Un gendarme dans la Résistance: Alphonse MACKELS



LES ANNEES AVANT LA RESISTANCE

Alphonse MACKELS est né à Wirtzfeld, sa naissance est déclarée à Bullange (Liège) le 5 mars 1909. Il est le fils de Nicolas MACKELS et de Gertrude MACKELS.
Il entre au service de la Gendarmerie d’abord à la Calamine à Liège, puis à Bruxelles. Là, il rencontre Hélène CHAVET, née à Wirtzfeld, déclarée à Bullange (Liège), le 17 mai 1916, fille de Joseph CHAVET et de Rosa SCHULZEN. C’est donc une ancienne connaissance issue de son village natal, elle travaille comme gouvernante chez un médecin, et s’occupe des enfants.

LA RESISTANCE – UNITE REFUGE PANTHERE ZONE IV 3ÈME CIE

Depuis le 20 novembre 1940, Alphonse fait partie de la Résistance et appartient d’abord à la Légion Belge, puis à l’unité refuge Panthère zone IV 3e Compagnie de l’Armée Secrète (A.S.). Il est adjoint au commandant de Compagnie.
A peine arrivé à Nivelles dans la Résistance qui crée ses trames souterraines, MACKELS est au premier rang. On cache des armes, on constitue des dépôts d’essence, on recrute des hommes, on crée des lignes d’évasion, des réseaux d’espionnage. MACKELS est dans toute la cheville ouvrière. Il est l’homme de confiance de tous ceux qui ont pris des responsabilités dans les œuvres de la Résistance.
Pour rendre plus de services, il capta la confiance des Allemands de la Kommandantur de Nivelles. Que de renseignements parviennent par son truchement ! Que de documents - dénonciations anonymes, ou autres - détournées par lui au péril de sa vie. Y a-t-il un chef, à un quelque échelon que ce soit, qui n’ait eu recours à MACKELS en des circonstances difficiles !
Et puis viendront les parachutages, les sabotages, les missions armées – MACKELS participera à leur préparation et le plus souvent à leur exécution avec celui qui est devenu son grand ami René BURION.
En 1941, plusieurs groupes de résistants se mettent en place : le groupe CAROL, le groupe G., le service MILL, le MNB (Mouvement National belge), la Légion Belge et le Front de l’Indépendance.
A la même époque, un groupe indépendant voit le jour, il est composé de Burion, Pardonche, Mackels, Pierard, Blaes et Voituron H. Ils feront partie de l’A.S. en 1943.
En 1941, la résistance Nivelloise compte ses premières victimes. Jean DUBOIS, Léon MAQUE et Robert MICHEL sont arrêtés et fusillés au tir national.
Les actions des résistants sont variées : aides aux réfractaires et aux juifs, fabrication de faux papiers, récupération d’armements et d’explosifs,… lors de parachutages, vol des Registres de la Population et de l’Etat-Civil, récupération d’aviateurs, diffusion de tracts, sabotage des installations ferroviaires, attaque de bureaux de poste (700.000 francs le 7 avril 1944), vol de sceaux communaux, de timbres de rationnement, vol de tissus et de draps lors de l’attaque du château Hennin, ayant permis la confection des salopettes et des brassards, arrestation de collaborateurs, attaque du Q.G. général de la Gestapo à Nivelles le 1er septembre 1944 avec l’arrestation du gestapiste Dero, etc. Durant la nuit du 10 au 11 novembre 1943, les résistants étaient parvenus à placer un drapeau au bout d’un tuyau à gaz dans la main de Jean de Nivelles

Depuis le 31/13/1936, Alphonse a le grade de maréchal des logis 2e classe à cheval. Le 15/12/1941, suite à la réorganisation de la Gendarmerie, il passe à la Compagnie d’Ixelles.



Après leur mariage, le couple MACKELS-CHAVET installe leur résidence à Nivelles le 15 avril 1941, il habite à la rue Général LEMAN au numéro 13.
Le 1/07/1943, Alphonse passe d’office à la Compagnie de Nivelles.

