Derniers articles https://www.freebelgians.be Derniers articles (C) 2005-2009 PHPBoost fr PHPBoost Général Aviateur Léo De Soomer https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-244+g-n-ral-aviateur-l-o-de-soomer.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-244+g-n-ral-aviateur-l-o-de-soomer.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/leon_de_soomer_freebelgians.jpg" alt="" class="valign_" /></p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Léo (Léon) DE SOOMER est né à ANVERS le 30 janvier 1909. Il a épousé le 09 février 1933 à SAINT-HUBERT Léonie (Loulou) PETIT. Lors de son mariage, le Sous-Lieutenant du 2ème Régiment aéronautique de l'armée belge était domicilié à Malines, Ils n'eurent pas d'enfants. <br /> <br /> <br /> <br /> Il débuta sa carrière militaire aux écoles de pupilles de l'armée le 31 janvier 1925.<br /> Nommé successivement Caporal le 4 juin 1927, sergent le 4 décembre 1927 et sous- Lieutenant le 26 décembre 1929, il sera chef de peloton au 7ème régiment de Ligne du 26 décembre 1929 au 19 janvier 1930, rentre le 20 du même mois à l'aviation comme candidat Observateur jusqu'au 6 juillet 1930. Il sera avec Jean DE GALLATAY les deux premiers officiers sortis de l’École Royale Militaire à passer directement à l’aviation le premier décembre 1929.<br /> <br /> Léon DE SOOMER obtiendra son brevet civil à l’École ORTA de SAINT-HUBERT le 31 mars 1931, c'est probablement à cette époque qu'il a rencontré Léonie PETIT qui deviendra plus tard son épouse. Par la suite il entra à l’École Militaire de WEVELGHEM dont il a reçu son brevet élémentaire le 16 juillet 1931<br /> <br /> Il séjourne en escadrille au 2ème Régiment Aéronautique en tant que pilote et observateur du 7 juillet 1930 au 27 avril 1934. Il sera nommé Lieutenant le 26 décembre 1932. Il est désigné pour prendre la direction de l’Atelier Moteurs du 28 mars 1934 au 15 septembre 1936. Durant ce temps, le 26 mars 1935, il est commissionné Capitaine Aviateur et se prépare à l’École de guerre dans le groupe de service des études où il y entra le 16 septembre 1936. Il est Breveté d’État-Major (BEM) deux ans plus tard le 15 septembre 1938 et fait alors un stage du 16 septembre 1938 au 25 septembre 1938 comme Commandant de la Batterie au 6ème d’Artillerie.<br /> Par la suite, il entra au bureau des études techniques aux Établissements de l’Aéronautique Militaire à EVERE du 26 septembre 1938 jusqu'au 3 octobre 1938. Il repartira de nouveau en stage de brevet d’État-major au 6ème Régiment d'Artillerie du 4 octobre 1938 au 18 août 1939<br /> <br /> Il n'est pas seulement un fin pilote, c'est un bûcheur acharné, Le 19 août 1939, Léon DE SOOMER passe à l’État- major de la Défense Aérienne du Territoire (DAT),<br /> C’est la mobilisation, ensuite est arrivé le début la seconde guerre mondiale dont il fera sa campagne des dix-huit jours au DAT. Le 10 mai 1940, il est chargé d’assurer la liaison avec les missions aéronautiques françaises et britanniques. L’armée belge capitule : Léon DE SOOMER est fait prisonnier le 28 mai 1940, il a reçu l'autorisation du Lieutenant Général DUVIVIER de tenter de rejoindre la Grande-Bretagne, il a repris sa liberté le 29 mai 1940. A pieds, en compagnie du Major RENSON et le Capitaine GROSSMAN, il traverse les lignes, passe à la nage le canal de FURNES à BERGUES, et finalement arrive à DUNKERQUE,<br /> <br /> Nous le retrouvons adjoint au Lieutenant-Colonel Louis WAUTERS l’Attaché de l’Air, en Grande Bretagne le premier juin. Il fut la cheville ouvrière de l’époque, grâce à sa connaissance parfaite de l'anglais (Ses parents avaient rejoint l'Angleterre durant la première guerre mondiale ; il avait fréquenté l'école anglaise durant quatre années), sa volonté et aux contacts qu’il établit à l’Air Ministry ont permis de réglé l’incorporation des aviateurs dans les unités de la RAF, permettant à vingt-neuf d’entre eux de participer à la Bataille d’Angleterre. Grâce à son action à la fin de l’année 1940, près d’une centaine de candidats Pilotes, Navigateurs ou mitrailleurs de bord sont à l’entraînement dans les diverses écoles de la RAF.<br /> C'est lui également qui va procéder à l'organisation de l’école de pilotage Franco-belge à ODIHAM.<br /> C'est encore lui qui va veiller à l’instruction du personnel au sol de la 1ère escadrille belge<br /> Le 3 mars 1941, il devient Pilot Officer (équivalent grade belge : Sous-lieutenant d’aviation)<br /> <br /> C'est seulement après l'exécution de ce travail peu intéressant pour un pilote d'un allant tel que le sien, qu'il sera autorisé à suivre un cours d’entraînement opérationnel (OTU) du 7 avril 1941 au 3 juin 1941 avant d'entrer le 4 juin 1941 à la 32ème escadrille de chasse au Pays de Galles. Une vraie escadrille internationale où mêlés à des anglais, des Canadiens, des Australiens, on rencontre des Polonais, des Tchèques, des Français, des Danois et même un Belge. Leur principale mission sera la protection des convois maritimes passant au Sud de l'Irlande. Beaucoup d'alertes, mais peu de résultats.</p><br /> <br /> Laissons-lui la parole :<br /> <br /> <p style="text-align:justify">« En octobre, je passe avec mon escadrille à HOUSTON (KENT) pour devenir une escadrille spécialisée anti-flak contre les caboteurs passant dans la manche avec des Hurricane à 4 canons de 20 mm. L'escadrille devient aussi une escadrille de chasse de nuit, elle fera des missions spéciales avec les M.T.B. de DOUVRES. En 1942, l'escadrille passe à WEST MALLING pour assurer la défense de nuit du sud de LONDRES. J'en ai marre et saute sur l'occasion de prendre un Flight à la 174ème escadrille » (Flight Commander)<br /> Il restera dans cette escadrille du 10 juin 1942 au 21 août 1942. Ses missions seront des attaques des caboteurs dans la Manche de jour comme de nuit et des attaques d’aérodromes de chasseurs allemands dans le Nord de la France et usines sur le continent… En mai 1942, il est promu Flight Lieutenant (équivalent grade belge : Capitaine d’aviation).<br /> <br /> Le 19 août 1942, avec cette Escadrille, il a participé au raid sur DIEPPE pour laquelle il se verra décerner la croix de guerre Belge.<br /> « Rien que des Anglais, canadiens et Néo-Zélandais. Plus tard DE SELYS et DE CALLATAY me rejoignent, c'est la plus ancienne unité d'aviation anglaise, une escadrille de Chasse de nuit en Hurricanes dont le premier Flight est stationné au Nord de LONDRES, elle participe à la défense de cette ville. L'autre Flight travail à MANSTON Comme « INTRUDERS » (intrus). Ce métier ne paie pas. Fait tout et bien que j'obtiens le rééquipement de l'escadrille sur « TYPHOONS » et la transforme en escadrille de chasseurs bombardiers en janvier 1943. Nous revenons à WEST MALLING, puis à HOUSTON pour attaquer les caboteurs et part dans la Manche et les îles Hollandaises ainsi que les objectifs terrestres (surtout les aérodromes) dans le Nord de la France. Nous fessons les missions de jour et de nuit. »<br /> « Le 23 août 1943, je suis mis au repos. Je passe à l'Etat-Major de la Chasse anglaise pour devenir Wing-Commander officier de liaison pour les Belges. M'y occupe du personnel, fait des études, apprend tout ce que je peux et commence la construction d'une documentation. » <br /> Il restera à ce poste jusqu’au 30 avril 1944. Par la suite, le premier mai 1944, il sera l'Attaché au Cabinet du Ministre de la Défense Nationale où il assurera les fonctions d'officier de liaison auprès de la Chasse Britannique, commissionné Major Aviateur BEM le 26 septembre 1945, sa fonction prendra fin le 3 avril 1946 et le lendemain 4 avril, il est promu Chef de Cabinet du Ministère de la Défense Nationale. Il sera nommé Lieutenant-Colonel BEM le 26 juin 1946.<br /> <br /> Nommé Group-Captain (équivalent grade belge : Colonel Aviateur) le 26 juin 1949, sa carrière active est loin d’être terminée. En effet, le 26 août 1949 le Ministre lui confie le Commandement du Groupement « Instruction et Entraînement ». Il réorganise ces services, leur donne une ampleur nouvelle. Sa fonction sera terminée le 17 novembre 1950 le jour avant son départ en mission aux U.S.A., d'où il reviendra le 23 décembre 1950 pour reprendre le commandement du Groupement « Instruction et Entraînement » du 24 décembre 1950 jusqu'au 19 mars 1952<br /> Léon DE SOOMER est décédé le mardi 09 octobre 1956 âgé seulement de 47 ans d'une courte et terrible maladie dans un hôpital de Londres non loin de son domicile à THAME-ON-DITTON, un village situé dans le secteur urbain du grand Londres.<br /> <br /> Source : article paru sur le site<br /> <a href="https://www.sitytrail.com/fr/poi/7039608-saintxhubert--10x-general-aviateur-leo-de-soomer/">https://www.sitytrail.com/fr/poi/7039608-saintxhubert--10x-general-aviateur-leo-de-soomer/</a></p> Fri, 29 Dec 2023 19:54:26 +0100 Colonel Aviateur Joseph Renier https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-241+colonel-aviateur-joseph-renier.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-241+colonel-aviateur-joseph-renier.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/renier_freebelgians.jpg" alt="" class="valign_" /></p><br /> <br /> <br /> <p style="text-align:justify">Joseph Renier est né à Hollogne-sur-Geer le 19 juillet 1910. Après des humanités scientifiques à l'Athénée Royal de Liège, il s'engage à l'Armée à l'âge de 19 ans et ce, pour une période de trois ans. Sa formation de base terminée, il est affecté au 2°Régiment d'Artillerie stationné à Anvers. En 1930, il présente et réussit l'Examen A, ce qui lui ouvre les portes d’une carrière d'officier d'active par la voie du cadre. Pilote à l’Aéronautique Militaire Le 1 juillet 1931, il passe à l'Aéronautique Militaire en qualité de sergent élève-pilote. Rattaché à la 66°Promotion, il rejoint l'École de Pilotage de Wevelgem et obtient son brevet de pilote militaire le 1 août 1932. Il est affecté comme sergent-aviateur à la 1°Escadrille du 2°Régiment d'Aéronautique alors stationné sur l'aérodrome de Awans- Bierset. L'escadrille est équipée de Breguet XIX, elle fait partie du III°Groupe de Bombardement. Après des passages successifs par l'École d'Aéronautique pour y acquérir et parfaire sa formation d'officier, Joseph Renier rejoint l'aérodrome de Nivelles, nouveau terrain de déploiement du 2° Régiment d'Aéronautique qui, dans le cadre d'une réorganisation importante de la 5e Arme, est devenu en 1935 régiment de chasse à part entière. Joseph Renier est affecté tout d'abord à la 3° Escadrille, ensuite à la 1°Escadrille du III° Groupe. Il vole successivement sur Fairey Firefly et Fairey Fox. Nommé Sous-lieutenant aviateur le 26 juin 1935, Lieutenant aviateur le 26 juin 1938, le 30 septembre de la même année, alors qu’il est chef de peloton de chasse, il passe à l'École de Tir aérien d'Ostende (Steene) comme commandant de l'Escadrille de Tir. Il y est sous les ordres du Major Désiré Guillaume qui, quelques années plus tard, sera le premier C.O. belge de la ‘’350’’. Pour Joseph Renier, il s'agit d'une mutation intéressante puisqu’elle lui donne l'occasion de voler sur tous les types d'avions de chasse de notre Aéronautique Militaire : Fairey Fox, Gloster Gladiator, Fiat CR.42 et Hurricane sur lequel il effectuera 40 heures de vol. Notons au passage qu'il aura l'occasion de piloter le chasseur prototype Renard 36, appareil de la classe du Hurricane, conçu par l'ingénieur belge Alfred Renard, mais que l'incurie des autorités politiques de l'époque ne permit jamais d'amener au stade de la production de série. <br /> À la veille des hostilités, Joseph Renier totalise 1.400 heures de vol, dont 150 heures comme observateur.