire dans le but de couper les communications de l'ennemi et d'anéantir ses formations isolées.
Le nombre de Résistants armés reconnus ayant servi dans les MILICES PATRIOTIQUES est de 22.006: un tiers des effectifs tomba entre les mains de la Gestapo! Après le débarquement en NORMANDIE, le Mouvement accroît considérablement ses actions de sabotage.
Maurice LEMAL participe lui aussi aux opérations et redouble ses activités. Hélas, la Gestapo l'arrête en juin 1944 alors qu'il se rendait une fois de plus en mission. Il fut aussitôt déporté en Allemagne et incarcéré dans le sinistre Camp de Concentration de NEUENGAMME d'où il ne revint pas.

Jacques DELCHEF
Jacques DELCHEF est né à LIEGE le 30 juillet 1901. Il entre à la FRC en 1929 comme Ouvrier à la Division des Affûts.
En janvier 1941, il retrouve son ami de la FRC Maurice LEMAL en s'engageant dans les MILICES PATRIOTIQUES. Homme d'action, témoignant d'un courage sans limite, il accomplira de périlleuses missions de sabotage et des opérations ayant pour but de pourvoir au ravitaillement des Maquisards.
En juin 1944, au moment où les actions contre l'occupant deviennent de plus en plus nombreuses, il est, arrêté par la Gestapo. Déporté aussitôt au Camp de Concentration de NEUENGAMME, il y trouva la mort le 19 décembre 1944.
Jacques DELCHEF a été décoré, à titre posthume, de la Croix de Guerre 1940-1945 et de la Croix de Chevalier de l'ordre de LEOPOLD II avec palme.
La MAE et la FRC perdront 15 des leurs, arrêtés et déportés dans les Prisons ou les Camps de Concentration où ils succomberont aux privations, aux sévices de leurs bourreaux allemands à GROSS-R0SEN, WOLFENBUTTEL, NEUENGAMME, BUCHENWALD, SANDBOSTEL, POTENHAVEN, WESSELING, LECHELICH et d'autres endroits restés inconnus.

Parmi les victimes de la MAE et la FRC, figurent 15 patriotes déportés dans les camps de la mort du Reich:

GROSS-ROSEN: Cdt IFM Paul DUFOUR, SLt Georges PIETTE
WOLFENBUTTEL: Lt CDM Marcel WASTELAIN
NEUENGAMME: Jacques DELCHEF, Maurice LEMAL, Arthur VAN DUCK
BUCHENWALD: Jean BERBUTO
SANDBOSTEL: Dieudonné DEMARTEAU
POTENHAVEN: Jules VLIEGHE
WESSEL: Raymond LINDEKENS
LECHELICH: Charles FASTRE
Endroit inconnu: Joseph BOCCA, Jules DESES, Lucien HOSMANS, Dieudonné MARECHAL

Un seul d'entre eux reviendra de cet enfer, Joseph BOCCA, de la FRC, mais c'est pour mourir chez lui, à ROCOURT, le 29 juin 1946, des suites des terribles souffrances physiques subies dans l'univers Nacht und Nebel.

