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Par Johnny

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Rss Passeurs à Montzen



Dans le cas de Montzen, on peut parler d’une filière de passeurs. En effet, des personnes collaboraient et s’organisaient pour aider au passage des Français vers la Belgique occupée.



Le vicaire Jean Arnolds et son père Jean-Hubert.

Jean Arnolds, de son nom complet, Jean-Mathieu-Joseph Arnolds, est né à Baelen le 7 mars 1904. Son père Jean Hubert est né à Welkenraedt le 25 juillet 1877 et était surveillant à la S.N.C.B. Il manifesta le désir de mener une vie de sacrifice au service de Dieu dès l’âge de 10 ans, suite à un pèlerinage à Val-Dieu. En 1940, Jean Arnolds participa à la Campagne des 18 jours et fut fait prisonnier avec bon nombre d’autres soldats. Il resta en captivité jusqu’en juillet 1940. Les habitants des Cantons de l’Est furent renvoyés dans leurs foyers suite à l’ordre du Haut Commandement Allemand Par la suite, Jean Arnolds fut nommé vicaire à Montzen.28 Comment procédaient le vicaire Arnolds et son équipe ? Les évadés lui étaient envoyés par ses « collègues » de La Calamine, les vicaires Nicolas Xhonneux et Peters Hendricks. Ensuite, Jean Arnolds et/ ou son père (âgé alors de 65 ans) amenaient les fugitifs à la ferme des Hissel à Teberg. La Gestapo vint arrêter le vicaire le 22 juin 1943 et son père le 9 septembre 1943. Un jour, lorsque le vicaire revenait du cimetière, un agent provocateur, déguisé en prisonnier, se présenta à lui. De caractère bon et généreux, et sans se méfier, jean envoya ce dernier prendre quelques forces chez sa maman avant de continuer son chemin vers la liberté et vers son pays. Peu après, la Gestapo se présenta à son domicile et lui demanda de la suivre afin de subir un interrogatoire. Ayant rassemblé quelques objets, comme s’il partait en voyage, le sourire aux lèvres, il monta docilement dans la voiture grise qui stationnait devant la maison. Il ne se doutait sûrement pas encore que ce serait le début d’un long calvaire. D’abord envoyé à Aix-La-Chapelle, où il resta plusieurs mois emprisonné, Jean Arnolds fut transféré, le 3 mai 1944 au bagne de Brandenburg près de Berlin. Il est condamné à mort le 27 avril 1944. Tous les recours en grâce ayant été refusés, il fut décapité à la hache le 28 août 1944. Il s’était bien préparé à sa mort depuis une semaine, il écrivit une dernière lettre poignante qui paraît inspirée par le St-Esprit et qui caractérise l’état d’âme de ce disciple sincère du Christ . Son père fut condamné à mort le même jour que lui et exécuté dans une prison allemande, à Francfort-sur-le-Main.





Nicolas Xhonneux.

Vicaire de La Calamine Il naquit le 5 septembre 1907 à Henri-Chapelle, où il passa sa jeunesse. Il entreprit des études à Forges-Baelen. Il célébra sa 1ère messe le 1er juillet 1934 à Liège, et le 8 juillet à Henri-Chapelle. Ce même mois, il devint vicaire à La Calamine. Il fut mobilisé dans l’armée belge en 1939 et déjà le 12 mai de cette même année il fut fait prisonnier, mais libéré le 10 août 1940 avec les autres prisonniers originaires des 10 communes annexées par le Reich. Jusqu’en 1942, aucun prisonnier de guerre ne se présenta à lui. Mais, le curé Göttsches de Sainte-Marie à Aix-la-Chapelle offrait déjà l’asile à des prisonniers dans son presbytère. Alors que le vicaire errait dans la forêt d’Aix-la-Chapelle, en cet hiver très dur de 1942, il savait que des prisonniers de guerre espéraient rencontrer une aide. Le premier à venir l’aborder fut un séminariste d’Albi, du midi de la France, Jean Sauvot. Sachant que l’Abbé Arnolds de Montzen venait en aide à des prisonniers évadés, il emmena ce premier prisonnier auprès de ce dernier. Pour l’hébergement, il fut beaucoup aidé par sa cousine Laura Xhonneux. Le 20 septembre 1942, le vicaire Xhonneux tomba dans un piège tendu par la Gestapo. Un Français, au service des Allemands, se fit passer pour un prisonnier en quête d’un passage vers la liberté… Trompé par l’homme, le vicaire ne lui refusa pas son aide et il fut malheureusement arrêté le 22 septembre 1942.
A Aix-la-Chapelle, il fut condamné à 2 ans de prison et envoyé à Butzbach (en Haute-Hesse, entre Giessen et Francfort). La sentence fut annulée par le tribunal de Leipzig, pour la raison que des ecclésiastiques auraient dû éviter de venir en aide aux prisonniers de guerre. De retour pour la 2ème fois au tribunal d’Aix-la-Chapelle, il fut condamné à 4 ans. Lors de ce jugement, la Gestapo demanda la peine de mort pour le vicaire. Ensuite il fut de nouveau transféré à Butzbach, mais fut libéré très vite par l’avancée américaine le 1er avril 1945. IL est décédé à Eupen le 5 décembre 1980.