</p><br /> <br /> <strong>Mai 1940 – décembre 1941</strong> <br /> <br /> <p style="text-align:justify">Le 10 mai 1940, la neutralité de la Belgique est bafouée, les jours de notre Aéronautique Militaire sont comptés. Après avoir évacué vers l'aérodrome du Zoute 9 avions remorqueurs dont la Luftwaffe réglera rapidement le sort, le 13 mai l'École de Tir reçoit l'ordre de se replier sur la France. Ce sera tout d'abord vers Cazaux, ensuite vers Montauban où sont stationnés des éléments du 2°Régiment d'Aéronautique. Joseph Renier va connaître cette période trouble où l'impéritie des autorités politiques et militaires sapera à coup sûr le moral des unités belges repliées en France. Le 19 août 1940, il reçoit l'ordre de rentrer au pays avec l'État-major de l'Aéronautique Militaire. Il s'exécute. Rendu à Bruxelles le 23 août, il échappe au sort réservé à la plupart des officiers d'active : l'internement et la captivité. Allergique aux idées de l'Ordre Nouveau et peu enclin à confier son avenir à l'OTAD (Office des Travaux de l'Armée Démobilisée), chargé notamment de fournir un emploi dans les organismes de l'État aux militaires d'active démobilisés, Joseph Renier décide de rejoindre l'Angleterre. Il quitte la Belgique le 29 janvier 1941. Il lui faudra un mois pour atteindre Marseille, un mois encore pour se retrouver au pied des Pyrénées qu'il parvient à franchir clandestinement le 23 avril. Le 24 avril 1941, il est arrêté à Barcelone, y reste emprisonné jusque fin juillet avant d'être transféré comme tant d'autres à Miranda de Ebro. Miranda de Ebro, un des nombreux camps créés par les franquistes à la fin de la guerre d'Espagne pour interner les soldats républicains qu'il fallait isoler de la population. Mais désormais ce sont les évadés malchanceux des zones occupées par les armées du Reich, qui tentent via le Portugal ou Gibraltar de rejoindre l'Afrique ou l'Angleterre, qui en sont principalement les pensionnaires. Les internés y vivaient dans des conditions déplorables, soumis à l'arbitraire des autorités espagnoles, à la volonté délibérée des geôliers de les humilier, vivant dans la hantise de moisir en Espagne et d'en sortir trop tard pour encore participer à la lutte. Néanmoins, résultat d'une activité diplomatique continue, au prix de tractations se monnayant en termes de fournitures diverses à l'Espagne franquiste, les portes du camp s'ouvraient de temps à autre pour rendre à la liberté des groupes d'internés laissés dans l'ignorance de leur sort jusqu’à la dernière minute. Joseph Renier est ainsi « libéré » le 13 décembre 1941 et placé en résidence surveillée jusqu'au moment où les autorités consulaires belges lui délivrent les documents permettant de franchir la frontière portugaise. Via Lisbonne, il rejoint Gibraltar. Le 25 décembre 1941, il embarque à bord d'un navire qui accoste à Glasgow (Greenock) le 04 janvier 1942. <br /> </p><br /> <strong>À la RAF</strong> <br /> <br /> <p style="text-align:justify">Après le passage obligé par la ‘’Patriotic School’’ et ses interrogatoires, Joseph Renier est intégré aux Forces belges en Grande-Bretagne le 20 janvier 1942. Le 10 mars, il rejoint le RAF Depot d'Uxbridge comme membre de la RAF Volunteer Reserve avec le grade de Pilot Officer on probation. Après un court passage par la Service Flying Training School Nr 9, assurant notamment la remise en condition des pilotes étrangers ayant rejoint la RAF, c'est l'OTU Nr 58 de Grangemouth qui l'accueille. Il y découvrira le potentiel du Spitfire, les tactiques et les procédures en usage au sein du Fighter Command. Il termine son réentraînement avec la mention ‘’A good average pilot’’ et le 19 août 1942, il est affecté au 609 Squadron dont le badge s'orne de la rose blanche d'York. Il s'y retrouve en pays de connaissance. En effet, les pilotes belges auront tout au long de la guerre une relation privilégiée avec cette escadrille : pas moins de 55 pilotes belges combattront sous ses couleurs, trois d'entre eux en assureront même le commandement. Pour l'heure, Joseph Renier y retrouve A. Blanco, J. de Selys, R. Dopere, V. Ortmans, R. Lallemant, R. Roelandt, R. Van Lierde, J. Creteur et R. Wilmet. Certains se sont trouvés sous son commandement à Nivelles ou à l'École de Tir mais aujourd'hui, c'est comme simple ailier qu'il prend place parmi ses compagnons d'arme. En août 1942, l'escadrille est stationnée à Duxford au sud de Cambridge. Rappelons qu'elle a partagé avec le 56 Sqn l'avantage tout relatif d'être la première escadrille de la RAF à être équipée du nouveau chasseur Typhoon, l'appareil tant attendu pour relever le défi du Fw 190. Mais, initialement tout au moins, le Typhoon ne s'est pas révélé être à la hauteur des espérances. Des problèmes techniques, tant au niveau de la cellule que de la motorisation, perturberont la période de conversion de l'escadrille. Les pilotes de la ‘’609’’ essuieront les plâtres et il faudra toute la conviction de leur CO, le Sqn Ldr R. Beamont et sa confiance dans les qualités intrinsèques de l'avion, pour que le Typhoon soit adopté par les autorités. Il s'imposera vite comme un système d'arme redoutable, particulièrement à basse altitude. <br /> Malgré ces difficultés, l'escadrille avait retrouvé son statut opérationnel dès la mi-juillet 1942, mais seuls trois ‘’Sweeps’’ au-dessus du continent avaient été effectués au cours du mois. Nonobstant une servicibilité des avions qui s'améliorait progressivement, celle-ci était encore insuffisante pour que l'escadrille soit engagée dans l'opération Jubilee, le raid sur Dieppe, le jour même de l'arrivée de Joseph Renier. Les derniers mois de l'année, l'essentiel des missions confiées à l'escadrille consistera en patrouilles à basse altitude au-dessus du Channel au large de Falmouth et Dungeness à partir de Biggin Hill puis de Manston et ont pour but d'intercepter les chasseurs bombardiers ennemis, principalement des Fw 190 qui mènent des opérations de harcèlement sur les villes et les installations côtières. Joseph Renier effectue sa conversion sur Typhoon sans problème. Fin septembre, il est prêt à entrer dans le grand cirque. Il effectue sa première mission opérationnelle le 26 septembre 1942 en compagnie de Jean de Selys Longchamps. Gageons qu'elle lui aura laissé un souvenir durable. Ce matin là, le ‘’B ‘’ Flight dont ils font partie est en alerte depuis 05hrs30. À 11hrs12, ils décollent pour intercepter ce que le contrôle radar leur annonce comme étant probablement un Ju 88 <br /> Le 30 septembre, Joseph Renier a l'occasion de faire étalage de toute sa maîtrise. Au retour d'une mission d'entraînement de nuit, son Typhoon (PR-R) connaît une panne hydraulique. Le train d'atterrissage refuse obstinément de descendre. Joseph Renier réussira dans l'obscurité à poser son appareil sur le ventre pratiquement sans dommage, ce qui lui vaudra les félicitations du Station Commander. En novembre 1942, Joseph Renier est nommé Flight Lieutenant. Avec une confiance accrue du Fighter Command dans la fiabilité du Typhoon, c'est toute la panoplie des missions offensives concoctées par le 11 Gp qui remplira bientôt les ordres de mission de l'escadrille : Rodeo, Circus, Rhubarb, Roadsted, Night Intruder se succèdent. Au cours des 16 mois de sa présence à la ‘’609 ‘’, Joseph Renier effectuera 215 heures de vol en missions de combat. Si son palmarès ne compte pas de victoires aériennes, il connaîtra sa part de succès dans les attaques au sol contre les objectifs d'opportunité les plus divers : locomotives, trains, chalands, camions, centrales électriques qui constituaient le menu habituel des sorties à basse altitude. Sa dernière mission à la ‘’609 ‘’, Joseph Renier l'effectue le 30 novembre 1943. Il s'agit pour l'escadrille d'une ‘’première’’. <br /> Désormais, elle ajoutera à son programme des Sweeps à basse altitude et à longue distance dans le but d'engager lors de leur atterrissage, les chasseurs ennemis rentrant de mission d'interception des bombardiers alliés. Sous le commandement de son CO, le Sqn Ldr Thorton-Brown, l'escadrille décolle pour ratisser la région de St Truiden - Venlo, mission qui verra Remy Van Lierde, leader de la Blue Section dont Joseph Renier fait partie, se payer une victoire sur un Me 110. Joseph Renier termine son premier tour d'opérations avec une appréciation élogieuse de son CO dont l'essentiel tient en quelques lignes : « Joseph Renier has carried out some excellent operational work (...) has proved himself a very reliable operation pilot (…) I consider he should receive some form of recognition for his service. » </p><br /> <br /> <strong>Aux usines Napier</strong><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Cette forme de reconnaissance que souhaite pour lui son CO, Joseph Renier la connaîtra dans son affectation suivante. En effet, sa période de repos il la vivra non pas dans quelque obscure fonction administrative, mais comme pilote d'essai aux usines Napier de Luton. Le 12 décembre 1943, il y remplace Raymond Lallemant, figure éminente de la ‘’609’’, qui lui aussi, à l'issue de son premier tour d'opérations, avait été appelé à la même fonction. Le travail ne manquait pas. Le Typhoon ainsi que le Tempest alors en développement, étaient équipés du moteur Napier Sabre de 2.400 hp, dont les autorités de la RAF s 'attachaient à augmenter la fiabilité. Des nouveaux réglages étaient étudiés, des composants étaient modifiés, démarches qui exigeaient des essais approfondis avant d'être intégrés dans les chaînes de production. Joseph Renier restera affecté aux Usines Napier jusqu'au 12 février 1944, effectuant pas moins de 56 hrs de vols d'essai en ces deux mois d'hiver. Restant dans le domaine technique, le 13 février, il est muté à la 13 Maintenance Unit de Henlow comme pilote d'essai des Typhoon et Mosquito sortant de réparation. Dans ce contexte, il effectue une conversion rapide sur le cheval de bataille de la firme De Havilland, le Mosquito, familièrement appelé « The Wooden Wonder », en référence à sa structure de bois, mais qui se révélera comme l'un des avions les plus polyvalents de la guerre. Joseph Renier restera attaché à cette unité jusqu 'au 4 juillet 1944, y effectuant 110 hrs de vol à la plus grande satisfaction du commandant de l'unité : « … A sound and capable officer who has carried out his duties of test pilot of Mosquito and Typhoon aircraft in a very satisfactory manner. » Deuxième tour d'opérations Il quitte la 13 MU pour entamer son deuxième tour d'opérations. Le contexte opérationnel s'est radicalement modifié au cours des six mois où Joseph Renier s'est trouvé éloigné des combats. Le 6 juin, le débarquement en Normandie a marqué l'ouverture du deuxième front. Même si les Alliés ne sont pas encore parvenus à réduire totalement la résistance allemande dans le Cotentin, la formidable machine de guerre