Les parachutistes S.A.S belges en 1944-1945.

Bataille de Belgique



L’avance alliée vers le nord permet de prévoir la libération prochaine de la Belgique et quatre opérations SAS seront exécutées à partir de la fin du mois d’août sur le sol belge.
Cette libération se déroule plus vite que prévu vers le Brabant. Par contre, l’avance américaine au sud est moins rapide et justifie les Opérations ‘’NOAH’’ (dans la région de GEDINNE), ‘’BRUTUS’’ (région de Durbuy), ‘’BERGBANG’’, dans les environs de Spa.
De plus, dans le secteur Anglais est prévu ‘’CALIBAN’’



Opération ‘’Noah’’

La mission est d’installer dans un premier temps une base forte en territoire français (avec interdiction de pénétrer en Belgique), d’attendre les renforts et, dans un second temps, d’attendre l’ordre de Londres pour passer en force dans les Ardennes belges et travailler avec la Résistance. Le Captitaine BLONDEEL, craignant que cet ordre n’arrive trop tard, donne des instructions au chef du premier Groupe, le Lieutenant P. RENKIN : « sauter en France, mais passer en Belgique et préparer l’arrivée des renforts en évitant tout contact avec l’ennemi. »
Dans la nuit du 15 au 16 août 44, le Lt P. RENKIN et 8 SAS atterrissent à 4 km à l’ouest de La Croix Scaille. Détail amusant, des 9 parachutistes largués, P. RENKIN et C. DE VILLERMONT sont déportés par le vent et dérivent vers les couverts de Franc-Bois. Ils sont donc, involontairement, les premiers alliés à pénétrer en uniforme sur le territoire national.
Les premiers contacts avec le Group D du Secteur V de la Résistance sont pris. Deux jours plus tard, les SAS rejoignent la ‘’Barrière de Mointerne’’ en territoire belge. Mais la zone est peu sûre pour y parachuter les renforts. Le Lt RENKIN décide d’aller vers le nord, dans la région de Gedinne (Groupe C de la Résistance).
Le 29 août, le Captaine BLONDEEL et 6 SAS sautent à l’est de la route Rienne-Vencimont et rejoignent le premier groupe. Les SAS recherchent les meilleurs emplacements d’embuscades.
Le 1er septembre, ils sont rejoints par un troisième Groupe de 16 SAS dirigé par le Lt DEBEFVE.
Commence alors une multitude d’opérations de harcèlement et d’embuscades.
Le 5 septembre, deux jeeps avec leur équipage sont parachutées, ainsi que l’aumonier SAS JOURDAIN, le Médecin J. LIMBOSCH, D. FRISON, M. ONGENA et 25 containers.
Le lendemain, la jonction avec l’armée américaine a lieu. Mais les SAS ont déjà la mission de participer à l’opération ‘’Brutus’’.



Opération ‘’Brutus’’

Dans la nuit du 1 au 2 septembre, l’officier de liaison de la Brigade SAS, le Major FRASER, est parachuté à Somme-Leuze, accompagné du Lt Ch MATHYS et des Caporaux C. BARETTE et M. DEMERY . Le but de cette mission est de sonder la Résistance locale dans l’intention de réaliser une grande opération aéroportée dans le sud de la Belgique. Le 6 septembre, 1 jeep et 9 hommes sont parachutés à BOIS-ST-JEAN.
Le 9 septembre, 2 autres jeep’s sont larguées ainsi que le Capt J. DULAIT, l’Adjt R. GROENEWOUT, le 1SgtMaj B. SCHILS, le Sgt J. DOOME et les Sdt A. DE LISON et J. FRAIX. Cette même journée, ils ont à subir une attaque allemande. Bilan : 8 allemands tués et de nombreux blessés. Le Sdt SAS J. LOX est tué et le Lt TINCHANT blessé.