En BELGIQUE, 4 ouvriers tomberont sous les balles allemandes, à LIEGE, HANNUT et FEXHE-LE-HAUT-CLOCHER.
Le 09 septembre 1944, le VII Corps de la 1ère Armée Américaine, sous le Commandement du Général HODGES, libère enfin la Cité Ardente.
Le personnel des établissements ne restera pas inactif et participera aux combats pour LIEGE: 4 d'entre eux, vêtus de la salopette du maquisard et du brassard aux couleurs nationales, tomberont les armes à la main en luttant pour la reconquête de leur cité.
Parmi eux, Jules CLOSTER, ouvrier de la FRC, né le 23 juin 1912, soldat de l'ARMEE DE LA LIBERATION (AL) depuis 4 ans.
Ce mouvement fut créé à LIEGE dès la fin de 1940 par 5 patriotes, dont le Ministre Antoine DELFOSSE. Tout en gardant son centre de gravité dans la région liégeoise, l'AL s'étendra petit à petit dans le pays.
A l'instar de l'ARMEE SECRETE, l'ARMEE DE LA LIBERATION prépare le soulèvement général au moment voulu: l'objectif final est de frapper l'ennemi à revers lors de sa retraite, de harceler ses colonnes en repli et d'accentuer sa débandade entre la MEUSE et la frontière.
Jules CLOSTER veut être parmi les premiers Liégeois à frapper les colonnes allemandes qui refluent vers l'Est: il se souvient des routes périlleuses vers ROANNE sur lesquelles il a été mitraillé par les Stukas, des 4 années d'occupation, du démantèlement de sa FONDERIE et surtout de ses camarades disparus. L'heure est enfin venue pour lui de monter au combat.
Ses armes aussi sont prêtes, soigneusement entretenues et réglées par un orfèvre en la matière.
Il tombera le 08 septembre, la veille de la libération de sa ville, et n'aura pas le bonheur inestimable de voir le drapeau belge flotter aux côtés de la bannière étoilée sur LIEGE libérée.
Tout comme son ami de la FRC Henri DUPONT qui est tombé le 04 septembre 1944.
Tout comme deux ouvriers de la MAE: Jean JADOT, tué le 07 septembre et Julien VROONEN, grièvement blessé le 07 septembre et qui succombera à ses blessures le 24 septembre 1944...
Grâce à eux, Soldats de l'Armée de l'Ombre, nos établissements étaient aussi présents dans la glorieuse libération de la BELGIQUE.
Nul doute qu'ils ont bien mérité le titre de Valeureux Liégeois...



Le Maquisard: Monument National à la Résistance et Enclos des Fusiliers
de la Citadelle de Liège




La porte du bloc 24 a été conservée sur le site de la Citadelle de Liège...



L'Hommage de Grands
Le LIVRE D'OR DE LA RESISTANCE BELGE, ouvrage publié par la Commission de l'Historique de la Résistance instituée par le Ministre de la Défense Nationale, a dressé dans l'immédiate après-guerre une première liste des Résistants: nous y avons retrouvé 7 membres des établissements.
Si tous les Résistants de la MAE et de la FRC ne s'y trouvent pas, c'est tout simplement parce qu'au moment de la publication de l'ouvrage, certaines Commissions Officielles de reconnaissance de la qualité du Résistant venaient seulement de commencer leurs travaux.

Nous empruntons à cet ouvrage le texte de l'"ORDRE DU JOUR" que le Général Dwight D. EISENHOWER adressa "Aux Officiers et Hommes de toutes les Organisations belges de Résistance" au moment où la BELGIQUE était presque totalement libérée. Le Commandant en Chef du SHAEF rend hommage à ceux qui ont contribué aussi largement à la libération du pays: un hommage adressé aussi à nos Liégeois armés.





Le message se termine par "toutes nos activités, tant à l'atelier qu'au front, doivent être dirigées contre notre ennemi commun".
Dans ses Mémoires, CHURCHILL accordera également une mention toute spéciale aux Agents de la Résistance belge.

Belgian L of C Troops Workshops
"Tant à l'atelier qu'au front... ": le message du Général sera entendu par le personnel de la MAE et de la FRC.
En effet, dès que le pays est libéré, certains OMS vont se porter volontaires pour former en GRANDE-BRETAGNE deux "Belgian L of C Troops Workshops": ils revêtiront l'uniforme britannique et y subiront le dur entraînement en vue de participer à la destruction finale de l'ALLEMAGNE. Ils suivent l'instruction à l'Armée Britannique à partir d'avril 1945, mais ils n'auront pas l'occasion de combattre, suite à la capitulation sans conditions de l'ALLEMAGNE et rentreront en BELGIQUE en juillet 1945 pour former le 31e REME.
Un des leurs, Jean GELLON, de la MAE, perdra la vie en juin 1945 des suites d'un accident de roulage en ANGLETERRE.