anglo-américaine est en marche. En Méditerranée, la Sicile, la Sardaigne, la Corse sont aux mains des Alliés. La conquête de la péninsule italienne se poursuit, Rome est tombée le 4 juin, le débarquement sur la Côte d'Azur se prépare. A l'Est, les Russes sont à l'offensive depuis la Baltique jusqu'à la Mer Noire. L'étau se referme sur les forces de l'Axe. Son deuxième tour d'opérations, Joseph Renier l'effectuera comme pilote de reconnaissance photographique. Homme précis, consciencieux pour qui le détail a de l'importance, cette affectation nouvelle, comme la précédente d'ailleurs, répond particulièrement bien à son tempérament et à ses capacités. C'est aussi de la part des autorités de la RAF une marque de confiance et d'appréciation car peu de pilotes étrangers sont admis à servir dans ce type d'unité. Le 4 juillet, Joseph Renier rejoint à Dyce le 8 PRU/OTU. Il y effectue 53 hrs de vol sur Mosquito qui lui permettent de découvrir les spécificités inhérentes à sa nouvelle mission. Le 12 septembre, il débarque au 34 PR Wing de la 2TAF et est affecté au 140 Sqn équipé de Mosquito PR.XVI. Une escadrille de Spitfire PR.XI et une escadrille de Wellington complètent l'effectif de l'unité. Le Wing, dont la mission est axée sur la reconnaissance à haute altitude, de jour comme de nuit, est un des outils essentiels de la planification des opérations et, à ce titre, dépend directement de l'État-major de la TAF. Dès le 9 septembre, le 140 Sqn a été redéployé en France et c'est à Amiens que Joseph Renier rejoint sa nouvelle escadrille. Fin septembre, toutes les escadrilles du Wing se trouvent réunies à Melsbroek qui sera leur base d'opérations principale pendant six mois. Si ce stationnement à Melsbroek marque le retour au pays, les opérations sont cependant loin d'être terminées. Découvrons rapidement le nouvel environnement dans lequel se retrouve Joseph Renier. Doté d'une batterie de caméras verticales (4) et oblique (l), le Mosquito PR.XVI, à la robe bleu nuit, équipe le 140 Sqn depuis juillet 1944. La version de reconnaissance photographique est la dernière-née de la lignée. Le tandem pilote et navigateur qui en constituent l’équipage permet une répartition optimale des tâches. Caractéristique unique dans un avion à la structure de bois, la cabine de pilotage est pressurisée. Démuni de tout armement, ce sont ses performances qui doivent principalement garantir sa sauvegarde. Un plafond opérationnel de 40.000 ft, une vitesse de 365 Kts à 28.000 ft 7 doivent le mettre en principe hors d'atteinte des chasseurs ennemis du type Fw 190 et Me 09, pour autant que ceux-ci ne disposent pas d'un avantage en altitude lors d'une interception éventuelle. La mission PR était cependant semée de nombreuses embûches. S'enfoncer en solitaire à haute altitude dans la profondeur du territoire ennemi présentait des aléas certains. Même si aux altitudes auxquelles les Mosquito PR évoluaient les risques de la « Flak » étaient réduits, voler en-dehors des zones de ‘’contrails’’ était impératif pour échapper à la détection visuelle. D’autre part, le maintien d'un ‘’look-out’’ de tous les instants, parfois difficilement conciliable avec l'exigence d'une navigation précise, restait la meilleure garantie de survie. Le facteur météo était déterminant pour le succès de la mission. Seul, un ciel dégagé autorisait les prises de vues, mais des conditions météorologiques favorables avaient comme corollaire de mettre en l'air un nombre accru de chasseurs de défense aérienne. Au retour, le danger pour les équipages venait parfois des rapides chasseurs alliés qui ne s'encombraient guère de procédures d'identification, or le Mosquito avait une silhouette proche de celle du Me 410. Au total, conséquence directe des limitations météo, les escadrilles PR effectuaient moins de sorties que les autres unités de la TAF, mais en contrepartie, l'exceptionnelle endurance du Mosquito permettait que chaque mission soit exécutée de façon approfondie. Au moment où Joseph Renier rejoint son escadrille à Amiens, une partie importante de la Belgique est libérée, mais la Campagne de Hollande piétine. Les Anglais vont connaître un drame à Arnhem que d'aucuns imputeront à une carence dans l'exploitation des missions PR puisqu’une sousestimation du simple au double des forces allemandes déployées sera une des causes de l'échec. Par ailleurs, la longueur excessive des lignes de communication va bientôt ralentir le rythme des opérations. Si le port d'Anvers est tombé intact aux mains des Alliés, son utilisation reste impossible dès lors que le bas-Escaut et les îles zélandaises sont toujours sous le contrôle des Allemands. De plus, ceux-ci vont prendre la métropole comme cible de leurs attaques de V1 et V2, à partir de sites de lancement fixes ou mobiles situés dans les environs de Rotterdam, Den Haag, Tilburg, Breda. Le difficile repérage de ces sites sera pour les unités PR une mission prioritaire qui s'ajoutera à celles plus traditionnelles de recherche des concentrations et mouvements de troupes, de localisation des lignes de défense, d'établissement du niveau d'occupation des aérodromes. Joseph Renier effectue sa première mission le 6 octobre 1944 en assurant une couverture photographique du secteur Rotterdam - Den Haag à 28.000 pieds, 2hrs30 de vol sans problème. Les missions opérationnelles se succèdent, la plupart d'entre elles à bord du Mosquito MM395 avec son fidèle navigateur le Flight Sergeant Guilliams. Toutes des missions à haute altitude qui les mèneront très souvent dans le secteur s'étendant du nord d'Amsterdam vers les îles de la Frise, répétition rendue essentielle pour garantir une investigation systématique et la fiabilité du renseignement. Au cours de ces missions, ils auront l'occasion d'observer les panaches de fumée signant la trajectoire balistique des fusées V2 dans la stratosphère et d'être les témoins d'interceptions menées contre les formations de bombardiers alliés par des Me 262 et Me 163, nouvelles menaces qui guettent aussi les chasseurs PR. Le mauvais temps perturbe considérablement l'exécution des missions dans le cours du mois de décembre. Les Allemands en profiteront pour lancer leur offensive dans les Ardennes. Le 1 janvier 1945 à l'aube, l'aérodrome de Melsbroek subit de plein fouet la fameuse attaque surprise de la Luftwaffe. L'opération « Bodenplatte » coûtera au 34°Wing la perte de six Mosquito PR XVI, six Spitfire PR XI et quatorze Wellington. Les missions reprendront cependant le jour même et il faudra moins d'une semaine pour rétablir les effectifs à leur niveau normal. Fin février, les escadrilles du wing sont réorganisées. Des transferts de personnel s'opèrent, Joseph Renier quitte le 140 Sqn au sein duquel il aura effectué 19 missions opérationnelles, il est versé au 16 Sqn équipé de Spitfire PR XI. 8 À l'instar du Mosquito PR XVI, le Spitfire PR XI est un avion non armé, mais en l'absence d'un poste de pilotage pressurisé, l'inconfort est cette fois au rendez-vous. Ses performances sont quasi équivalentes à celles du Mosquito, par contre le risque attaché à la mission PR effectuée par un avion monoplace se trouvait considérablement accru. Avec le franchissement du Rhin à Wesel le 25 mars 1945, débute la Campagne d'Allemagne, dernière phase de la guerre à l'Ouest. Le 21°Groupe d'Armées, associé à la 2°TAF, progresse vers la côte balte. Entre le 23 mars et le 26 avril 1945, Joseph Renier effectuera 13 missions à bord de son Spit, volées pour la plupart en couverture de la région de Brême – Hambourg – Kiel. Si l'on s'en réfère à ses compte rendus de missions, certaines d'entre-elles lui ont laissé un souvenir marquant. Mais c'est sans conteste sa mission du 18 avril 1945 qui fera date. Effectuée à partir de Eindhoven où l'escadrille s'est redéployée début avril, elle lui vaudra par ailleurs en grande partie l'octroi de la DFC. Le 26 avril, Joseph Renier effectue sa dernière mission de guerre : une couverture photo du trafic maritime à l'embouchure de l'Elbe vers Cuxhafen - Borkum à 27.000 ft - 2hrs05min de vol. Le 16 juin 1945, Joseph Renier quitte le 34 Wing pour l’État-major du Group Captain Leboutte installé à Bruxelles. Il est membre de la « Belgian Recruiting Mission » avec le grade de Squadron Leader. Il y œuvrera à la mise sur pied de notre Aviation Militaire dont nos escadrilles nationales - 349 et 350 - déployées à Fassberg doivent constituer la pierre angulaire mais qui pour l'heure sont toujours sous la tutelle de la RAF. Le 4 décembre 1945, la Distinguished Flying Cross lui est décernée.</p> <br /> <br /> <strong>Source : Les Vielles Tiges de l’aviation belge<br /> Article de Jean Buzin.<br /> <a href="https://www.vieillestiges.be/fr/bio/37">https://www.vieillestiges.be/fr/bio/37</a></strong> Mon, 30 Oct 2023 10:12:35 +0100 Général de Brigade Aviateur Louis Remy https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-236+g-n-ral-de-brigade-aviateur-louis-remy.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-236+g-n-ral-de-brigade-aviateur-louis-remy.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/freebelgians0623_louis_remy.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Louis Remy, Sous-lieutenant à l'Aéronautique Militaire. </p><br /> Louis Remy est né à Laeken le 14 juillet 1916. Après des humanités classiques, il entre à l'École Royale Militaire (ERM) le 28 novembre 1936 comme élève de la 82e Promotion Infanterie-Cavalerie. Élève-pilote à l’Aéronautique Militaire Le 28 décembre 1938, sa formation académique terminée, nommé sous-lieutenant, Louis Remy est désigné pour le 2e Régiment de Carabiniers Cyclistes. Simple mutation administrative, car c'est dans la 5°Arme, l'Aéronautique Militaire, qu'il entend faire carrière. Dès le 5 janvier 1939, il passe à l'École d'Aéronautique comme élève-observateur, passage obligé et première étape pour les officiers issus de l 'ERM dans l'obtention du brevet de pilote. Il s'y retrouve en compagnie de sept officiers de sa promotion1 qui ont fait le même choix. Louis Remy obtient le brevet d'observateur le 10 juillet 1939 et passe au 1er Régiment d'Aéronautique. Sa forte personnalité ne tarde pas à s'y affirmer. Le 1 septembre 1939, il écope de 4 jours d'arrêts simples, tout comme son camarade de promotion Henri Picard. Motif : « au cours d'un concert dans une ville, avoir tourné à motocyclette autour d'un kiosque, gênant ainsi l'audition. Avoir provoqué par cet acte inconsidéré des protestations dans le public au détriment du prestige de l'uniforme ». Il s'agissait en l'occurrence d'un concert organisé à St Trond dans le cadre d'une manifestation proallemande ! Toujours en compagnie de ses contemporains de promotion de l'ERM et totalisant 250 hrs de vol sur Breguet XIX et Fairey Fox, il repasse à l'École d'Aéronautique le 3 janvier 1940, cette fois comme élève-pilote. Le groupe est rattaché à la 83° Promotion, constituée essentiellement d'officiers. Le 7 mars 1940, son parcours manque de s'arrêter brutalement. Alors qu'il est à l'entraînement à la 2e Escadrille école de Gosselies, son appareil Avro 504N s'écrase en bordure de l'aérodrome. Il en sortira ainsi que son moniteur avec quelques blessures aux jambes. <br /> Le 10 mai 1940, Louis Remy, officier-élève