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Rss Les cellules de résistance dans la Gendarmerie Belge

Les gendarmes occupaient des fonctions dirigeantes dans la résistance ou avaient tout au moins des contacts avec les leaders de certains groupements. Dans le nord du Limbourg par exemple, la résistance s'organisa sous l'impulsion du Maréchal des logis G. Béazar, commandant de brigade à Kessenich, la région de Maaseik-Neerpelt était également dans ses attributions.
Béazar poussa ses collègues à résister à l'occupant et les invita à former, à leur tour, des cellules de résistance. Ce fut notamment le cas à Lanklaar où des contacts furent établis avec le Maréchal des logis Croymans en avril 1941 pour la création du groupe Lanklaar-Stokken-Meeswijk.
A Anvers, le premier Maréchal des logis Janssens du 2e Groupe Mobile organisa une section de l'Armée Secrète qui prit part à différents sabotages dans le port. Toujours à Anvers, le Maréchal des logis R. Wauters organisa en 1942 une cellule du Front de l'Indépendance qui allait porter son nom. Muté en mars 1944 dans la province de Limbourg, il travailla en étroite collaboration avec la section-BNB (Belgisch Nationale Beweging) (MNB=Mouvement National Belge) de Tongres et Borgloon.
A Harelbeke, le premier Maréchal des logis Deceur était responsable du groupe FI Harelbeke et Beveren-Leie.
En Wallonie, la situation était identique à celle de la Flandre.
Le Lieutenant-colonel Leclaire invita plusieurs officiers à devenir membres de l'Armée Secrète, à former des groupes et même à recruter des officiers et du personnel pour l'Armée Secrète.
L'influence du Colonel Dethise, qui avait été démis de ses fonctions, était également prépondérante. Il était contacté par l'Armée Secrète quand un gendarme souhaitait adhérer à cette organisation.
Les commandants de districts entretenaient des contacts clandestins avec les groupements de résistance locaux. Tout comme en Flandre, la tendance du groupement influençait grandement cette relation.




Carte de service falsifiée


Les leaders
Les figures de proue des faits de résistance de la gendarmerie étaient le capitaine-commandant Dufrasne, commandant de la Compagnie Mobile, qui avant la guerre avait été actif dans le service de contre-espionnage pour le Ministère de la Défense, et le lieutenant M. Van Caester, un officier d'Etat-Major.
Dès le début de l'occupation, ils s'attelèrent surtout à rassembler et à diffuser des renseignements sur l'occupant. Pour y arriver, ils pouvaient compter sur l'appui d'un certain nombre d'officiers de gendarmerie et de gendarmes qui leur faisaient directement rapport. Mais on ne se contentait pas d'échanger des informations. La cellule du capitaine-commandant Dufrasne était également une plaque tournante pour la distribution des armes qui avaient été récupérées dans la zone côtière.




Sauf-conduit pour l’accès à la zone côtière



L'activité de Dufrasne et Van Caester ne passa pas inaperçue. Quelles que furent les précautions qu'ils prirent, les allées et venues des informateurs, les nombreuses visites des officiers de passage à Bruxelles allaient finir par attirer l'attention. Des indicateurs se chargèrent du reste. Les deux officiers devinrent la cible des fanatiques du VNV. Dans un rapport confidentiel, le VNV désigna Dufrasne comme le leader de la ‘’clique de l'espionnage’’ chargée de rechercher des données sur le VNV, Rex et SS. L'adjudant Deneef, le Maréchal des logis Vandijck et le lieutenant Van Caester étaient considérés comme ses collaborateurs.
Le lieutenant Van Caester, ainsi que trois gendarmes, furent arrêtés à l'automne de l'année 1941 après la découverte d'un émetteur radio clandestin chez un employé de la RTT à Bruxelles. L'arrestation eut lieu à l'Etat-Major Général de la Gendarmerie. Bien qu'il ne fût pas directement mêlé à l'affaire, le lieutenant Graff fut également écroué. Le lieutenant Graff qui parlait couramment allemand s'était toutefois fermement opposé à l'intervention allemande, à la consternation de la police allemande.
Le motif exact de l'arrestation ne fut jamais communiqué au Commandant de la Gendarmerie.
Le lieutenant Graff mourut à Brauweiler, le lieutenant Van Caester fut décapité à Dortmund.
Plus tard, le capitaine-commandant Dufrasne fut arrêté et décapité à Sachsenhausen.
Le capitaine Reynders était une personne tout aussi étonnante et importante. Etonnante dans le sens où, en raison de sa libération hâtive le 10 novembre 1940, il fut d'abord soupçonné d'entretenir des sympathies avec l'ennemi alors que ses collègues wallons restaient en Allemagne.
Importante, parce que dès son retour en fonction (commandant de la Compagnie de Bruxelles), il devint le chef du deuxième bureau de l'Etat-Major de l'Armée Secrète et devint aussi responsable du groupement et de l'évaluation des renseignements sur l'ennemi. Il fit office de coordinateur entre les différentes cellules de l'Armée Secrète et les gendarmes patriotes, localisa les installations de V1, estima les possibilités de parachuter des armes, munitions et de l'équipement, se chargea du transport, diffusa les directives relatives aux actions de résistance prévues après le débarquement.
Il se chargea également de remettre de l'argent aux familles des maquisards, des détenus ou des gendarmes démis de leurs fonctions.




Les gendarmes étaient exempts de travail obligatoire




Le capitaine Reynders qui vivait caché depuis janvier 1944, fut arrêté par les Allemands alors qu'il venait de faire la reconnaissance de la base de lancement des V1 à Zonnebeke avec le capitaine-commandant Thiel, commandant de la compagnie de Courtrai (22 juillet 1944). Il mourut dans le camp de concentration de Blumenthal près de Brême.
Texte du Lieutenant-colonel Van Geet W.
Source : https://www.maisondusouvenir.be/gendarmerie_resistance.php

 
 
Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 01/05/20


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