LA PRESSE CLANDESTINE

L’action psychologique se manifesta spontanément, en Belgique comme dans les autres pays occupés, par la presse clandestine, merveilleuse éclosion qui reprit les traditions de "La libre Belgique" durant la guerre de 1914-1918.



A l’origine il s’agissait de feuilles dactylographiées, glissées sous la porte des immeubles à la faveur de la nuit, ou "abandonnées" dans des lieux publics. La plume et la machine à écrire furent les premières armes qui contribuèrent à créer et à stimuler la Résistance.
Aux stencils du début succédèrent bientôt de véritables journaux. Au cours de l’occupation de la Belgique, paraîtront 650 périodiques clandestins, français, flamands et même allemands, les uns indépendants, les autres constituant l’organe d’un parti, plusieurs composés par des mouvements de Résistance.
Le but de cette presse n’était pas de renseigner sur les événements militaires comme en 14-18, mais bien de faire opposition à la propagande allemande et de la presse à sa solde. La presse clandestine ne se contente pas de commenter la situation militaire. Elle passe au crible les mesures prises par l’occupant ou par les autorités belges sous la pression de l’occupant. Elle tourne en dérision les revers allemands. Elle met en garde la population, elle publie des communiqués demandant aux jeunes de se cacher, les prévenant des rafles ennemies. Elle recommande d’éviter les salles de spectacles, les lieux de rassemblement, les transports en commun, mais surtout, elle prône le soulèvement national et l’adhésion aux mouvements de Résistance.








Pour poursuivre je vous livre ci-dessous un tableau montrant le nom de journaux reçus et distribués par le F.I. (Front de l’Indépendance) de la section de Schaarbeek (Faubourg de Bruxelles)



Ici vous trouverez une liste de ces mêmes journaux, tous issus de la mouvance F.I.

- LIBERATION :
Organe régional bruxellois du F.I., nait en 1942.
- JUSTICE LIBRE, ENSEIGNEMENT, MEDECINE LIBRE :
Font leur apparition, les deux premiers fin 1941, le troisième en juillet 1943.
- SPORT LIBRE :
Imprimé à partir de novembre 1943.
- SOLIDARITE :
Est à partir de 1942, le bulletin de la Croix-Rouge du F.I. Brabant.
- LE FLAMBEAU et VRIJE GEDACHTE
- CLS :
Est le périodique du Comité de lutte Syndical.
- LE PARTISAN :
Est fondé en septembre 1942 à l’intention de l’A.B.P. (Armée belge des Partisans)
- ONS VADERLAND (Notre patrie)
Mai 1942
- LOMO :
Ou Leraarsbond Officieel Middelbaar Onderwijs, est le journal des profeseurs flamands de l’Enseignement moyen.
- NOTRE VOIX :
Fut fondé par les J.C.S. (Jeunesses Combattantes Schaarbeekoises)
- LE(FAUX)SOIR :








Ce journal ne paraîtra qu'une seule fois (le 9 novembre 1943), mais quelle exceptionnelle aventure !! La rédaction du Faux Soir était un véritable chef-d’œuvre d’esprit et de style. La distribution en fut remarquable et sa conception extraordinaire.
Voir également :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Faux_Soir

- L’ELASTIQUE :
Journal du Comité régional F.I. de Bruxelles, sorti de presse en janvier 1944, est rédigé par l’équipe du Faux Soir. Malheureusement, par suite d’arrestations, le journal ne sortira qu'une seule fois.



- LE HERISSON :
Forme la suite du précédent. 4 numéros seront publiés en mai, juin, juillet et août 1944.


Il y eu bien entendu les journaux non issus du F.I. mais également reçu et distribués par eux



- LE BON SENS :
Un des vétérans de la presse clandestine et dont le premier numéro sort le 1ier octobre 1940 à 25 exemplaires.
- LA VOIX DES BELGES :
Cet organe du M.N.B (Mouvement National Belge) paraît à partir du 10 août 1941.
- LA LIBRE BELGIQUE :
Périodique glorieux de 1914-18, parut à partir du 1ier juillet 1940. L’avocat Albert Van de kerckhove, Fidelis de la Première Guerre mondiale, reprenait le combat à 75 ans. Paul Struye, Marie-Louise Henin qui sera décapitée, Michel Goffart, Robert Logelain, Marie-Madeleine Saeyes, qui seront tous trois arrêtés, ont été les premiers grands animateurs du périodique avec les membres du service de renseignements Zéro.
- DE VRIJSCHUTTER :
Originaire de Halle (Brabant flamand), ce périodique date de janvier 1941.
- L’INSOUMIS :
Journal local né à Braine le Comte en avril 1941.



- LE DRAPEAU ROUGE et CLARTE :
Le premier de ces périodiques, organe centrale du parti communiste, paraît dès août 1940 avec Félix Coenen et pierre Bosson. Clarté naît à la même époque, fondé par Honoré Willems.

Il y eu également la presse parachutée, tel que :
L’Amérique en guerre, Le Courrier de l’Air et le Times.
la presse néerlandaise n'était pas en reste puisque il y eu les journaux clandestins Het Parool, De Geus, Vrij Nederland.
Ces journaux furent apportés par Henri Vernimmen, lequel repartait en échange avec des exemplaires du Front (flamand), De Vrijschutter et Ons Vaderland.

En début d’article je citais le chiffre de 650 titres.
En plus de ceux déjà nommés en voici encore quelques uns :
Le Cheminot Liégeois, Churchill Gazette (Liège), Het Belfort (Gent-Gand), Le Partisan, L’Indépendance (Charleroi), Vrij België, De Volkswil (P.C. Gent-Gand), De Vrijheidsklok (Brabant flamand et Limbourg), La Voix des Ardennais ( M.N.B. La Roche en Ardenne), La Flandre fidèle (Maldegem) etc, etc………………



Sources bibliographiques : "Un maquis dans la ville" par Henri Bernard et le "Livre d’Or de la Résistance"
Sources iconographiques : Idem.
Pour terminer voici un lien vers un site mis en ligne par le CESOMA, et via lequel vous pouvez consulter les pages de toute la presse clandestine et censurée belge pendant les 2 guerres mondiales
http://warpress.cegesoma.be/fr

P.S. Il ne faut bien entendu oublier la fausse revue "Signal" de conception belge:
Je ne vous donne que le lien vers le site web car, bien que le site n'est plus actualisé il subsiste un copyright:
http://luftwaffe2.chez.com/le_faux_signal_belge.htm