Le Couvent des Augustines d’Auxerre à Pannesheydt.



Couvent de Pannesheydt, devenu une maison de repos.



Forcées de quitter leur maison-mère d’Auxerre (située à 150km au SE de Paris), suite à la loi Combes qui condamnait les 40 moniales d’Auxerre à l’exil, la communauté de sœurs d’Auxerre arrive à Montzen le 7 mars 1904. Aidées par des hommes de loi chrétiens et par Caritas, les sœurs refusèrent l’hébergement de groupes issus des jeunesses hitlériennes. A leur place, elles accueillirent des enfants abandonnés, orphelins de la guerre, recueillis par les Augustines de Neuss (Allemagne). Ensuite, les sœurs collaborèrent activement avec la Résistance en cachant des évadés alliés échappés des camps nazis. Des prisonniers français se réfugièrent souvent au couvent.
Voici comment ces tours se jouaient : les évadés se faufilaient dans notre jardin-chemin bien déterminé sur des petits papiers enfouis dans des bocaux de confiture, mais combien compromettants ! Nous les conduisions à la cave où nos sœurs allemandes et polonaises rivalisaient pour leur venir en aide, tant pour la toilette, que l’habillement ou la nourriture. Quand ils étaient prêts à partir, Germaine les conduisait parfois dans une prairie où le train venant d’Aix prenait la direction de Visé. Le conducteur du train, quoique allemand, connaissait Germaine et, à son appel : ’’Il y a des lapins dans la prairie’’…ralentissait le convoi et le tour était joué…», a témoigné Sœur Gertrude-Marie. De plus, le couvent était voisin de la sablière possédant une voie raccordée sur le réseau afin d’évacuer le sable. Puis, une lettre écrite dans la maison-même, dénonçant les actes de résistance des sœurs, fut interceptée à la poste par une employée allemande qui leur fit éviter le pire. Prévenue du danger, la Supérieure de la communauté interdisait alors ces hébergements clandestins. C’est alors que Germaine vint chercher les fugitifs afin de les cacher dans sa propre demeure, avec bien sûr l’accord de ses parents.



