Livre d'or

Par Johnny

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Rss Jules Pirson Cycliste Frontière – Témoignage.
Milicien de la classe 1934, Jules Pirson à servi au U.Cy.F (Cycliste frontière) comme fusilier.

D'abord 4 mois à Elsenborn, puis 4 mois à la caserne de Rencheux dont la construction n'était pas encore terminée. A la mobilisation de 1938, il faisait partie du 36èmeRégiment de Chasseurs Ardennais, 7° Compagnie.
Voici son témoignage.
Le 10 mai 1940, notre peloton est installé dans une carrière, à Salmchâteau, du côté de Ste Marie, sur une colline dominant la route qui conduit à Beho. Vers 2 h du matin, nous sommes réveillés. Cette fois l'alerte est sérieuse. Il faut occuper les positions ! Le jour se lève à peine que de violentes explosions, à l'est, nous confirment que cette fois nous sommes en guerre car les postes avancés sont en train de procéder aux destructions prévues. Les heures passent dans une atmosphère tendue. Les armes sont prêtes et les guetteurs attentifs. Vers midi, un bruit de moteur attire notre attention. Cela vient du côté de Bech ... Un side-car apparaît, ce sont des Allemands ! L'adjudant Brack donne l'ordre d'ouvrir le feu; distance 700 mètres. FM et fusils tonnent. Le side-car boule dans un fossé. Le feu cesse.
Il est environ 16 h lorsque nous apercevons des fantassins ennemis progressant en tirailleurs en direction de la route que nous dominons. Les balles sifflent au-dessus de notre position. Nous répliquons avec vigueur au tir ennemi. Les Allemands tentent à plusieurs reprises de progresser vers nos positions. Chaque tentative est brisée par la violence de notre riposte. La nuit tombe, le feu cesse de part et d'autre, sauf quelques tirs sporadiques. Notre adjudant nous donne l'ordre de repli. (Plus tard, nous apprendrons qu'un jeune milicien avait été chargé de nous notifier l'ordre de repli bien avant la décision prise par l'Adjudant. Ce messager n'est jamais venu !. Tant bien que mal, nous trouvons nos vélos et rejoignons, par un petit chemin, la route de La Baraque au lieu-dit La Bedinne. En selle pour Lierneux, Manhay, Grandmenil où je passe à la maison paternelle qui est déserte ... Un billet sur une table porte ce message : "Nous sommes évacués à Roche-à-Frêne". Je rejoins mes camarades qui sont en train de traverser le Bois-du-Pays. Je m'accorde encore un petit arrêt chez J. Bastin de Ninane dont la maison est située en face du chemin qui conduit à Roche-à-Frêne, pour saluer la famille. Un petit sprint et je rejoins le peloton roulant vers Bornai.
Samedi, 11 mai, la Compagnie prend position à Sy, pour surveiller le passage de l'Ourthe. Vers 16 h, des éclaireurs ennemis s'amènent dans le lointain. Ils tiraillent sans grande conviction. Nous ne ripostons pas afin de ne pas dévoiler nos positions. A 2 h, nous continuons notre repli nocturne en tâchant de faire le moins de bruit possible.


Temploux


Le 12, la Compagnie pédale sur l'itinéraire : Ouffet, Huy, Andenne, Namur. A Temploux, le grand rassemblement de plusieurs milliers de Chasseurs attire l'essaim de Stukas tournoyant et plongeant dans un ballet mortel. Officiers et soldats se dispersent, cherchant un abri. Je parviens à m'introduire dans un conduit en béton à l'entrée d'une prairie et j'attends. Le sol tremble lorsqu'éclatent les bombes ... et cela n'en finit pas ! Enfin l'attaque cesse. Je m'extrais, non sans peine, de mon abri de fortune et traverse la route ... pour tomber sur un compagnon de classe à l'école primaire de Grandmenil. Tous deux nous sommes sonnés, mais sans une égratignure. On se regroupe tant bien que mal pour gagner Perwez où, le matin du lundi 13, l'ordre est donné de creuser des tranchées. A peine avons nous commencé le travail, voilà ces maudits avions allemands qui surgissent pour nous attaquer. Leur forfait accompli, le travail reprend à grands coups de pelle. Puis, tout à coup, des sifflements et des explosions C'est l’artillerie ennemie qui entre dans la danse. Le lendemain 14, vers 2 h, nous nous replions pour faire place à des troupes françaises, des Sénégalais. A l'aube, le repli, sous les fréquentes attaques aériennes qui brisent le moral de certains soldats fatigués, prend l'allure d'une débandade. Le désarroi s'empare de petits groupes de combattants, à bout de nerfs.