A la même époque, un groupe indépendant voit le jour, il est composé de Burion, Pardonche, Mackels, Pierard, Blaes et Voituron H. Ils feront partie de l’A.S. en 1943.
En 1941, la résistance Nivelloise compte ses premières victimes. Jean DUBOIS, Léon MAQUE et Robert MICHEL sont arrêtés et fusillés au tir national.
Les actions des résistants sont variées : aides aux réfractaires et aux juifs, fabrication de faux papiers, récupération d’armements et d’explosifs,… lors de parachutages, vol des Registres de la Population et de l’Etat-Civil, récupération d’aviateurs, diffusion de tracts, sabotage des installations ferroviaires, attaque de bureaux de poste (700.000 francs le 7 avril 1944), vol de sceaux communaux, de timbres de rationnement, vol de tissus et de draps lors de l’attaque du château Hennin, ayant permis la confection des salopettes et des brassards, arrestation de collaborateurs, attaque du Q.G. général de la Gestapo à Nivelles le 1er septembre1944 avec l’arrestation du gestapiste Dero, etc. Durant la nuit du 10 au 11 novembre 1943, les résistants étaient parvenus à placer un drapeau au bout d’un tuyau à gaz dans la main de Jean de Nivelles.

L’ARMEE SECRETE

L’Armée Secrète compte 54.000 membres dont 4.000 sont morts lors d’une action (1.068), exécutés (657), dans un camp de concentration (2.195) ou accidentés en service commandé (12).
Elle est la seule formation purement militaire encadrée par des officiers de carrière. Ce caractère militaire est nécessaire pour que ses membres ne soient pas considérés comme des francs-tireurs, ils bénéficient ainsi protégé par la Convention de Genève au titre de combattant, d’où le port de l’uniforme qui est la salopette.
Fin 1942, Londres reconnaît officiellement les Troupes secrètes et leurs chefs. L’A.B. (Armée de Belgique) avec son commandant Bastin est considérée comme armée régulière sans couleur politique […] C’est dans les directives de base « Le cheval de Troie » (août 43) qu’on parle pour la première fois de l’Armée secrète (A.S.) pour désigner l’A.B. Ce ne fut cependant que le 1er juin 1944 que l’A.B. reçut son appellation définitive d’A.S.
En octobre 1943, de nombreux membres de l’A.S ont pris le maquis. Dix-sept A.S. ont été arrêtés suite au parachutage de Baudémont. (Ittre)
Le 20 octobre 1943, vers 4 heures du matin, un Lancaster largue une douzaine de containers au-dessus du lieu-dit « le Bon Dieu qui croque », à Haut Ittre. Le terrain a été choisi par André DELESTIENNE. La récupération des containers est une réussite, ceux-ci contiennent deux colis de pigeons voyageurs et trois tonnes d’armes et d’explosifs. Joseph TAMIGNEAU, chargé de cacher les armes est étonné du poids et du volume des containers, il est bien obligé d’improviser et fait déposer les containers à l’entrée du château de Baudémont où ils furent recouverts de fagots.
Le lendemain, dix containers sont descendus dans un caveau situé au milieu du potager en entente avec la Comtesse, le Comte et leurs deux fils. Deux containers seront emmenés par le camion de Coco PARDONCHE qui les stockera dans une cabine à gaz au boulevard des Arbalétriers à Nivelles.
En novembre, suite à des indiscrétions, les Allemands découvrent un dépôt d’armes à Waterloo. Un combat s’est engagé entre les Allemands et les résistants qui gardaient le dépôt. Parmi ceux-ci, deux sont tués et quatre sont capturés.
Plusieurs transferts d’armes et d’explosifs vont se faire de novembre à décembre du château de Baudémont.
Suite à l’infiltration du traître Prosper DE ZITTER, le réseau est brûlé et la plupart des résistants choisissent la clandestinité. Jules GIGOT est pris à Haversin ; sous la torture, il parlera du stock d’armes caché au château.
Le 5 décembre, le château est encerclé et perquisitionné par les Allemands. Ceux-ci trouvent un container vide, la famille de Lichtervelde est arrêtée, sauf le cadet qui a pu être averti de ne pas rentrer.
La Comtesse est relâchée, mais d’autres arrestations vont suivre le 10 décembre : Joseph TAMIGNEAUX, José BONNENGE et Camille DEJASSE. Deux jours plus tard, ce sera le tour de Jonhy VAN PELT. Ils seront condamnés à mort en mai 44, et envoyés en Allemagne. Seuls VAN PELT et TAMIGNEAUX en reviendront.
Le 4 juin 1944, l’état-major du secteur Sud [de l’A.S.] s’était constitué à Sart-Dames-Avelines et installé, après un premier déménagement, à Marbais à la ferme de la Jouerie appartenant aux Dumont de Chassart.
Le secteur Sud comprenait cinq refuges :
- Le refuge Goujon (Ours) avec 3 compagnies – Waterloo, Braine l’Alleud ;
- Le refuge Hareng (Panthère) avec 4 compagnies – Nivelles, Genappe – qui a pour commandant le lieutenant Descampe à Villers-la-Ville, Alphonse MACKELS faisait partie de la 3e Cie ;
- Le refuge Ichtus (Lynx) avec 4 compagnies – Wavre ;
- Le refuge Jarvan (Jaguar) avec 2 ( ?) compagnies – Gembloux ;
- Le refuge Requin (Puma) avec 1 compagnie – Marchovelette.