Demoulin

Pour arriver jusqu’au Bloo Gaar, (nom de la demeure de la famille Demoulin), les prisonniers traversaient Bambusch, puis dans la Cosenbergerheydt Ils prenaient ensuite le tunnel du chemin de fer pour arriver au Bloo Gaar, où ils étaient recueillis par Germaine. Elle les cachait au 1er étage à l’arrière ou au 2ème étage dans les chambrettes sous le toit. Du 25 novembre 1941, jusqu’au 20 mai 1943, jour de l’arrestation de Gustave Demoulin, ces passeurs accueillirent plus de 40 fugitifs français dans leur maison. La famille Demoulin était très bien renseignée sur l’évolution de la guerre dans les différents pays concernés. Ils recevaient des Allemands chez eux afin de les questionner, et de leur faire croire qu’ils travaillaient avec eux. C’était souvent Germaine qui jouait ce petit jeu. Tous les renseignements qu’ils pouvaient se procurer, ils les communiquaient aux Anglais grâce à leur poste radio clandestin. Ils correspondaient donc souvent avec les alliés. Les évadés étaient aussi envoyés vers l’Hôtel Métropole de Liège (à l’embouchure de la rue des Guillemins et de la place devant la gare). Germaine Demoulin envoya les prisonniers vers l’Hôtel après avoir contacté ses correspondants sur place. Dans son journal, au jour du 17 novembre 1942, (p.227) Germaine recopia les mots du fils d’un autre passeur (habitant à proximité du château Villers), qui disait : Je viens de la part du passeur de Français qui m’a dit de prévenir Melle Demoulin et le couvent que l’Hôtel de Liège ne marchait plus pour les Français et de ne plus les envoyer là
L’Hôtel Métropole put abriter des prisonniers pendant un certain temps mais après ces clandestinités ont été découvertes.
Martin Hissel, Henri Scheen, Jacques Denis et Pierre Conrath venaient chercher des prisonniers et les amenaient plus loin pour passer la frontière.
Vétérinaire de profession, Mr Demoulin fut bourgmestre de 1927 à 1938, et passeur de prisonniers évadés pendant la guerre 1914-18 mais se contenta d’en héberger en 1940-45. En effet, lui n’en conduisait jamais, car il était beaucoup trop âgé. C’était surtout sa fille Germaine qui les guidait, bien sûr avec sa bénédiction. De plus une jeune fille était beaucoup moins repérable et remarquée qu’une personne âgée plus aisément soupçonnée. Ce fut pour avoir hébergé des fugitifs que M. Demoulin fut arrêté par les nazis le 20 mai 1943 Après un court séjour à la prison d’Aix-la-Chapelle, il fut incarcéré au camp d’Oranienburg/Sachsenhausen, mais ce fut au camp de Lublin (en Pologne) qu’il fut exécuté en décembre 1943.
Henri Scheen, passeur aussi, se douta toujours de l’implication de M. Demoulin dans le réseau. En effet, pourquoi le vieil homme fendait-il du bois à chacune des visites de Henri? N’était-ce pas pour permettre à Germaine d’écouter ce poste émetteur allié ?
Elle était élève au Couvent des Augustines à Pannesheydt, ce qui a renforça son amour pour la France car, comme déjà mentionné plus haut, la majorité des sœurs Augustines étaient françaises.
En tant que passeuse, elle se tenait toujours prête à conduire les évadés vers un autre abri ou à un certain train. Suite à la trahison épistolaire, mentionnée plus haut, elle allait donc chercher les évadés au couvent pour les ramener chez elle. Pour les amener au train, Germaine prenait le chemin longeant Pannesheydt et menant au chemin de fer un peu avant Hindel. Les machinistes de Visé savaient que, dans ce coin-là, il fallait rouler lentement car il y avait du « matériel » à prendre. Cela se passait bien évidemment pendant la nuit. Germaine prit le risque de garder tous ces précieux renseignements en écrivant son journal intime du 18 janvier 1941 jusqu’au 15 septembre 1944.
Les évadés étaient pris en charge par Germaine qui les amenait jusque chez elle. De là, Henri allait les chercher et passait avec ceux-ci par le vieux cimetière de Montzen, par les prairies, par la route, et enfin par la ferme Gillisen pour se diriger vers Vogelsang. Les prisonniers donnaient toujours leurs coordonnées complètes à la famille Demoulin.



Henri Scheen,

Habitant Bömken à Montzen, machiniste de trains à vapeur, faisait fréquemment passer des évadés français par « ses » trains. En effet, il permettait aux fugitifs de monter sur les trains à Montzen et il ralentissait à Remersdael afin de leur permettre de sauter. S’il ne passait pas les Français par la ligne ferrée, il les amenait lui-même à pied, et toujours vers 1h du matin. Il longeait le bois de Hees et passait par des petits sentiers qu’il connaissait bien. Mais pas par les haies, mais par des fils de clôture pour éviter de faire du bruit. Passant par la ferme « Te Berg » des Hissel, il descendait « la Gulpen » mais en bas à la route, il y avait toujours des Allemands donc il fallait faire très attention. Il longeait aussi un petit ruisseau (combien de fois n’est-il pas tombé dedans dans le noir), il allait par les prairies au hameau de Vogelsang chez les familles Simons, Taeter ou Putters et de là, allait à Aubel où il les mettait aussi sur un train.
Henri Scheen arrêta l’activité de passeur lorsqu’il eut appris l’arrestation des frères Hissel. Il avait senti l’approche du danger. Henri vécut d’ailleurs ‘’la peur de sa vie’’ le jour où il s’enfuit de son domicile et courut vers chez Hermans Klinkenberg à Eischen, près du château de Graaf à Montzen. Arrivé à destination, il dut se dissimuler dans un champ de pommes de terre car un Allemand passait par là. Le pauvre Henri Scheen dut rester très longtemps tapi dans le champ de tubercules, l’Allemand ne décollait pas… Le fermier, propriétaire du champ, ayant aperçut Henri vint d’ailleurs vers lui et lui recommanda de ne pas bouger à cause de la présence insistante de l’Allemand. Henri Scheen aurait passé environ 25 prisonniers.