Perwez



Comme après Temploux, chacun cherche à rejoindre sa compagnie. Avec quelques camarades, je me mets en route. Nous passons à Villers-la-Ville, puis à Genappe où, le soir, je retrouve mon frère Omer qui m'accompagnera jusqu'à notre retour à Grandmenil. Le mercredi 15 nous couchons à Oudenaarde en compagnie d'une bande de Chasseurs, nous atteignons Lichtervelde. Le lendemain, nous sommes à Pittem où je rencontre un ami de Grandmenil, Georges Depierreux. Par Torhout Diksmuide, le samedi 18, nous aboutissons à Furnes pour passer la nuit. Toute cette randonnée s'est déroulée sur des routes encombrées de civils et sous la surveillance des Stukas dont les mitrailleuses ne font différence entre civils et militaires.
Le dimanche 19 mai, mêlés à une foule de militaires belges, amalgame de soldats, d'officiers et de sous-officiers de toutes les armes nous passons la frontière française. Tout ce monde passera la nuit à Saint Omer. Le lendemain les officiers tentent un début d'organisation. Il nous faut continuer le repli en France. Le mardi 21, en route pour Abbeville. Les Allemands nous y ont précédés et tiennent le pont sur la Somme. Il faut éviter Abbeville en gagnant Le Crotoy la baie de la Somme. Nous avons réussi à passer la baie de la Somme. Nous avons réussi à passer la baie de la Somme à marée basse avec nos vélos et nos armes.
Toujours poursuivi par les avions ennemis, notre groupement avance pour faire étape à Notre Dame de Bondeville, à proximité de Rouen. Étape suivante : suivante, Brionne, le jeudi 23, jour de la Fête-Dieu. Ensuite Conches et Aigle où nous cantonnerons deux jours. Ces journées vont permettre aux officiers de mettre un peu d'ordre dans la troupe hétéroclite que nous formons. Nous devons cesser d'être des nomades pour redevenir des soldats.
Le dimanche 26, au matin, nous sommes 150 Chasseurs embarqués dans un train qui nous transporte vers une gare située entre Sète et Montpellier, dans une localité appelée Montbazin, où nous débarquons le 29. Nombre de Français nous font grise mine. Ils reprochent à notre Roi et son armée d'avoir capitulé. Impassibles, nous écoutons leurs récriminations exprimées dans un langage fleuri et percutant. Nous resterons près de deux semaines à Montbazin.
A partir de fin juillet, les Autorités belges et françaises organisent le retour des Belges : évacués, CRAB, militaires ... et ils sont nombreux ! Le 12 août, à 19 h, nous avons la chance, mon frère et moi, de faire partie d'un petit groupe des soldats belges, 20 Chasseurs et 18 Artilleurs, installés sur le quai dans l'attente d'un train de rapatriement. Une demi-heure après, adieu Montbazin ! Le lendemain, à Bordeaux, nous recevons de la Kommandatur un document qui nous permettra de passer la ligne de démarcation. En voiture ! Nous saluons Paris au passage et le samedi 17 août, voilà Mons. Encore un peu de patience ... Nous sommes à Bruxelles, le lendemain au matin. En hâte, nous sautons dans un train à destination de Marloie. Là, nous prenons notre courage à deux mains; en avant, marche ! Après je ne sais combien de kilomètres, nous parvenons à arrêter un camion ... allemand. Le chauffeur accepte de nous prendre. Le dimanche 18 août, au soir, nous sommes à Grandmenil, heureux de pouvoir embrasser nos parents qui pleurent de joie.
Ici s’arrête le témoignage de Jules Pirson.
Source : Livre de Charles Bonmariage ‘’Témoignages’’ édité par la commune de Manhay en 1994.
Crédit Photos :
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Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 31/08/21


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