Le 8 juin 1944, l’ordre de déclencher les sabotages sur tout le territoire national était lancé sur les ondes de la B.B.C., les équipes de l’A.S. se mirent à l’ouvrage.
Alors que les Allemands battent en retraite, la section nivelloise de l’A.S. sort de l’ombre.
Pendant quatre jours, elle fut sur la brèche, engagée à Baulers, Bois de Nivelles, Monstreux, Lillois et Nivelles où elle eût trois échauffourées avec les Allemands. Le bilan de ces quelques journées se traduisit, du côté allemand par 17 morts ou blessés graves et environ 250 prisonniers, chiffre dans lequel est inclus celui des blessés légers . Du côté de l’A.S., sept membres ont été tués. A cela il faut ajouter un FFI (mort accidentelle) et deux nivellois Albert DUPIERREUX et Maurice SCUTTENAIRE décédés des suites de leurs blessures.
A l’aube du 3 septembre, l’A.S. s’attaque à un cantonnement allemand situé à l’Enfant Jésus, qui était un grand dépôt d’armes et de munitions de la Luftwaffe. L’ennemi avait déjà réalisé la mise à feu et s’était retiré. Six hommes avaient entre temps atteint le dépôt et éteint un premier foyer d’incendie, sauvant 50 fusils mitrailleurs, un millier de fusils et quelques mitrailleuses, ainsi que de nombreuses munitions. Le second foyer d’incendie a été éteint et quelques dizaines de kilos d’explosifs récupérés.
Le 2 septembre, Ernest ROBERT, Edouard DESCAMPE et Jean-Pierre DESMET capturent un convoi allemand comprenant trente-trois soldats, cinquante chevaux et beaucoup d’armement.
Les 3 et 4 septembre, les résistants de l’A.S, de la 3ème Cie du groupe Panthère de Nivelles procède aux opérations de nettoyage de la ville de Nivelles, au départ du dernier blindé allemand et avant l’arrivée des Américains.
Le 4 septembre, Alfred BOUDART, commandant de la brigade de gendarmerie de Nivelles dirige les opérations de Nivelles – il avait dû prendre le maquis en mars 44 suite au parachutage de Baudémont, il procède à l’arrestation des inciviques et participe aux guérillas de la libération.
CIRCONSTANCES DE LA MORT D’ALPHONSE MACKELS
Depuis le dimanche 3 septembre 1944, à midi, heure H de l’offensive de la Résistance, le maréchal de logis de gendarmerie Alphonse MACKELS et l’officier de marine René BURION étaient sur la brèche.
Après la libération de Nivelles, l’Armée Secrète cherchait l’ennemi partout.
C’est ainsi que leur destin les amena à Lillois. Là, ils apprennent qu’un petit groupe d’Allemands vient de passer et a pris la direction d’Hulencourt. Ils vont les poursuivre. N’écoutant que son ardeur trop longtemps réfrénée, Pierre DE VISSCHER se joint à eux et l’auto fonce, conduite par Richard HAVAUX. Et bientôt, c’est la tragédie.
Des Allemands à vélos progressent vers le Trou du Bois. MACKELS et BURION, sur le capot de la voiture, les tiennent au bout de leur mitraillette. Vont-ils tirer et abattre ces hommes dans le dos ?
MACKELS leur crie en Allemand de se rendre. Mais l’ennemi vaincu et en déroute avait encore des réactions brutales. L’Allemand le plus proche descend de vélo, lève les bras en l’air, comme s’il se rendait, se retourne, saisit la mitraillette en sautoir sur sa poitrine et fauche nos amis surpris. Les autres soldats reviennent en arrière et tirent.



Source bibliographique :
http://www.maisondusouvenir.be/alphonse_mackels.php
et Joël FERY
Sources photos :
http://www.maisondusouvenir.be/alphonse_mackels.php
Octave SANSPOUX et Joël FERY