Opération ‘’BERGBANG’’

Le 2 septembre, le Cdt J. CASSART et 4 SAS doivent être parachutés à SOLWASTER, mais préfèrent la DZ de Somme-Leuze. En rejoignant Solwaster (près de Jalhay en Belgique), ils tombent sur un groupe d’une quinzaine d’allemands. Un officier de la Résistance est tué et le Cdt CASSART est fait prisonnier, mais il parvient à s’évader lors d’une embuscade tendue par des maquisards. Il rejoint son groupe. Ils rejoignent la ferme de Bronromme, sur les hauteurs de Spa où le parachutage des renforts est prévu pour le 5 septembre.
Mais le Lt VAN DER HEYDEN et 10 SAS sont largués….. plus loin et découvrent qu’ils sont à 3 km de Monschau. (Montjoie en Allemagne)
Ils sont les premiers alliés à pénétrer en uniforme en Allemagne !
Après avoir franchi de nuit les obstacles de la ligne Siegfried et progressé prudemment, le squad de VAN DER HEYDEN arrive à SOLWASTER le 9.
Les contacts sont établis avec la Résistance. Ils organisent une embuscade au nord de SART-LEZ-SPA. Cette opération permet de détruire 2 véhicules et de mettre hors de combat plusieurs allemands parmi lesquels des officiers. Cette attaque a un impact psychologique important sur le bataillon SS qui occupe le secteur. Dans l’heure qui suit, l’unité se replie sur l’Allemagne.
Le 9 septembre dans la soirée, le Lt HEILPORN saute avec son squad à la ferme de Bronromme. Le Sgt PUS sur la DZ de Solwaster. Les 3 jours qui suivent, ces deux groupes avec la Résistance (Groupe 44 – ‘’Chevreuil’’) accomplissent une série de missions de reconnaissance dans la région de Spa, contactent les avant-gardes américaines et accrochent les arrières gardes allemandes en faisant de nombreux prisonniers.



Opération ‘’Caliban’’

L’opération Caliban a lieu dans le Limbourg belge. C’est une mission de harcèlement, mais surtout de renseignement. Il est capital pour les Alliés de connaître les intentions ennemies au-delà du Canal Albert. Dans la nuit du 5 au 6 septembre 44, le Lt F. LIMBOSCH et 13 SAS sont droppés au sud-ouest de Peer. Le Lt J. GHYS et 10 SAS au nord-est de Meeuwen.
Une série de patrouilles sont envoyées directement dans la zone Peer-Bree. La zone est très peu occupée par l’ennemi, le commandement de Londres peut donc se faire une idée rassurante de la situation dans la région.
Le 7 septembre, la Résistance leur apporte qu’une avant garde de la 2ème Armée Britannique a établi une tête de pont au-delà du Canal Albert et s’approche d’Helchteren.
Le 8, les SAS décident de monter une embuscade sur la route d’Helchteren à Bree, mais ils constatent qu’au lieu de fuyards se dirigeant vers l’est, ce sont des milliers de SS et parachutistes qui montent vers l’ouest dans un mouvement de contre-attaque.
Le Lt LIMBOSCH part avec un guide du maquis en direction de Linde pour obtenir plus de renseignements sur l’ennemi. En traversant un bois, ils aperçoivent 2 postes de mitrailleuses ennemies. Une fusillade éclate. Deux jours plus tard, les résistants découvrent le Lt LIMBOSCH atteint de plusieurs balles, ses armes à côté de lui, les chargeurs vides….
Le 10 septembre, les SAS voient leur camp attaqué mais ils parviennent à se dégager. Le Squad du Sgt J. MELSENS est prit à partie par une batterie d’artillerie au nord de Bocholt. Le Sgt MELSENS est tué, une cinquantaine d’allemands sont touchés.
Le 11 septembre, les britanniques s’emparent de Peer et réalisent la jonction avec les parachutistes.
Ainsi s’achève la dernière opération en Belgique. (bien que les paras opéreront encore en Belgique durant la ‘’Bataille des Ardennes’’





D'autres opérations auront encore lieu et notamment en Ardennes belge (lors de la Batailles des Ardennes en 1944), en Hollande (avant ‘’Market Garden’’) et en Allemagne en 1945
Le 8 mai 1945, ils apprennent la capitulation de l’Allemagne nazie.
Pour les SAS, la tâche n’est pas finie. Ils se voient confier une mission de contre-intelligence.
Répartis en une vingtaine d’équipes motorisées, pendant 6 semaines, c’est la chasse aux nazis en collaboration avec le ‘’Field Security Police’’. L’escadron B arrêtera entre autre, tout le gouvernement de Doenitz et de Von Ribbentrop.
Début juillet, après un an d’opérations, le Régiment tout entier regagne sa base à Tervuren.

Note :
DZ= Drop Zone (Zone de parachutage)
Field Security Police (appartenant à l’Intelligence Service et sorte de Police Militaire)

Source Internet :
http://www.brigade-piron.be/paras-cdo/zy-Parachutistes_fr.html
Sources iconographiques :
http://www.brigade-piron.be/paras-cdo/zy-Parachutistes_fr.html