à la 4° Escadrille école de Tirlemont, totalise 50 hrs de vol sur Avro 504N et 30 hrs sur Fairey Fox. Louis Remy sera de l'évacuation de l'École de Pilotage sur Oujda. Rappelons brièvement que l'armistice franco-allemand du 24 juin 1940 mettra fin aux espoirs de relance en terre marocaine de notre École de Pilotage. De plus, ralliées à Vichy, les autorités françaises couperont court au projet d'évacuer le matériel et le personnel vers le Congo belge. Déception tant pour les moniteurs et les élèves que pour ceux qui, d'initiative, s'étaient mis en devoir de rejoindre l'École de Pilotage au Maroc après la capitulation belge du 28 mai 1940. L'École représentait à leurs yeux la pérennité de notre Aéronautique Militaire et l'espoir à terme de reprendre part au combat. En l'absence d'instructions en provenance de l'État-major de l'Aéronautique Militaire replié à Montpellier, un climat de fronde s'établira rapidement au sein du personnel subalterne. Un seul objectif compte désormais : le retour au pays. Quant aux moniteurs et aux élèves-pilotes, si la majorité d'entre eux entendent poursuivre la lutte et pensent rejoindre l'Angleterre, ils se heurtent à la position ambiguë du gouvernement belge en exil à Limoges. Celui-ci condamne implicitement le départ vers la Grande-Bretagne d'unités constituées. Finalement, cédant aux pressions, le commandement de l'École autorisera les moniteurs et les élèves-pilotes désireux de rejoindre l'Angleterre à tenter leur chance par leurs propres moyens non sans les avoir placés au préalable en congé sans solde. Le 4 juillet, un groupe fort d'une soixantaine d'hommes arrive à Casablanca. Parmi eux, quelques-uns, dont Louis Remy, choisiront alors de rejoindre la Colonie. Ils suivent l'exemple de F. Burniaux, chef-moniteur de la 5° Escadrille, et J. Ceuppens, observateur au 1er Régiment d'Aéronautique qui, d'initiative, avait rejoint Oujda. Le groupe qui a opté pour l'Angleterre trouve à s'embarquer assez rapidement. Pour les autres, les ‘’légalistes’’, la route de Léopoldville doit passer par Lisbonne et les démarches s'éternisent. Pendant ce temps, à Oujda, après le départ de la majorité du cadre, le climat est devenu explosif. À la demande du général Tapproge, commandant de l'École, quelques officiers dont Louis Remy, en attente de départ pour le Congo, acceptent de rentrer momentanément à Oujda pour encadrer la troupe... confiants dans la promesse de F. Burniaux de les prévenir dès lors que leurs papiers seraient en règle. <br /> <br /> <strong>Le vent tourne... </strong><br /> <br /> À peine arrivé à Oujda, Louis Remy est envoyé comme officier de liaison auprès des autorités françaises à Oran. Mais il y contracte la malaria et la jaunisse. Rapidement, son état sanitaire empire et les médecins estiment son évacuation vers le Midi de la France nécessaire. Une fois guéri, il reçoit un congé de convalescence d'un mois qu'il passe à Valence d'Agen, où des éléments de l'EM de l'Aé sont repliés. Fin août, le détachement de l'École de Pilotage en cours de rapatriement vers la Belgique y fait étape. Les perspectives à court terme de rejoindre le Congo ou l'Angleterre s'étant envolées, Louis Remy accepte de reprendre du service actif compte tenu du petit nombre d'officiers présents et de l'état moral dans lequel se trouvait la troupe. « Le personnel de l'École de Pilotage encadré par ses officiers devait être rapatrié en Belgique et y être démobilisé ». Pour les officiers, leur mission terminée, ils pourraient dès lors agir à leur guise. Obéissant aux ordres reçus, Louis Remy se promettait de partir pour l'Angleterre aussitôt arrivé à Bruxelles. Naïveté ! ... Le 17 septembre, les membres de l'École de Pilotage embarquent dans un train qui devrait les conduire à Bruxelles. A Châlons-sur-Saône, au moment de franchir la ligne de démarcation, ils apprennent qu'ils sont désormais prisonniers de guerre. Le train les conduira en droite ligne au Stalag IIB de Hammerstein en Poméranie, avant que les officiers ne soient transférés à l'Offlag IIIC de Juliusburg. Pour Louis Remy, la frustration est totale. Trahi par son loyalisme, son sens du devoir, il n'aura de cesse désormais que de renverser le cours de choses. L'évasion devient son obsession. Après plusieurs tentatives infructueuses, il y parviendra le 24 avril 1942. Rappelons-en la trame<br /> <br /> <strong>L'évasion :</strong><br /> <br /> Au cours de l'année 1941, 4 tentatives se solderont par autant d'échecs : essai à Juliusburg (janvier 1941), essais à Colditz (février, août et décembre 1941), tantôt par les toits, tantôt par des tunnels. Chaque fois le petit groupe dont Louis Remy fait partie est pris sur le fait. Résultat : des séjours plus ou moins longs en quartier disciplinaire. La cinquième tentative, en avril 1942, à partir de l'hôpital de Schnauswitz où il est parvenu à se faire admettre, sera couronnée de succès. À l'aide d'une pince coupante subtilisée dans une salle de soins, il se fraie un passage, de nuit, au travers du réseau de barbelés qui ceinture le site. En compagnie de deux autres officiers, un britannique et un polonais, il prend la clé des champs. Direction Gibraltar à 3.000 km de là. Le comité d'évasion a doté Louis Remy de faux papiers qui font de lui un travailleur belge volontaire employé par la firme Junkers de Leipzig. Il est censé rejoindre une usine à Lammersdorf près de la frontière belge pour y monter des moteurs. La cavale débute mal. Les trois évadés qui ne se sont pas encore séparés sont arrêtés dans le train Dresde-Leipzig qu'ils avaient emprunté. Rien n'y justifie leur présence. Coup d'audace, Louis Remy trompe la vigilance de ses gardiens, ouvre une portière, saute du train en marche, roule sur le ballast. Sans dommage. Ses compagnons retrouveront Colditz. Lui arrivera à Cologne après être monté en fraude dans l'express Leipzig-Cologne. En gare de Cologne, il rencontre un « vrai » travailleur belge déserteur avec qui il poursuit son voyage en train vers la Belgique. Pour plus de sécurité, ils décident de franchir la frontière à pied. Interceptés par des Schupos (Schutzpolizei), ils sont conduits au commissariat où le compagnon de Louis Remy est rapidement démasqué. Quant à lui, ses papiers semblent en règle, mais le commissaire tient à effectuer une vérification auprès de la firme Junkers. Moment de flottement... et ce sera la fuite éperdue vers la forêt de l'Hertogenwald toute proche, non sans avoir essuyé le tir d'un garde-frontière. Louis Remy connaît bien la région, mais le temps est couvert, il est difficile de s'orienter. Pendant 36 hrs, il marche à l'aveugle dans les Hautes Fagnes avant d'échouer, épuisé, au barrage de la Vesdre alors en construction. La chance est au rendez-vous. Le chantier est dirigé par un capitaine français, ingénieur, prisonnier de guerre qui contrôle aussi une ligne d'évasion. Il lui permettra de rejoindre Bruxelles avec l'aide de cheminots de Welkenraedt. Après 15 jours de repos, caché chez des cousins, c'est le départ pour l'Espagne. Pris en charge par une nouvelle ligne d'évasion, celle-ci se révélera efficace jusqu'au pied des Pyrénées. Ensuite, ce sera le difficile franchissement de la chaîne de montagnes en compagnie d'autres évadés, à la merci de passeurs véreux. Près de Figueras, le petit groupe dont Louis Remy fait partie est arrêté par la Guardia Civil. Nouveau coup d'audace, il parvient à fausser compagnie à ses gardiens, ce qui lui évitera un séjour au camp de Miranda de Ebro. Mais il est désormais seul, sans argent, sans papiers. Éconduit par le consul français de Figueras, il poursuit sa route vers Barcelone, tantôt à pied, tantôt sautant à bord de trains de marchandises. Le consul de Belgique l'accueille fraîchement, ne marque aucun empressement à faciliter son arrivée en territoire britannique et refuse de prendre contact avec l'ambassade de Grande-Bretagne. Près d'un mois d'attente en compagnie d'un autre officier belge évadé d'Allemagne, puis, sans guide ni papiers d'identité, tous deux sont finalement embarqués dans un train qui les mènera à Madrid puis à Algesiras. Trente-deux heures de voyage. Arrivés à La Linea, c'est en vain qu'ils chercheront les passeurs qui, aux dires du consul de Barcelone, auraient dû les emmener de nuit et en barque à Gibraltar. La plage est hérissée de barbelés. Le drapeau de l'Union Jack flotte à quatre kilomètres de là. En désespoir de cause, après avoir trouvé une brèche dans les barbelés, Louis Remy et son compagnon se mettent à l'eau et nagent ! Ils nageront cinq heures. À bout de forces, ils seront recueillis par une vedette anglaise. Nous sommes le 9 juillet 1942. Ils sont libres.<br /> <br /> <strong>Élève-pilote à la RAF : </strong><br /> <br /> Louis Remy est transféré en Angleterre le 30 juillet 1942. Comme tous les réfugiés et évadés, il est soumis à l'interrogatoire des Services du Contre-espionnage. Le récit de son évasion paraît rocambolesque, invraisemblable. De plus, il ne se souvient pas du nom de l'officier anglais avec lequel il prétend s'être évadé de Schnauswitz. Il passe pour un agent double et est mis au secret. Heureusement, il se rappelle du nom d'un autre officier anglais avec lequel il avait tenté une évasion à Colditz : le lieutenant Airey Neave. Celui-ci était parvenu à s'évader de la forteresse quelque temps plus tard. Nommé major, il était devenu le chef de la Section Evasion MI 9 de Londres. Le 3 septembre 1942, Louis Remy est enfin incorporé aux Forces belges de Grande-Bretagne. Le 22 octobre, il passe à la Section belge de la RAF comme aspirant élève-pilote avec le grade de Pilot Officer ‘’on probation’’. <br /> Pour Louis Remy, une idée fixe prévaut désormais : rattraper le temps perdu, prendre part au combat le plus rapidement possible. Mais son enthousiasme va être mis à rude épreuve, de longs mois s'écouleront encore avant que son ambition ne se matérialise. Jugeons-en en parcourant ses affectations successives au sein de la RAF Volunteer Reserve (RAF VR). – du 15 novembre au 31 décembre 1942, il renoue avec la formation de pilote. Il vole sur Tiger-Moth à la 6 EFTS (Elementary Flying Training School), y effectuant 12 hrs 15 de vol (11 hrs 45 dual, 0 hrs 30 solo). Mais il ronge son frein, il s'impatiente, appréhende la durée de la formation et adresse un courrier au Colonel Aviateur Wouters, commandant en titre de l'Aéronautique belge en Grande-Bretagne. Arguant de son expérience antérieure de 50 hrs sur Avro 504 et 30 hrs sur Fairey-Fox, il demande à être envoyé directement en AFU (Advanced Flying Unit). À défaut, il sollicite son passage dans un autre service où il pourrait avoir l'espoir de servir activement au cours de la guerre . La réponse sera négative. Il poursuivra sa formation au Canada dans la perspective d'un passage sur bimoteur. Successivement, – du 26 février au 18 avril 1943, à la 31 EFTS sur la base de De Winton (Alberta). Elève du cours no 74, il y effectue 75 hrs de vol sur Tiger-Moth. Il y sera nommé Flying Officer le 22 avril 1943. – du 19 avril au 5 août 1943, à la 32 SFTS (Service Flying Training School) sur la base de Moose Jaw (Saskatchewan). Elève du cours no 79, il effectue 173 hrs 40 sur Oxford, à l'issue desquelles il obtient son brevet de pilote avec la mention : ‘’Keen-above average’’.