Les armes secrètes de Hitler
Cependant la libération de la BELGIQUE par les Alliés ne mettra pas encore fin à la liste déjà longue des victimes de la MAE et de la FRC.
Du mois d'octobre 1944 au mois de mars 1945, 1.500 V1 et V2 frapperont l'arrondissement de LIEGE tandis que le cœur de la ville sera atteint par quelque 200 engins. Au total, 20.500 demeures seront rendues inhabitables et il y aura plus de 2.800 maisons complètement détruites.
Mais il y aura surtout 1.649 victimes liégeoises parmi lesquelles figurent 5 membres de nos établissements techniques. Un ouvrier de la MAE trouvera la mort à ANVERS le 08 janvier 1945 lors du bombardement de la métropole par les V1 et les V2.

Adjudant de 1ère Classe Camille ROMAIN
Né à POULSEUR le 03 décembre 1891, il s'engage à l'Armée Belge le 02 octobre 1911. A l'issue de la Première Guerre Mondiale, il est nommé Caporal. Il devient Sergent le 19 août 1919. Le 26 juin 1939, il est nommé Adjudant de 1ère Classe.
Membre de la FRC, il rejoindra l'ARMEE SECRETE le 15 septembre 1941 et participera activement à la lutte armée contre les Allemands.
Il échappera aux recherches de l'ennemi, mais, le 14 octobre 1944, il trouvera la mort, lorsque LIEGE sera frappée par les V1.
Il s'est vu décerner:
- la Médaille Commémorative de la Guerre 1914-1918 la Décoration Militaire de 2e Classe
- la Médaille de l'YSER
- huit Chevrons de Front
- la Croix de Guerre avec Palme
- la Décoration Militaire de le Classe
- la Médaille d'Or de l'Ordre de LEOPOLD II
- la Décoration Commémorative du Centenaire
- les Palmes d'Or de l'Ordre de la Couronne
- la Médaille de Chevalier de l'Ordre de LEOPOLD II

Un héros du SEDEE
L'engagement du personnel ne s'arrêtera pas avec la libération de tout le territoire national: il est indispensable de débarrasser la région des mines, bombes, obus innombrables laissés dans tout le pays.

Maréchal de Logis Spécialiste Pierre THOME
Le Maréchal des Logis Spécialiste Pierre THOME est ne a BOUGE le 28 février 1907. Membre de la FRC, il entre dans la Résistance Armée dès son retour de FRANCE.
Le 29 décembre 1944, il s'engage au SEDEE (Service d'Enlèvement et de Destruction des Engins Explosifs et Obstacles) afin de participer au déminage, travail dangereux mais indispensable à la libre circulation des personnes et des véhicules.
En avril 1945, il procède à l'enlèvement de mines et d'obus dans les environs de BASTOGNE: l'Offensive des Ardennes y a laissé une quantité considérable d'engins non explosés! Pierre THOME sait que dans cette région truffée de bombes, il risque sa vie à chaque instant: il a déjà perdu trop d'amis lors de ces missions qui exigent un sang-froid hors du commun et qui ne pardonnent aucune erreur.
Le 12 mai 1945, il effectue le déminage et le nettoyage de la Commune de SIBRET, à 5 km au Sud-Est de BASTOGNE. A 10.45 h, il a déjà dégagé un grand nombre d'obus et de mines. C'est en transportant une caisse d'engins qu'il perdra vie suite à une effroyable explosion survenue au moment où il la dépose à terre.

54 victimes
A la fin de la guerre, après avoir anxieusement attendu, et en vain, ceux qui avaient été déportés en ALLEMAGNE, la MANUFACTURE D'ARMES DE L'ETAT et la FONDERIE ROYALE DE CANONS comptèrent leurs morts: 54 victimes ayant donné, avec l'enthousiasme de leur jeunesse ou la raison de leur âge, le meilleur d'eux-mêmes afin que le pays soit débarrassé du péril hitlérien.