Jacques Denis

Il habitait Hees (bois séparant Montzen et Henri-Chapelle). Il emmenait les prisonniers vers la Clouse dans sa camionnette de boucher. En effet, il tenait une boucherie à Aubel. Il se pourrait qu’il ait eu des contacts avec les gens de l’Hôtel Métropole de Liège. Son frère Hubert Denis, employé à la gare de Montzen, fut fusillé à la Citadelle à Liège le 9 novembre 1942 avec 12 autres compagnons, pour faits de résistance et sabotages. En reconnaissance, une rue de Montzen porte d’ailleurs le nom de «Rue Hubert Denis ».



Famille Hissel


C’était à la ferme Teberg, entre Montzen et Hombourg, que vivaient 3 célibataires, Maria, une quarantaine d’années, Victor 36 ans et Martin la trentaine, c’étaient les cousins du vicaire Arnolds. Comme beaucoup d’autres, eux aussi vinrent en aide aux demandeurs d’asile. D’une part, ils accordaient spontanément l’asile à la ferme Teberg, à tous ceux qui se disaient être des soldats français. Au départ de Teberg, Martin, vêtu de sa casquette norvégienne protégeant les oreilles, chaussé de ses bottes rouge-brun, les conduisait à travers bois et prairies, tout en restant loin devant les prisonniers, vers le hameau de Vogelsang, où il y a actuellement le cimetière américain.
C’était à partir de là que Martin laissait ses protégés aux bons soins des familles Taeter, Putters et Simons qui les passaient au-delà de la frontière de Merckhof. Germaine affirme qu’au départ de leur ferme, les Hissel auraient secouru ‘’une centaine d’évadés ‘’. (Carnet V, 9 décembre 1942). D’autre part, Martin ainsi que Pierre Conrath ou Henri Scheen étaient fréquemment appelés à l’aide par la famille Demoulin ou par le vicaire Arnolds pour emmener les prisonniers français plus loin. Quand Martin s’en occupait, il allait chercher les évadés chez la famille Demoulin, au vicariat ou au Couvent de Pannesheydt. A partir de ces endroits, ils les menaient vers un train ’’a gen Drienschiif’’, près de la station d’aiguillage et de rotation dans la gare de Montzen.
Dans le journal de Germaine Demoulin, Martin Hissel apparaît 5 fois comme passeur du réseau de la famille Demoulin fin 1941 et début 1943. Selon une rumeur, les frères Hissel auraient été dénoncés par des personnes du voisinage. Suite à cet acte de trahison, ils furent emmenés de force par la Gestapo le 2 avril 1943. D’abord incarcéré à Aix-la-Chapelle, Martin Hissel fut déporté vers une prison, un « Durchgangslager » à Siegburg dans lequel il fut forcé de travailler, jusqu’à la libération par les armées anglaises vers le 10 avril 1945. Son frère, Victor fut déporté à Düsseldorf en 1944 et décéda dans un hôpital de prison lors d’un bombardement le 22 avril 1944.



Pierre Conrath.

Pierre Conrath, pompier à Moresnet, habitait la Place communale à Montzen. Il faisait partie d’une organisation qui s’appelait « défense passive » et qui servait à venir en aide aux personnes en cas de sinistre dû à la guerre. La plupart des membres étaient âgés de 30 à 40 ans et étaient tous volontaires. Cependant, Pierre Conrath était très zélé : il réquisitionna Hubert Hissel, transporteur, pour aller avec son camion déblayer après un bombardement à Aix. Il avait aussi aidé les Allemands, à fixer le drapeau à croix gammée sur la perche à tir, bien qu’il amenait des prisonniers français chez Léon Palm.
Dans son journal à la date du 5 mars 1942, Germaine affirme qu’il aurait passé une centaine de parachutistes anglais. Malgré quelques coup de main rendus aux Allemands, il trahit jamais les Belges et ne porta jamais porté d’insigne ou de brassard allemands contrairement à son fils aîné.
Les passeurs de Montzen ne venaient jamais ou rarement avec les fugitifs jusqu’à Vogelsang. Ils leur montraient le hameau du haut de Hees, et leur disaient qu’il y avait là trois fermes où ils allaient être bien accueillis. Les prisonniers rentraient dans la cour et frappaient à la porte de n’importe quelle ferme. Cependant les trois familles respectives n’étaient pas nécessairement au courant des passages clandestins dans les autres fermes, bien qu’elles pouvaient s’en douter. Tout ceci demeura secret pendant longtemps. Vogelsang présentait un avantage pour les fugitifs, car il s’agissait d’un hameau bien caché grâce aux vergers l’entourant.