<br /> Il est de retour en Angleterre début septembre. À l'instigation de son camarade de promotion à l'ERM Ivan Du Monceau de Bergendael qui vient à ce moment de prendre le commandement de la toute nouvelle ‘’349’’, il sollicite un changement d'orientation et son passage dans un ‘’single engine’’ AFU, dans l'espoir d'être affecté dans notre escadrille nationale. Le Colonel Wouters appuie cette fois sa demande, mais les places disponibles en AFU sont limitées, la liste d'attente est longue. La décision tombe le 6 décembre 1943 : il doit poursuivre sa formation opérationnelle sur Oxford. Louis Remy réagit aussitôt. Se désespérant de pouvoir passer un jour en opérations, il demande une mutation pour les Indes. La réponse sera négative.<br /> – du 21 décembre 1943 au 19 février 1944, il poursuit sa formation sur Oxford à South Cerney. Stagiaire du cours n°44, il effectue 54 hrs 10 de vol, axées principalement sur le pilotage aux instruments en préparation à son passage au Bomber Command. – du 20 février au 3 juin 1944, il entre en OTU du Bomber Command à Snitterfield comme stagiaire du cours no 36. Il y vole sur bimoteur Wellington Mk.III et Mk.X. La formation prend une autre dimension car il s'agit non seulement de prendre en main un nouvel avion, mais également d'assurer la gestion d'un équipage. Il s'y signale par son sang-froid quand, après une panne de moteur, il pose son avion sur le ventre sans dommage. Après 75 hrs 15 de vol, il termine avec la mention : « Above average as a pilot and a captain ». – du 4 juin au 17 août 1944, il effectue une conversion quadrimoteur à RAF Boston Jack. Stagiaire du cours no 94, il effectue 63 hrs 10 de vol sur Halifax. Il termine avec la mention: <br /> ‘’Above average leader - Careful - Has initiative - Skillful pilot – Knowledgeable’’ <br /> Dans la foulée, il effectue une conversion Lancaster : 36 hrs 10 de vol.<br /> <br /> <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/freebelgians0223_bombardier.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Louis Remy affecté à la HCU 1656 (Heavy Conversion Unit) pose avec son équipage devant un Handley-Page Halifax Mk.II à l’issue d’une mission. Il est le quatrième à partir de la gauche. (Archives JP. Decock)</p><br /> <br /> <strong>Enfin opérationnel au Bomber Command :</strong><br /> <br /> Le 18 août 1944, Louis Remy est muté au 103 Sqn. Il entre finalement en escadrille opérationnelle. Vingt-deux mois se sont écoulés depuis son évasion de Schnauswitz. Avec le débarquement du 6 juin 1944, le rideau s'est levé sur l'acte décisif de la guerre en Europe. Il pourra en être un des acteurs. Louis Remy est accueilli par le Squadron Leader Florent Van Rolleghem, son flight commander. Celui-ci, décoré de la DFC à l'issue d'un premier tour d'opérations, est en passe de terminer le second. Déployée sur la base de Elsham Wolds dans le Lincolnshire, l'escadrille est affectée au 1er Groupe du Bomber Command. Ce Commandement totalise une centaine d'escadrilles réparties en six Groupes. Elles sont équipées principalement de bombardiers lourds Halifax et Lancaster, quelques escadrilles de Mosquito complétant le dispositif. Doté de Lancaster en octobre 1942, le 103 Sqn est sur la brèche depuis le début des hostilités. Avec l'ouverture du deuxième front, le Bomber Command est plus que jamais l'instrument qui, aux yeux du Grand Commandement, doit préparer et rendre possible la victoire alliée, même si d'aucuns mettront en question les stratégies adoptées et, à posteriori, son influence réelle sur le cours de la guerre. La controverse paraît suffisamment intéressante pour tenter de faire le point.<br /> Le 3 septembre 1944, il effectue sa première mission opérationnelle en participant à un raid sur Eindhoven. En moins de quatre mois, il bouclera son premier tour d'opérations et gagnera la DFC. Nommé Flight Lieutenant le 12 octobre 1944, il fera fonction de Flight Commander au sein de son escadrille. Trente-et-une missions s'inscriront dans son log book : 26 raids de bombardement de jour et de nuit sur la France, la Hollande et l'Allemagne. S'y ajouteront 5 missions spéciales de largage de mines, missions effectuées de nuit, en solo, dans les eaux du Skagerrak, du Kattegat et de la Baltique. À chaque fois, le ‘’skipper’’ ramènera l'équipage du « K » King à bon port.<br /> Dernière mission de guerre sur Gelsenkirchen dans la nuit du 29 au 30 décembre 1944. <br /> ‘’A sound heavy bomber captain and a satisfactory officer. Good heavy bomber pilot who has just completed a very successful operational tour’’. Appréciation toute laconique de son commandant d'escadrille à l'issue de son tour d'opérations, mais qui s'accompagne d'une proposition d'octroi de la DFC. Le brevet lui sera accordé le 24 juillet 1945 avec la citation suivante : ‘’As a captain of a Lancaster aircraft, Flight Lieutenant Remy has participated in many sorties against a wide variety of targets. These missions have included attacks against some of the enemy's most heavily defended targets, but despite the intense opposition which he has encountered, Flight Lieutenant Remy has at all times set an excellent example and greatly inspired his crowd’’. Son deuxième tour d'opérations ne doit pas débuter avant juin 1945. Il devrait s'effectuer sur Mosquito. Dans l'intervalle, Louis Remy passe à l'Inspectorat belge placé sous la direction de l'Air Commodore Wouters qui le détache auprès de la ‘’Belgian Recruiting Mission’’ établie à Bruxelles. Cet organisme recrute, sélectionne et incorpore les Belges qui désirent rejoindre les rangs de la Section belge de la RAF. Louis Remy y travaille sous les ordres du Wing Commander F. Van Rolleghem, son ancien Flight Commander du 103 Sqn. Notons que ce dernier s'est vu décerner la DSO à l'issue de son deuxième tour d'opérations.<br /> Source : ‘’Les Vieilles Tiges de Belgique’’<br /> <a href="https://www.vieillestiges.be/fr/bio/41">https://www.vieillestiges.be/fr/bio/41</a> Wed, 31 May 2023 10:55:25 +0200 Le Commandant aviateur Victor André Houart https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-233+le-commandant-aviateur-victor-andr-houart.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-233+le-commandant-aviateur-victor-andr-houart.php <strong>L’élève pilote est évacué au Maroc</strong> <br /> <br /> <p style="text-align:justify">Victor Houart termine ses humanités en 1938. Depuis son plus jeune âge, il rêve de devenir pilote. Au cours de l’année 1939, il réussit les épreuves de sélection à l’Aéronautique Militaire et le 1 mars 1940, il entre à l’École de pilotage à l’aérodrome de Gosselies (Charleroi). Le 13 mai 1940, son unité quitte précipitamment Charleroi pour se rendre à Zwevezele en Flandre. Ils y reçoivent l’ordre de se rendre dans le sud de la France. Les écoles, dépôts, services auxiliaires et escadrilles (soit une petite centaine d’avions) sont systématiquement évacués en France. Le Général Legros, commandant en second de l'Aéronautique Militaire, en assure le commandement. À Marseille, le 2 juin, l'École de Pilotage (ses officiers, moniteurs et élèves ainsi que son matériel) embarque à bord de l'Algérie, un cargo qui les mène à Oujda au Maroc. Suivant les consignes données par le Gouvernement belge, la plus grosse partie du détachement belge reviendra au pays. Certains membres du cadre refuseront toutefois les ordres donnés et choisiront de se rendre en Angleterre ou rejoindront la Force Publique dans la Colonie congolaise. Ils seront considérés comme déserteurs. Ainsi, le 3 juillet 1940, la promotion élèves-pilotes dont le Capitaine Cajot a la responsabilité, embarque sur <br /> le David Livingstone à destination de la Grande-Bretagne. Victor Houart n’aura pas cette chance. <br /> </p><br /> <strong>Les camps de Prenzlau (Allemagne) et Miranda (Espagne)</strong><br /> <br /> Vers la mi-août, le Gouvernement belge décide de démobiliser tous les militaires belges. Le voyage de retour en Belgique débute le 25 août via Marseille et se termine après quelques jours… en Poméranie ! Tout le détachement sera interné dans un camp à Prenzlau (Oflag II A ) près de la frontière polonaise, le 17 septembre 1940. Après cinq mois d’internement, Victor Houart est libéré le 13 février 1941. Il décide toutefois de poursuivre la lutte contre l’envahisseur. Le 5 mai 1942, il quitte la Belgique. Il traverse la France sans encombre, mais dès le passage des Pyrénées, il se fait arrêter le 1 juin 1942 par la police espagnole. Il est interné dans différentes prisons : Barcelone, Irun (Pays basque) et finalement, le 19 avril 1943, au fameux camp de Miranda. Il y séjournera trois mois… Lors de son départ, il se voit remettre le prix du « meilleur athlète du camp de Miranda » ! Son excellente condition physique n’est pas passée inaperçue…<br /> La Grande-Bretagne via Gibraltar et le début de la formation pilote. <br /> Libéré, il trouve le moyen de rejoindre la Grande-Bretagne via Gibraltar, le 8 juillet 1943. Intégré aux Forces belges en Grande-Bretagne le 25 juillet 1943, il passe au Dépôt de l’Aéronautique militaire le 3 août et à la Section belge de la Royal Air Force le 20 septembre. Le 9 octobre 1943, il débute sa formation militaire de base à l’Initial Training Wing (17 ITW Scarborough) au nord de Hull. Il fait partie de la 99e promotion avec d’autres Belges…, notamment François Willems, Eddie Laden, Léon Rubin et Fernand Piquin. Il passe le 7 janvier 1944 à l’Elementary Flying Training School (6 EFTS) de Sywell près de Northampton. Les vols débutent sur DH82 Tiger Moth. La météo n’est pas vraiment bonne et les jeunes stagiaires ne pourront effectuer qu’une dizaine d’heures, exactement 7 h 20 pour Houart, toutefois <br /> suffisant pour faire une première sélection entre candidat pilote et la spécialité de Navigator bomber. Houart peut poursuivre comme pilote.<br /> <br /> <strong>Le Canada </strong><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Après avoir passé six semaines au camp de Heaton Park dans les faubourgs de Manchester, les rescapés de la promotion embarquent le 21 avril 1944 à bord du Queen Mary à destination du Canada. Après avoir transité par New York, c’est en train qu’ils rejoindront Toronto, puis l’Ouest grâce au Canadian Pacific Railway.</p><br /> <br /> <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/victor_houart_freebelgians.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Au Canada comme élève.</p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Houart réussit toutes les phases de sa formation : acrobatie, navigation, vols aux instruments… Ce ne sera malheureusement pas le cas de tous les Belges. Charly Dewever se tue en vol de nuit avec son moniteur, lors d’un vol de contrôle (air test) de l’appareil. La cause exacte de l’accident n’a pas pu être déterminée. Victor Houart aurait apparemment pu poursuivre sa formation de pilote au Canada comme d’autres compagnons belges de la promotion (notamment Rubin, Taymans et Willocq), mais les places sont chères et le 6 octobre, il reprend le bateau à destination de la Grande-Bretagne pour y poursuivre une formation de Navigator Bomber. Luc Dumoulin, Jean Guillaume, Eddie Jene, Eddie Laden et Bob Preutens resteront au Canada pour cette même formation. <br /> Le Mitrailleur de bord ou Air Gunner <br /> Le 13 janvier 1945, on retrouve donc Victor Houart à la No 2 Air Gunnery School (AGS) à Dalcross, près d’Inverness en Écosse, afin d’y suivre cette formation d’Air Gunner. Le 23 mars 1945, il est nommé sergent Mitrailleur de bord/Air Gunner. Le 23 mai 1945, Victor Houart épouse Margaret Kennear. Ils auront trois enfants : Douglas (1946), Patricia Christine (1948) et Francis (1954). Le 31 mai 1945, il est versé au 2nd Group Support Unit. Au cours de cette période, il volera sur Oxford, Avro Anson et effectuera une vingtaine d’heures sur Wellington et 76 heures sur Mitchell.