Le plus jeune, Barthélemy DARCHAMBEAU, avait 29 ans; le plus âgé, Joseph MOTTET avait 60 ans. (Du moins selon les renseignements disponibles car pour certains membres nous ne possédons ni la date de naissance ni celle du décès.)
19 membres de la MAE, 35 membres de la FRC, tombés en BELGIQUE, en FRANCE, en ALLEMAGNE, en ANGLETERRE... pour notre liberté.
Tel est le lourd tribut payé par deux unités non combattantes dont les effectifs comptaient une majorité de civils.
Tous ces militaires et ces ouvriers qui se sont engagés en grand nombre afin de débarrasser le pays du joug allemand ont droit à toute notre admiration: ils font honneur au drapeau belge de leur brassard.



LISTE DES ABREVIATIONS
ACA Atelier Central d'Armement
ACB Atelier de Construction de BRIVE
ACR Atelier de Construction de ROANNE
AIA Association Royale des Ingénieurs issus de l'Ecole d'Application
AL Armée de Libération
AR Atelier Régional de Réparation des Matériels
ARM Atelier de Réparation des Matériels
AS Armée Secrète
As ARM Arsenal d'Armement
As Ch Arsenal du Charroi
AsIAT Arsenal des Instruments et des Appareils de Télécommunications
As Mat Arsenal du Matériel
As MECA Arsenal du Matériel Mécanique et de l'Armement
BB BRISE et BROTTE (Noms de guerre des Fondateurs du Service BAYARD)
BEM Breveté d'Etat-Major
CDM Comptable du Matériel
DCA Défense Contre Aéronefs
DCMG Direction Centrale du Matériel de Guerre
DWM Deutsche Waffen und Munitionsfabrik
ERM Ecole Royale Militaire
er en retraite
FRC Fonderie Royale de Canons
GFP Geheime Feldpolizei
IFM Ingénieur des Fabrications Militaires
IMM Ingénieur du Matériel Militaire
L of C La signification de L of C étant inconnue, il est fait appel à nos lecteurs pour expliquer cette abréviation
MAE Manufacture d'Armes de l'Etat
OCS Ouvrier Civil Salarié
OMB Organisation Militaire Belge de la Résistance
OMS Ouvrier Militaire Salarié
REME Royal Electrical and Mechanical Engineers
SEDEE Service d'Enlèvement et de Destruction des Engins explosifs et Obstacles
SGARA Service Général des Agents de Renseignements et d'Action
SMT Service des Matériels de Tir
SRA Service de Renseignements et d'Action
US RA Union des Services de Renseignements et d'Action
V1, V2 Vergeltungswaffe 1, 2 (arme de représailles)




Bibliographie et iconographie:
La Résistance 1940-1945: Henri BERNARD; ouvrage dont nous sommes largement inspiré pour décrire les divers Mouvements de Résistance.
Livre d'Or de la Résistance Belge (Editions LECLERCQ).
Le Livre des Camps: Ludo VAN ECK (Editions KRITAK).
L'Armée Secrète 1940-1945: Henri BERNARD.
L'An 40, la BELGIQUE occupée: J. GERARD-LIBOIS, José GOTOVITCH.
A l'Ombre de la Mort: L. E. HALKIN.
Histoire de l'Arsenal du Matériel Mécanique et de l'Armement: Col. Pierre LEONARD.
Résistance au travail obligatoire: Slt Elève MELIGNON ERM 1970.
La Bibliographie du Commandant BEM Charly CLASER: SLt Elève LEGAT ERM 1963.
V1 sur la BELGIQUE: André H. LEMOINE.
Bulletin mensuel de l'AIA n° 63 (Mars-Avril 1986).
Allocutions du Colonel IFM MOTTARD (1966, 67, 68, 69, 70).
Allocutions du Colonel IFM LEGROS (1971, 72, 73).
Centre de Documentation et Bibliothèque Centrale de la Défense Nationale.
Centre de Documentation Historique.
Archives de l'As MECA.

Extrait de l’article du IMM F.Gérard dans le bulletin du CLHAM (Cercle Liégeois d’Histoire at d’Archéalogie Militaire) fascicule n° 6 Tome IV
http://www.clham.org/000000.htm
 
 
Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 06/02/15


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