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Rss Henri PICARD ,victime belge de la « GRANDE EVASION »


Photo collection: André BAR



Natif d’Etterbeek,le 17 avril 1916, Henri PICARD entre à vingt ans à l’Ecole Royale Militaire dont il sort avec le grade de Sous-lieutenant. Son affectation aux Chasseurs Ardennais ne lui plait guère, attiré qu’il est par cet engin moderne qu’est l’avion.
Comme souvent à l’époque, il rejoint l’Aéronautique militaire par le biais de la formation d’observateur, fonction qu’il exercera jusqu’en janvier 1940.
Il intègre,à ce moment, l’école de pilotage de Wevelgem au sein de la 83ème promotion.
Encore en écolage au moment de l’invasion allemande, il suit son escadrille, évacuée vers la France.
Peu de temps après, un nouveau repli est ordonné, vers le Maroc cette fois.
Malgré les menaces et les intimidations d’une partie de sa hiérarchie, Henri décide de rejoindre l'Angleterre et d’y poursuivre la lutte contre l’envahisseur de la Belgique et il n’est pas le seul.

Après un transit par Gibraltar,les aviateurs accostent les côtes anglaises le 14 juillet 1940. A bord du Har Sion (ou Harsion selon d'autres sources), outre les élèves, s'y trouvent aussi trois pilotes chevronnés qui participeront à la bataille d’Angleterre: Jean OFFENBERG , Beaudouin de HEMPTINNE et Alexis JOTTARD. Ce dernier sera le premier à tomber, en octobre 1940. Aucun des trois ne survivra à la guerre.

Suit alors pour Henri PICARD,une période d’apprentissage au sein des écoles britanniques dont il sort en août 1941 pour être incorporé dans une escadrille qui comporte un nombre suffisant de Belges pour y former un Flight:le 131 Squadron .
Vient ensuite son transfert vers le 350 (Belgian squadron),où il retrouve certains de ses compagnons de la première heure. Cette unité, créée en novembre 1941, est la première a être spécifiquement composée de Belges.
Après une période de rôdage faite de patrouilles au-dessus de la mer d’Irlande qui, n’engendre pas spécialement l’enthousiasme des pilotes mais qui est destinée à former une unité soudée, l’escadrille déménage vers Debden, aérodrome situé plus près des endroits où l’on pourra se battre.
Et du combat, il y en aura! C’est ainsi qu’Henri abattra deux FW 190 au cours d’une mission d’escorte de bombardiers, ce qui lui vaudra, dans le foulée, l’attribution, le 21 juillet 1942, de la Croix de Guerre avec deux palmes.
Il n’en reste pas là. Au cours du raid canadien du 19 août,( opération Jubilee), il participe à la destruction d’un autre appareil ennemi.

Quelques jours plus tard , le 27 du même mois, sa carrière de pilote s’arrête brusquement.
Engagée dans une mission d’escorte, près d’Abbeville, son escadrille est ''coiffée'' par des chasseurs allemands et PICARD est abattu. Blessé à la jambe, il parvient pourtant à s’extraire de son Spitfire, à sauter en parachute et à s’installer dans son canot de sauvetage.
Il est porté disparu, ’’missing in action'' selon la terminologie de la RAF.
Il est pourtant toujours bien en vie. Souffrant de sa blessure, de la soif et de la faim, il va dériver pendant cinq jours entiers, au gré des courants maritimes, essuyant des tempêtes pour finalement échouer sur la côte française.
Sa robuste constitution et sa force morale lui valent d’avoir survécu à ces conditions infernales.
Délirant de fièvre, presque mort d’inanition, il est capturé par les Allemands qui l’expédient en hôpital, d’abord, puis au Stalag Luft III de Sagan.
Il y tombe vraiment dans un nid de rebelles, aviateurs alliés prisonniers qui ne pensent qu’à s’évader. Henri PICARD ne peut rester étranger aux projets de ses compagnons d’infortune, d’autant plus, comme il l’a écrit, que son seul souhait est de se battre à nouveau.
Les projets les plus fous sont élaborés dont le moindre n’est pas de creuser un tunnel partant sous une baraque de prisonniers et allant, sous les barbelés, rejoindre la forêt proche.
La mise en place est longue, les échecs nombreux. Henri participe activement aux préparatifs. Caricaturiste hors pair, il fait tout naturellement partie de l’équipe qui confectionne les faux papiers indispensables à la fuite des pilotes incarcérés. Des trésors d’imagination et des astuces trompant les gardiens sont mis en place.

Le grand jour arrive enfin. L’évasion est pour cette nuit du 24 au 25 mars 1944. Le tirage au sort est favorable à PICARD. Il fera partie des fugitifs. Parmi les déçus, non retenus par le hasard de cette loterie, il y aura un autre Belge, ''Bobby'' LAUMANS, lui aussi membre du 350 Squadron, lui aussi ayant dérivé pendant plusieurs jours après avoir été abattu, lui aussi ayant préparé la ''Grande Evasion''.
Le mémorable soir qui verra la fuite de plus de septante prisonniers, se terminera tragiquement pour cinquante d’entre eux.
Fou de rage en apprenant la nouvelle de l’évasion, Hitler ordonne que tous les prisonniers repris soient exécutés.
Cinquante le seront effectivement à différents endroits de l’Allemagne, par la Gestapo.
Henri PICARD fait partie de ces victimes. Repris à Scheidemuhl, il tombera le 29 mars, sans doute d’une balle tirée dans la nuque par le gestapiste Reinholt BRUCKARDT.

Incinéré à Dantzig, Henri PICARD reposera à Poznan avant qu’un mémorial aux cinquante disparus soit érigé par les prisonniers survivants sur le site du camp de Sagan.
Son bourreau, retrouvé après la guerre, sera condamné à mort, sentence bien vite commuée en plusieurs années de prison.

(texte reçu de la part et avec l’amabilité de M. Marc Artiges )
 
 
Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 28/05/11


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