</p><br /> <br /> <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/victor_houart_en_civil_freebelgians.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Victor Houart en civil après la guerre</p><br /> <br /> <strong>Sources </strong>:<br /> <a href="https://www.vieillestiges.be/fr/bio/34">https://www.vieillestiges.be/fr/bio/34</a><br /> <a href="https://aviation.brussels/products/les-carnets-doffenberg">https://aviation.brussels/products/les-carnets-doffenberg</a> Tue, 28 Feb 2023 09:49:54 +0100 Andr? Dulait et Georges Hanchar : des quadrag?naires mitrailleurs de la R. A. F. https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-231+andr-dulait-et-georges-hanchar-des-quadrag-naires-mitrailleurs-de-la-r-a-f.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-231+andr-dulait-et-georges-hanchar-des-quadrag-naires-mitrailleurs-de-la-r-a-f.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/pilote_raf_015afreebelgians_01_2023.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Andr? Dulait en uniforme de la R. A. F.</p><br /> <br /> Andr? Dulait ?tait avocat. Son p?re aussi qui, en ao?t 1914, en sa qualit? d??chevin, accompagna le bourgmestre de Charleroi pour rencontrer le chef de la 19?me division allemande de r?serve qui leur imposa des conditions drastiques pour ne pas voir d?truire leur ville.<br /> Andr? fit son service militaire ? la base de Bierset comme candidat-officier de r?serve. Il se marie ensuite et devient le papa d?une fille. Rappel? sous les armes en 1939, il exerce la fonction d?officier observateur ? la 7?me escadrille d?Evere, unit? de reconnaissance ?quip?e de 9 Fairey. Le 9 mai, sept Fairey Fox-Hispano d?collent d?Evere pour gagner Schaffen mais le lendemain, la Luftwaffe les surprend et les d?truit. Quelques heures apr?s, en deux groupes, la 7?me escadrille gagne le terrain de Lonz?e. Les officiers logent alors ? Beuzet au ch?teau de Ferroz. Le 12 mai, une mission de reconnaissance est effectu?e. Le Fox de Dulait doit survoler le secteur des Ardennes. Volant ? la cime des arbres, la mission r?ussit mais Dulait doit lancer, sur le th??tre de verdure de la citadelle de Namur, le cylindre m?tallique contenant ses observations ?crites. Dulait, malheureusement, l?che mal celui-ci qui va s?encastrer dans les tendeurs de l?appareil. Il doit recommencer la r?daction de son observation. Cette fois le deuxi?me largage r?ussit. L?avion peut retourner ? Lonz?e. Mais quand il approche celui-ci, des militaires Fran?ais au sol le confondent avec un avion allemand. L?avion de Dulait, moteur en feu, atterrit en catastrophe et termine sa course dans un foss?. Les deux occupants parviennent heureusement ? fuir indemnes de l?habitacle.<br /> Le 13 mai, Dulait repart sur un nouvel appareil, d?abord ? Fosses, puis ? Pi?ton o?, ? nouveau, des tirs de la DCA fran?aise le menacent. La 7?me escadrille ne survivra pas ? cette lutte in?gale. Le 28 mai, Dulait est d?mobilis? et parvient ? ?viter la captivit?. Il reprend place dans son cabinet d?avocat ? Charleroi. En mars 1942, Andr? Dulait d?cide de reprendre le combat. Pour tromper l?ennemi sur ses intentions, il brigue le poste de pr?sident du Jeune barreau de Charleroi. Qui pourrait en effet penser que cet homme de 42 ans va bient?t tout abandonner ? Aid? par le r?seau d??vasion de son confr?re bruxellois Heilporn, il quitte son pays le 02 juin 42, parcourt toute la France et traverse les Pyr?n?es. Il se fait arr?ter le 22 juin ? Figueras. Selon son fr?re, il aurait alors ?t? muni d?un carcan et hu? par la population lors de la travers?e des villages pour parvenir ? la prison de Barcelone. Peu apr?s, il est enferm? au camp de Miranda avec, en prime, un bras cass? par un gardien espagnol pour ne pas avoir lev? le bras lors d?un salut franquiste. Se faisant passer pour un Canadien, Andr? est autoris? de loger dans une r?sidence surveill?e de Saint-S?bastien, le temps d?obtenir un passeport pour Lisbonne. Apr?s cinq semaines ? Lisbonne, il r?ussit ? s?embarquer le 12 d?cembre sur un hydravion et, vraisemblablement apr?s une escale ? Gibraltar, atteindra enfin l?Angleterre le 23 d?cembre. Andr? est alors oblig? de passer par la ? Patrioticschool ?, sorte de centre d?accueil obligatoire pour les ?vad?s du continent, le temps de v?rifier qu?ils n?appartiennent pas ? l?espionnage allemand. Il est ensuite envoy? ? l?h?pital pour soigner son bras puis, ? force de d?marches et aussi gr?ce ? ses relations, parvient ? rentrer ? la R.A.F., le 2 juin 43. Fameux parcours !<br /> Son ?colage de mitrailleur est tr?s rapide et le 23 juillet, il rencontre le futur ?quipage de son Lancaster compos? en majorit? de Canadiens. Le second mitrailleur est cependant un compatriote ! C?est le F/O Charles A.-G Hanchar, quadrag?naire lui-aussi, n? ? Li?ge le 15 d?cembre 1903 et qui a comme Andr? effectu? son service dans l?a?ronautique belge. Directeur commercial d?une teinturerie ? Waterloo, il est mari? et p?re de trois enfants. Il est rappel? en 1939 et, ? la d?claration de la guerre en mai 40, avec son unit?, il rejoint la France puis Oudja au Maroc o? il restera suffisamment de temps pour monter une affaire commerciale de jute ! Par un Fran?ais rencontr? au hasard des routes, il fait savoir ? sa femme qu?il ne rentrera au Pays que lorsque plus un Allemand n?en foulera le sol. Finalement en d?cembre 42, il parvient ? atteindre l?Angleterre<br /> Le pilote est Mc Iver et est ?g? de 31 ans, le radio est le F/Lt Thomas Pleger, l?officier bombardier est le P/O Goodwin. Tous les trois sont Canadiens. Outre nos deux mitrailleurs belges, il y a encore le navigateur, le F/O Wyatt de Bristol et le sergent Russel de Radford. McIver, le pilote commande un Lancaster BMK 11 faisant partie du Squadron 408. L?avion comporte une tourelle ventrale et peut transporter plus de 10.400 kg de bombes et vole ? 430 km/heure ? 5.300 m?tres d?altitude.<br /> Andr? Dulait embarqua pour sa premi?re mission dans la nuit du 30 au 31 mars 44. L?objectif ?tait Nuremberg et ce fut, de toute la guerre, la mission la plus co?teuse pour la R.A.F. Sur 795 avions, 95 ne reviendront pas !<br /> Quelques jours plus tard, dans la nuit du 9/10 avril, notre Lancaster est en mission au-dessus de la gare de triage de Paris. Le 10/11, l?avion est exp?di? au-dessus de Laon mais un moteur droit est d?fectueux. On largue les bombes en mer avant le retour pr?matur? ? la base. Dans la nuit du 22, l?avion est l?un des 596 envoy?s sur D?sseldorf. 29 avions sont perdus ! Dans la nuit du 24 au 25, bombardement sur Karlsruhe, puis deux nuits plus tard, c?est le tour de la Ruhr d??tre bombard?e. Le 8/9 mai, notre Lancaster participe ? un raid, sur la Belgique, avec comme objectif, la gare de Haine-Saint-Pierre. Celle-ci est d?truite mais, malheureusement, une cinquantaine de civils perdent la vie !<br /> Le 10/11 mai, cinq gares sont attaqu?es par 506 avions. Autour de l?une d?entre elle, ? Gand, 43 civils p?rissent dans le bombardement. Le 19/20 mai, c?est le tour des batteries c?ti?res de Merville et Franceville de recevoir la visite de notre Lancaster. Le 24/25, ce sera le tour d?Aix-La-Chapelle puis le 27/28 mai, Bourg-L?opold est attaqu? par331 avions. Suit une longue p?riode de repos pour l??quipage de McIver jusqu?au 12/13 juin 1944, date ? laquelle, les installations ennemies du nord de la France sont attaqu?es par 671 avions. McIver est charg? du bombardement du n?ud ferroviaire de Cambra-Est qui, h?las, ne se trouve?qu?? deux pas de l?a?rodrome allemand abritant le JG-26, l?une des meilleures unit?s de chasse de la Luftwaffe ! Notre Lancaster ??McIver?? va malheureusement ?tre touch? par un chasseur ennemi et va devoir atterrir en catastrophe sur les hauteurs du bourg de Saint-Aubert. Malheureusement, le contact brutal avec le sol va briser le fuselage en deux et ne laisser aucune chance ? l??quipage. Andr? occupant la tourelle arri?re est ?ject?. On ne retrouvera son corps, qu?un mois plus tard, lors de la moisson. Le reste de l??quipage, dont <br /> <br /> <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/pilote_raf_015b_freebelgians2_01_2023.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Georges Hanchar, en uniforme de parade pour l?enterrement de la Reine Astrid</p><br /> <br /> Georges Hanchar, a p?ri ? l?avant de l?appareil. Apr?s la guerre, Georges Hanchar fut inhum? dans la pelouse d?honneur d?Evere tandis qu?Andr? Dulait le fut dans le caveau familial au cimeti?re de Mont-sur-Marchiennes. Sur ce dernier, nous disent en 1989, R. Anthoine et J.-Roba dans leur livre, aucune inscription ne mentionnait le sacrifice de l?avocat.<br /> Ainsi se termina l?aventure h?ro?que et tragique de deux officiers de r?serve belges, qui, r?p?tons-le, p?res de famille et ?g?s de plus de plus de quarante ans, ne voulurent point croire ? la d?faite.<br /> Source Article du Dr. Loodts <br /> <a href="https://www.maisondusouvenir.be/pilote_raf.php">https://www.maisondusouvenir.be/pilote_raf.php</a> Sat, 31 Dec 2022 11:13:01 +0100 Roger Malengrau https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-227+roger-malengrau.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-227+roger-malengrau.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/malengraufreebelgians.jpg" alt="" class="valign_" /></p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Roger Malengrau est né le 1er août 1914. à Bruxelles(Saint-Gilles). <br /> Après ses humanités au collège St Michel, il entre à l’Ecole militaire comme élève de la 80ème promotion Infanterie et Cavalerie.<br /> Le 25 novembre 1936 il est admis élève-pilote de la 77e promotion. Le 26 décembre de la même année, il est nommé sous-lieutenant et rejoint le 11 ème Régiment de Ligne. Le sous-lieutenant Malengrau rejoint en juin 1937 l’Ecole de pilotage et obtient son brevet d’observateur. Ensuite, il commence sa formation de pilote. Le 14 mars 1939 ce jeune et talentueux pilote obtient son brevet militaire et est désigné pour le 2ème Régiment d’Aéronautique.<br /> <br /> Le 1er décembre 1939 il passe à sa demande, en conservant son grade et son ancienneté, à l’Aéronautique militaire.<br /> Le 15 mai 1940 le lieutenant Malengrau passe en France avec son unité. En juin 1940, il quitte la France via Port-Vendres et rejoint l’Angleterre à bord du S.S. Apata. Il rejoint les Forces belges on Grande Bretagne à Tenby. Lorsque Goering déclenche la première phase de la Bataille d’Angleterre, il fait partie des 29 Belges intégrés dans les unités combattantes de la RAF et plus précisément au 87 Squadron du Fighter Command. Le 11 février 1941, un flight belge est créé au sein du Squadron 609. Le lieutenant Malengrau rejoint cette escadrille basée à Biggin Hill au sud de Londres. Le 6 juillet 1941, il est touché et doit se poser en planant dans un champ anglais. Au cours de cette année, il accède au grade de Flying Officer et l’année suivante, il est nommé Flight Lieutenant.