Famille Putters.

Souvent, c’étaient les enfants (il y en avait 11 chez les Putters) qui guidaient les prisonniers au-delà de la frontière, leur père ne les accompagnait jamais. Que les enfants soient passeurs se justifiait par le peu de méfiance qu’ils éveillaient chez les occupants. De plus, les enfants, tout en jouant ou en se déplaçant innocemment guidaient les prisonniers en toute sécurité. Les trois enfants demeurant encore à Vogelsang aujourd’hui devaient être âgé de 6, 10 et 15 ans pendant de la guerre. La frontière, ils la passaient vers la Clouse, à Tenhelsen, entre les 2 postes-frontières (Simonis et Cosberg, puis ils prenaient la direction de Froidthier. Ils cachaient les prisonniers dans le fenil pour garantir un minimum de sécurité pour la famille. Eux aussi subirent des contrôles effectués par des Allemands parlant le français, déguisés en prisonniers français. Mais le père Putters ayant tout de suite senti la ruse, leur avait dit qu’il ne s’occupait pas de ça…Dans le cas contraire, le père aurait été mis au secret dans un camp de concentration comme les autres passeurs trahis. (Une seule fois pendant la guerre, le père a passé la frontière pour aller rendre visite à ses sœurs qui habitaient la Belgique occupée. Et cette fois-là, un douanier l’a poursuivi et il a été ramassé.)



Famille Simons.

Ici à nouveau, c’étaient les enfants qui conduisaient les prisonniers au-delà de la frontière, à 200-300m de distance. C’était en général Jean, âgé de 19-20 ans à l’époque, le seul garçon des 6 enfants, accompagné d’une de ses deux sœurs aînées, Maria ou Anna
Ils firent passer plus de 80 prisonniers. Jean avait même une liste de tous les prisonniers passés par là, qu’il avait cachés dans le plancher du grenier. Il ne la retrouva jamais même après maintes recherches. Quand les prisonniers passaient la nuit à la ferme Simons, c’était souvent au fenil et ils recevaient des tartines. Jean et sa sœur amenaient les prisonniers à Aubel chez Vandendael, qui était boulanger. Suite à un passage trop imprudent, Vandendael fut arrêté par la Gestapo. Il dénonça Anna. Mais la Gestapo vint chercher l’aînée, Maria, à la place. Maria put parler avec sa petite sœur quand celle-ci était allée s’habiller pour partir pour l’interrogatoire, avec les Allemands. Elle lui dit, en quelques mots ce qui se passait. Après deux heures d’interrogatoire, Anna revint et la Gestapo n’avait rien pu leur faire dire.
Famille Taeter
Alors que toute la famille était belge, le père, Mr Taeter était allemand. Cette famille nombreuse cachait aussi des prisonniers dans le fenil ou parmi les vaches, comme la plupart des fermiers. Chez les Taeter, les évadés étaient ravitaillés comme des princes : déjeuner sur plateau, cigarettes, … Souvent, c’était le fils ainé, Henri, qui les conduisait, se tenant toujours à grande distance. Le transfert des fugitifs avait lieu vers 6 heures du matin. Il leur fallait effectivement traverser routes, haies et ruisseaux : la route était longue et tortueuse. Quand ils arrivaient à hauteur d’une certaine écurie, Henri passait le relais à une petite fille de 7 ans qui conduisait les prisonniers à Froidhier pour prendre le train de la ligne Aubel-Liège qui ne passait que 2 fois par semaine.



Sources :
http://mediatheque.territoires-memoire.be/doc_num.php?explnum_id=1244
G. MASSENAUX, Le vicaire Jean Arnolds, un Baelenois, prêtre-martyr ; Holocauste du Nazisme, Eupen, avril 1980, p.4-6. C.WILLEMS, Les larmes de la liberté, sans édition, s.d., p.207.
SAUVOT J., L’évasion en direct par ceux qui l’ont vécue, Editions France empire, 1982, p.252-256.
Le Journal de Germaine Demoulin 1941-1945, Hélios, 2006, p. 227 et 234.
http://pallas.cegesoma.be/pls/opac/opac.search?lan=F&seop=3&sele=3&sepa=1&doty=&sest=wynants&chna=&senu=132962&rqdb=1&dbnu=1
 
 
Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 02/04/17


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