<br /> <br /> En novembre 1942, il prend le commandement de la 349 escadrille basée à Ikeja au Nigeria. Sous ses ordres, cette escadrille effectue ses premières missions de surveillance des côtes occidentales africaines.<br /> Le 7 juin 1943, le Flight Lieutenant Malengrau rejoint le 272 Squadron, ensuite le N° 1 RAF Depot.<br /> <br /> De mai 1944 à janvier 1946, il occupe différentes fonctions à l’Inspectorat général de la RAF, à l’Inspectorat de la section belge de la RAF et au Ministère des Affaires étrangères (Belgian Liaison Mission à Berlin). Le 31 janvier 1946 il est détaché au Ministère de l’Air à Londres.<br /> En août 1946, en congé sans solde pour un an, il est mis à la disposition du Ministère des Affaires étrangères. Ensuite, il est admis comme major aviateur dans le cadre de réserve. Le 1er octobre 1966 ayant atteint la limite d’âge, il quitte le cadre de réserve et conserve son grade à titre honorifique.<br /> Le major aviateur Roger Malengrau fera carrière au Ministère des Affaires étrangères, Service diplomatique comme ambassadeur notamment en Chine, en Malaisie, au Chili, au Portugal, au Nigeria, en France ainsi qu’au Congo.<br /> Il décède le 24 mai 1996.<br /> <br /> Sources bibliographiques et iconographiques :<br /> ‘’Vielles tiges de l’aviation belge :<br /> </p> Fri, 30 Sep 2022 13:53:46 +0200 Daniel Le Roy du Vivier https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-224+daniel-le-roy-du-vivier.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-224+daniel-le-roy-du-vivier.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/le_roy_du_vivier1.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Daniel Le Roy du Vivier (13 Jan 1915 — 2 Sep 1981)</p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Personnalité hors du commun que celle de Daniel Le Roy du Vivier, familièrement surnommé ‘’Boy’’par ses compagnons d'arme. Né à Amersfoort (NL) le 13 janvier 1915, il fait ses humanités gréco-latines au collège des Jésuites de Mont Godinne (près de Dinant) avant d'entamer à l'Université de Louvain une licence en sciences commerciales et consulaires. <br /> Pilote à l’Aéronautique Militaire <br /> Ses études sont interrompues par l'appel sous les armes : le 1 août 1935, il est incorporé comme soldat milicien au 1er Régiment des Guides. Attiré par l'aviation, il sollicite son passage à l'Aéronautique Militaire et le 1 avril 1937, signe un engagement comme élève-pilote. Il est rattaché à la 75e Promotion. Breveté le 15 mars 1938, il est affecté initialement au 1er Régiment d'Aéronautique à Gossoncourt comme pilote d'observation, sur Fairey Fox. Le 14 septembre 1938, il rejoint, à Nivelles, le 2e Régiment d'Aéronautique comme pilote de chasse, sur Fairey Firefly. Devenu candidat sous-lieutenant d'active, l'année 1939 et les premiers mois de 1940 le verront à Evere, effectuer son école d'arme et suivre le cours d'observateur. Formation quelque peu perturbée car en cette fin de décennie l'horizon international s'assombrit rapidement. Le 1 septembre 1939, les troupes allemandes ont envahi la Pologne : elles n'en feront qu'une bouchée. La France et l'Angleterre, puissances garantes de l'indépendance polonaise, déclarent la guerre à l'Allemagne nazie, mais restent sans réaction. La « drôle de guerre », marquée uniquement par quelques opérations aériennes sporadiques, s'installe. En Belgique, la mobilisation est décrétée. À plusieurs reprises, « l'alerte renforcée » ponctuera cette période de huit mois précédant l'invasion du pays. Nos autorités veulent toujours croire au respect par les belligérants de notre « neutralité » mais notre espace aérien est régulièrement violé par des avions anglais ou allemands. Nos escadrilles de chasse assurent la police du ciel, tentent d'intercepter et de faire atterrir sur nos aérodromes, les intrus. Rarement avec succès. Ainsi, le 9 septembre, des bombardiers anglais Whitley sont signalés au-dessus des Ardennes. Les pilotes de Nivelles sont alertés. Une patrouille composée d'un Fairey Fox piloté par le capitaine Boussa et de deux Fairey Firefly aux commandes desquels se trouvent Daniel Le Roy du Vivier et Marcel Michotte, interceptent un des bombardiers anglais dans les environs de Gembloux. Nos avions l'encadrent. Le leader tire une rafale de balles traçantes devant le nez du bombardier pour le forcer à atterrir. En vain. Mieux encore, le mitrailleur de queue retourne la politesse et tire sur nos avions, atteignant le Firefly de Daniel Le Roy du Vivier. Heureusement, il n'est pas blessé et peut rejoindre Nivelles sans encombre... Daniel Le Roy du Vivier est promu adjudant CSLA le 1 mars 1940. Toujours en école d’arme, il poursuit ses prestations aéronautiques sur Firefly alors que, dans l'intervalle, son unité d'origine, le 4/II/2, qui avec le 3/II/2 constituent le Groupe des ‘’Cocottes’’, a été rééquipée de Fiat CR.42. Le 10 mai 1940, les ‘’Cocottes’’ sous le commandement du major Lamarche ont décollé dès l'aube et ont rejoint Brustem, terrain de campagne du Groupe. Bien que crédité de quelques victoires, le Groupe voit la quasi-totalité de son potentiel détruit au sol au cours des deux premiers jours des hostilités. Sur les 27 Fiat CR.42 de l'effectif, il ne reste bientôt plus que 6 avions intacts. Complètement dépassé par les événements, le Commandement de l'Aéronautique décide de faire remettre en ligne, par le Groupe, 11 « vieux » Fairey Firefly entreposés dans une escadrille-parc à Nivelles. Le major Lamarche déclare tout de go qu'il refusera de désigner des pilotes pour des missions commandées à bord de ces machines pour lesquelles il ne dispose d'ailleurs pas de munitions ! Le cas échéant, elles seront effectuées par des volontaires. Le 14 mai une première mission est commandée. Il s'agit de remonter le moral des troupes au sol dispersées autour d'Anvers en leur montrant nos cocardes. Le Firefly, dont la vitesse maximale à basse altitude plafonne à 297 km/h, est tout indiqué pour la mission ! Le major Lamarche paie d’exemple et est volontaire, ainsi que le sous-lieutenant Du Monceau de Bergendal et l'adjudant Le Roy du Vivier. Les trois avions décollent, survolent la ligne extérieure des forts d'Anvers et sont accueillis par un feu anti-aérien nourri ! L'avion de Daniel Le Roy du Vivier est touché et est contraint de se poser en campagne, à Rijmenam. Capotage à l'atterrissage ! Heureusement notre héros sort indemne de l'aventure mais manque d'être pris à partie par les soldats du 6e de Ligne tout heureux de leur « victoire ». Les deux autres avions rentreront sans encombre à Fairey Firefly du 4/II/2 "Cocottes Blanches" de Nivelles vers 1939. Quant à ‘’Dan’’ après les ‘’excuses’’ du commandant du 6e Li, c'est par la route qu'il rejoindra le cantonnement. L'incident lui vaudra, maigre consolation, une première citation à l'Ordre du Jour de l'Aé Mil : « Sous-officier très allant et très courageux, a été abattu par le tir contre-avions au cours d'une mission pour laquelle il s'est porté volontaire... » </p><br /> <br /> <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/le_roy_du_vivier2.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> Fairey Firefly du 4/II/2 "Cocottes Blanches" de Nivelles vers 1939.</p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Le 16 mai, alors que le Groupe a occupé successivement les terrains de Grimbergen, St Nicolas et Aalter, le repli sur la France est décidé. C'est encore à bord d'un Firefly que Daniel Le Roy du Vivier effectuera le mouvement vers Amiens, Chartres et le Sud de la France... C'est à Montpellier que, le 24 juin, l'armistice surprendra les rescapés du Groupe des ‘’Cocottes’’ et que pour nombre d'entre eux le destin basculera. La volonté du gouvernement français de suspendre les hostilités met fin, en effet, aux derniers espoirs de poursuivre la lutte sur le continent. Ordres et contre-ordres se succèdent. Faut-il obtempérer et rentrer au pays ? La mauvaise aventure est de toute façon terminée ! Rejoindre le Congo, l'Angleterre, ou encore l'École de pilotage repliée au Maroc ? Le 27 juin 1940, l'adjudant Daniel Le Roy du Vivier est porté déserteur aux ordres du 2e Rgt. En compagnie de quelques camarades, il a rejoint Port-Vendres. Sous la direction du capitaine A. Van den Hove d’Ertsenrijck qui a pris la tête du groupe, ils embarquent à bord du SS Apala qui, via Gibraltar, met le cap sur Liverpool où ils débarquent le 7 juillet 1940. <br /> Pilote à la RAF <br /> Incorporé dans la ‘’RAF Volunteer Reserve’’ avec le grade de Pilot-Officer, Daniel Le Roy du Vivier est, comme plusieurs de ses camarades, rapidement envoyé en OTU (Operational Training Unit) pour y être entraîné sur Hurricane. Il s'agira en une dizaine d'heures de vol de maîtriser la machine, de s'entraîner au tir, de s'habituer aux formations tactiques et au jargon opérationnel. Au moment où, le 12 août 1940, la Bataille d'Angleterre va entrer dans sa phase décisive, celle de la lutte pour la suprématie aérienne, Daniel Le Roy du Vivier se trouve en première loge. Dès le 5 août, en compagnie de A. Van den Hove d'Ertsenrijck, il a rejoint, à Tangmere, le 43 Sqn qui fait partie du 11e Groupe dont les unités sont déployées dans le sud-est de l'Angleterre autour de Londres. Les 21 escadrilles du Groupe ont pour mission de briser les attaques répétées des bombardiers de la Luftwaffe puissamment escortés de chasseurs Bf-109 et Bf-110. Ils seront au total 15 pilotes belges à participer au sein de sept escadrilles du Fighter Command à l'une des plus grandes batailles aériennes de l'Histoire. Bataille décisive car elle détruira le mythe de l'invincibilité de la Luftwaffe.<br /> <br /> <strong>Sources bibliographiques et iconographiques :</strong><br /> <a href="https://www.vieillestiges.be/fr/bio/15">https://www.vieillestiges.be/fr/bio/15</a></p> Thu, 30 Jun 2022 10:25:00 +0200 Le Lieutenant aviateur, baron Marc Gendebien. https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-219+le-lieutenant-aviateur-baron-marc-gendebien.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-219+le-lieutenant-aviateur-baron-marc-gendebien.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/gendebien_freebelgians_02_2022.jpg" alt="" class="valign_" /></p><br /> <p style="text-align:center">Lieutenant aviateur Marc Gendebien, pilote de chasse de la R.A.F., tombé glorieusement pour la Patrie à Amersfoort (Pays-Bas) le 19 novembre 1944.</p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Marc GENDEBIEN est né à Acoz le 10 octobre 1912. Apres ses humanités à l'école abbatiale de Maredsous, il poursuit de brillantes études de droit. Il prend une part active dans la vie du jeune barreau de Bruxelles et collabore avec compétence et dévouement à différents travaux juridiques. <br /> Au Régiment des Guides où il effectue son service militaire en 1933, il devient rapidement un excellent cavalier. Lors de la mobilisation, il est rappel6 au Groupe Cycliste de la 17e Division d'Infanterie, cantonné à Courtrai. <br /> En permission le 10 ma1, il rejoint le jour même son unité à Lanaken, et est chargé de la liaison entre son groupe et l‘Etat-major de la Division puis du Corps d'Armée. <br /> Apres la capitulation, il s'échappe pendant son transfert en camion afin d'éviter le camp de prisonniers de guerre. <br /> De retour à Bruxelles, Marc Gendebien s’occupe d'abord du ravitaillement et parvient à organiser un réseau local de l'Intelligence Service, par poste émetteur, il guide I‘atterrissage d'avions anglais qui amènent des agents de Londres et emportent des Belges. <br /> En 1941, il accepte une nomination au poste de Commissaire d'arrondissement à Namur. Ses amis le font entrer dans le fameux service "Zéro" de I‘espionnage anglais. Prenant de plus en plus conscience des dangers du nazisme, il décide de partir pour I‘Angleterre. Le 4 août l94l, avec deux amis, il franchit les Pyrénées, cherchant à gagner le Portugal. <br /> <br /> <br /> Via Gibraltar, ils débarquent à Greenock en Ecosse, début janvier 1942. C'est à ce moment que Marc Gendebien décide d'entrer dans I‘aviation et reçoit en Angleterre les premiers rudiments d'une instruction qu'il complètera au Canada pendant 10 mois. <br /> A la fin 1943, il décroche son brevet de "Pilot Officer''.<br /> Rentre en Angleterre, il est affecté à la 349° escadrille, unité composée essentiellement de pilotes belges et équipée de Spitfire. Il participera à diverses opérations d'attaques au sol et entre autre à l'opération de débarquement sur l’île de Walcheren. <br /> Le 19 novembre 1944, I ‘escadrille reçoit l'ordre de bombarder le pont-rail de Lindert, près d'Amersfoort aux Pays-Bas. <br /> Douze appareils participent à la mission et piquent I‘un après I‘autre sur l'objectif. <br /> Le lieutenant Gendebien est le dernier de la formation. Touché par la flak, son appareil s'écrase prés de I‘objectif.<br /> Il est porté disparu et pendant cinq mois sa famille espère anxieusement. Hélas ! En avril 1945, la Croix-Rouge allemande avertit laconiquement la R.A.F. que le lieutenant aviateur Marc Gendebien avait été abattu.<br /> <br /> <br /> <strong>Sources:</strong><br /> <a href="https://www.vieillestiges.be/files/vtb-magazines/3-1998.pdf">https://www.vieillestiges.be/files/vtb-magazines/3-1998.pdf</a><br /> <a href="https://www.maisondusouvenir.be/marc_gendebien.php">https://www.maisondusouvenir.be/marc_gendebien.php</a></p> Mon, 31 Jan 2022 13:53:29 +0100 Flying Officer Paul J.N. EVRARD https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-209+flying-officer-paul-j-n-evrard.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-209+flying-officer-paul-j-n-evrard.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/pilote_evrard_avril_2021.jpg" alt="" class="valign_" /></p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Paul EVRARD est né à LIEGE le 9 septembre 1920. Après des humanités latines-mathématiques à l'Athénée Royal de LIEGE de 1932 à 1938, il entre à l'Université de LIEGE, en Faculté de Chimie, et y reste jusqu´en mai 1940.<br /> A la déclaration de la guerre, Paul EVRARD se rend dans le Sud de la FRANCE. A Saint-Jean-de-Luz, il parvient à embarquer clandestinement a bord d'un transport de troupes polonais en direction de l'Angleterre. Il y rejoint les Forces Belges et commence à suivre les cours pour futurs officiers d'artillerie.<br /> Vers la mi-41, il demande et obtient son transfert à la RAF. Son entraînement en vol débute en janvier 1942, et se déroulera sans problèmes. Il part ensuite pour le CANADA, où il entame la seconde partie de son entraînement sur Harvard. Breveté pilote le 23 septembre 1942, il est promu Pilot Officer à la même date et rentre en ANGLETERRE le 4 novembre. II y poursuit une formation intensive sur Miles Master II.<br /> Le 13 avril 1943, il est muté au 610 "County of Chester" Squadron, basé à l´époque à WESTHAMPNETT, en compagnie de deux autres belges, le Pilot Officer MASKENS et le Sergent LIBERT. Le 610 Squadron est équipé de Spitfires Vb et Vc. Le 20 avril 1943, le P.O. EVRARD effectue sa première patrouille opérationnelle. Au cours du mois de mai, Paul participe à une dizaine de missions de patrouille.<br /> Le 20 mai, il est commissionné au grade de Flying officer.<br /> Le 21 mai, un pneu éclate au cours d'un atterrissage et l´avion passe sur le dos. Paul est admis au Royal Cornwall Infirmary à TRURO pour soigner une légère fracture de la colonne vertébrale.<br /> Le 13 septembre, le F.O. EVRARD, remis sur pied, rejoint le 610 Sqn qui, sur ces entrefaites, a fait mutation pour BOLT HEAD.<br /> Paul est manifestement heureux de retrouver son escadrille après une absence de près de quatre mois et reprend les opérations. Le 4 novembre, un an jour pour jour après son retour du CANADA, Paul accomplira sa dernière mission de guerre.<br /> Il fait partie d'une section de quatre avions chargés de retrouver un pilote abattu en mer et de diriger sur lui les moyens de sauvetage de I'Air Sea Rescue. Le décollage a lieu en fin d'après- midi. La section commence une "square search" a très basse altitude en "battle formation". Au cours d'un virage, Paul EVRARD, probablement aveuglé par le soleil, touche l´eau de son aile et disparaît dans une gerbe d´écume.<br /> Le F.O. EVRARD est resté prisonnier de son avion qui lui servira de tombe.</p><br /> <br /> Sources Iconographiques et bibliographiques:<br /> <a href="http://www.vieillestiges.be/fr/bio/11">http://www.vieillestiges.be/fr/bio/11</a> Wed, 31 Mar 2021 14:00:32 +0200 Capitaine Aviateur Eugène Seghers https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-207+capitaine-aviateur-eug-ne-seghers.php https://www.freebelgians.be/articles/articles-2-207+capitaine-aviateur-eug-ne-seghers.php <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/seghers_freebelgians_02_2021.jpg" alt="" class="valign_" /></p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Le capitaine aviateur Eugène SEGHERS est né à LEDEBERG le 07 avril 1910. Après des études faites à l´institut CHAMPAGNAT de. SCHAERBEEK, il s´engage le 30 juillet 1929 au Régiment des Troupes de Transmission, mais, l´aéronautique l´attire et, après avoir obtenu son brevet d´observateur, il passe en mars 1930 à l'Ecole de Pilotage ou il est rattaché à la 62e promotion.<br /> Son instruction terminée, il est successivement affecté au 1er Régiment d'Aéronautique (5/III/1Aé) à GOSSONCOURT en juillet 1931 puis au 2e Régiment d'Aéronautique (6/III/2Aé) à NIVELLES en septembre 1935 et enfin à l'Ecole d'Armes d'EVERE en mars 1938.<br /> A la déclaration de la guerre, le 10 mai 1940, il est adjudant aviateur au 2e Régiment d'Aéronautique. En Belgique, il totalisera 1000 heures de vol de jour et 150 heures de vol de nuit sur divers avions dont l'AVRO 504, MORANE 230, STAMPE SV26, SV5, BREGUET 19, FAIREY FOX et FAIREY FIREFLY.<br /> Après avoir fait la campagne avec le 2e Régiment d'Aéronautique, il passe en France avec son unité le 24 mai pour se retrouver à MAUGUIS d'abord et ensuite à FREJORGUES. Lorsque l'Armistice français est signé, il ne peut, avec la droiture de conscience qui le caractérise, accepter l´idée de retour vers une patrie occupée par l´ennemi. Aussi, le 20 juin il se rend à PORT-VENDRES d´où, le 23 juin il embarque sur le "SS APAPA" qui l´amène en Grande-Bretagne le 07 juillet 1940.<br /> Après une brève conversion, il est Pilot Officer et prend du service en août 1940 au 324ème Squadron de la RAF où, avec un autre Belge, le Comte de HENRICOURT de GRUNNE, il participe, sur HURRICANE, à la bataille d'Angleterre.<br /> Le 24 août, la Luftwaffe engage 1200 appareils contre les bases de la Chasse anglaise. SEGHERS poursuit un bombardier au-dessus de la mer, quand un chasseur allemand de l´escorte parvient à se placer derrière lui sans qu´il ne le remarque et le mitraille à bout portant. Son avion prend feu, et il doit sauter en parachute. II est immédiatement recueilli par une vedette.<br /> Le lendemain il reprend place au sein de l´escadrille, et trois jours plus tard il s´attribue une victoire probable sur un Messerschmitt 110.<br /> Le 19 septembre, SEGHERS quitte son unité pour rejoindre le 46ème Squadron où se trouve de CANNAERT d'HAMALLE et où il volera également sur HURRICANE<br /> Le 27 septembre 1940, après de rudes combats, son appareil est touché et il doit rompre le contact et rentrer à la base.<br /> Dans le courant du mois d´avril 1941, le Flight Lieutenant SEGHERS fait partie des premiers Belges qui arrivent à la célèbre 609 à BIGGIN HILL équipée de SPITFIRE II et V et où le 11 juillet, il enregistre une victoire confirmée sur un Messerschmitt 109.<br /> Il participe à LONDRES aux cérémonies du 21 juillet 1941 où, sur l´esplanade de Wellington Barracks, le Ministre de la Défense nationale, Mr GUTT, lui remet la Croix de Guerre ainsi qu´à six autres pilotes belges.<br /> Affirmant sa personnalité par l´exemple, le commandement d'une escadrille britannique, la 165, lui est remis en avril 1942 avec le grade de Squadron Leader. Rares sont les étrangers auxquels la Royal Air Force a fait pareil honneur.<br /> Après une longue période passée en escadrille, Eugène SEGHERS se voit attribuer le 13 février 1943, la Distinguished Flying Cross (DFC) par sa majesté le Roi d'Angleterre.<br /> Il est alors désigné pour le 52 Operational Training Unit en qualité de moniteur en juin 1943 et à la Central Gunnery School en avril 1944.<br /> NOUS sommes le 06 juin 1944, le Flight Lieutenant Eugène SEGHERS est affecté au 91 Squadron qui, avec ses SPITFIRE XIV, participe aux opérations aériennes accompagnant le débarquement des troupes alliées sur le sol de France. Son escadrille est aussi spécialisée dans la destruction des bombes volantes que l'Allemagne lance vers l'Angleterre. C´est ainsi que, le 26 juillet 1944, lors de l´attaque d'un V1 qui se dirige vers une zone habitée, Eugène SEGHERS trouve la mort, victime de l´explosion de la bombe volante qu´il vient d'abattre. En se sacrifiant volontairement il a préservé un petit village anglais d'une destruction certaine. </p><br /> <br /> <p style="text-align:center"><img src="https://www.freebelgians.be/upload/seghers_2_freebelgians_02_2021.jpg" alt="" class="valign_" /><br /> </p><br /> <p style="text-align:justify">Son corps a été retrouvé près d´UCKFIELD et les habitants de la région ont tenu à lui rendre les derniers honneurs.</p><br /> <br /> <p style="text-align:justify">Source Internet<br /> <a href="http://www.vieillestiges.be/fr/bio/21">http://www.vieillestiges.be/fr/bio/21</a><br /> Source iconographique<br /> <a href="https://www.pieterdecrem.be/index.php?id=14&amp;tx_ttnews%5Btt_news%5D=4146&amp;cHash=e83f9880b4e79e0aa97c0f57210ba94c&amp;L=1">https://www.pieterdecrem.be/index.php?id=14&amp;tx_ttnews%5Btt_news%5D=4146&amp;cHash=e83f9880b4e79e0aa97c0f57210ba94c&amp;L=1</a><br /> <a href="https://bel-memorial.org/cities/abroad/angleterre/uckfield_ridgewood/uckfield_ridgewood_sussex_mon_Eugene_SEGHERS.htm">https://bel-memorial.org/cities/abroad/angleterre/uckfield_ridgewood/uckfield_ridgewood_sussex_mon_Eugene_SEGHERS.htm</a></p> Mon, 01 Feb 2021 11:18:52 +0100