Livre d'or

Par Johnny

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Rss Aux Belges morts ou disparus dans les camps de concentration
La guerre

Le 10 mai 1940, le 1er Lanciers, régiment motorisé, se trouvait sur la frontière allemande et fut rappelé au nord de Liège pour défendre la position fortifiée menacée par la percée allemande sur le Canal Albert.
Attaqué durement par les "Stukas", le régiment subit ses premières pertes, ce qui permit à Albert Guérisse de faire preuve de ses qualités d'officier et de médecin. Ensuite ce fut la longue retraite à travers la Belgique, les combats, les blessés et les morts et, le 28 mai l'annonce de la capitulation.
Il fallait déposer les armes, mais Guérisse ne pouvait s'y résigner. Accompagné de deux camarades, il franchit les ponts de l'Yser et se trouva au milieu des Français et des Britanniques en retraite. Arrivé au bord de la mer, il réussit à s'embarquer à La Panne ( près de Dunkerque ) pour l'Angleterre Repassé en France, Guérisse et ses compagnons furent entraînés dans la débâcle et se retrouvèrent quelques semaines plus tard à Sète, au bord de la Méditerranée, en quête d'un navire qui consentirait à les prendre.Finalement, des troupes Tchèques qui s'embarquaient à bord d'un charbonnier britannique les prirent avec elles et les emmenèrent à Gibraltar où on refusa de les laisser débarquer.
Heureusement un navire français, le "Rhin", les accueillit à son bord et c'est ici que commença la plus étrange des aventures.
Une grande partie de l'équipage français désirait rentrer en France mais le Second, le Lieutenant Claude Péri voulait continuer la lutte et passer en Angleterre. Finalement, ceux qui le désiraient furent rapatriés et l'équipage fut complété par des Belges et d'autres irréductibles. Albert Guérisse devint commandant en second sous les ordres de Péri qui prit le commandement effectif du bateau. Arrivé en Angleterre, le "Rhin", fut pris en charge par " l'lntelligence Service", transformé en Mystery-Ship et rebaptisé "H.M.S. Fidelity".
Albert Guérisse fut commissionné capitaine de corvette. Il prit le surnom de Patrick O'Leary et la nationalité canadienne, de langue française afin de ne pas être reconnu comme Belge en cas de capture. (cfr. Marcel Julian " H.M.S. Fidelity " Paris 1972). En avril 1941, le H.M.S. Fidelity reçut l'ordre de débarquer des agents sur la côte française à proximité de Collioure et d'embarquer une quinzaine d'hommes qui devaient quitter le France.

En France

Pat O'Leary demanda de pouvoir diriger l'opération. Celle-ci rencontra de nombreuses difficultés et amena finalement la capture du groupe par les gendarmes français. Amené d'abord à la prison maritime de Toulon, Pat est ensuite incarcéré à Saint-Hippolyte-du-Fort, dans le Gard. Il rassemble bientôt autour de lui ceux qui désirent s'évader, des barreaux sont sciés et un chahut organisé pour détourner l'attention des gardiens.…
Il se retrouve bientôt à Marseille où... " gendarmes et adeptes de la Résistance naissante, agents ou hommes de la Gestapo habilement camouflés, se côtoyaient dans l'ombre ".
Il y rencontre un officier écossais, Ian Garrow, échappé de Dunkerque, un indomptable qui organise les évasions hors de France et qui cherche de l'aide. Malgré son désir de rejoindre la Royal Navy, Pat accepte de devenir son adjoint et, dès ce moment, se donne entièrement à sa nouvelle mission.
C'est ainsi que Pat O'Leary se retrouve à la tête d'une organisation qui englobe bientôt la France du Nord et la Belgique. Il désirait d'ailleurs étendre son réseau à ce dernier pays où de nombreux aviateurs alliés devaient se cacher et où il se rendit. Pour une fois, grâce à son accent, le passage de la frontière fut un jeu.
Pat n'avait pas revu son pays depuis dix-huit mois. Bruxelles lui parut épuisée, rationnée, sombre. Où étaient les cafés illuminés d'avant-guerre? Sur les trottoirs les uniformes allemands étaient légion. Le cœur de Pat se serra. Il se réconforta en pensant que, du moins, il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour les en chasser.
Hélas les trahisons provoquaient sans cesse de nouvelles arrestations, mais Pat sans se laisser décourager, organisait de nouvelles filières pour évacuer les "colis" vers l'Espagne ou la Méditerranée. Il réussit ainsi à embarquer massivement jusqu'à trente personnes à la fois sur des vaisseaux fantômes qui, comme le H.M.S. Fidelity, arrivaient de nuit enlever les évadés sur les côtes de France
Un aviateur abattu dans le Nord pouvait être ramassé la nuit même, caché, habillé, nanti d'une identité d'emprunt, escorté à Paris et abrité dans un appartement ami. Il y séjournait quelques jours, puis gagnait la zone sud soit par le train direct, soit après un détour à Chalons et le franchissement nocturne de la Saône à la nage. A Marseille, l'évadé attendait l'heure de rallier Perpignan ou Canet-Plage, centre de départ pour l'Espagne, par les Pyrénées ou par la mer. Un tel raid dans un pays occupé par l'ennemi ou contrôlé par ses agents, demandait en moyenne douze jours. Dans les derniers mois de 1942, près de trois cents personnes l'avaient exécuté avec succès.


La capture

L'organisation croissait en importance et son contrôle devenait de plus en plus difficile. Son chef devait déléguer le recrutement de nouveaux agents à des responsables locaux ce qui facilitait l'introduction des traîtres.
Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, en novembre 1942, la partie non occupée de la France fut envahie par les Allemands. La Gestapo resserra son emprise autour du réseau et, en mars 1943, sur la dénonciation d'un traître, Pat fut arrêté dans un bar de Toulouse.
C'était pour les Allemands une prise inestimable, mais il put se faire passer pour un officier britannique de nationalité canadienne ce qui lui sauva probablement la vie, car les Canadiens détenaient des prisonniers allemands.
Après de nombreux interrogatoires et après avoir subit la torture, sans jamais avoir révélé quoi que ce soit, si ce n'est des informations bidon afin de lancer les allemands sur de fausses pistes, Pat fut amené à Paris. De nouveaux interrogatoires l'y attendait. Puis ce fut la prison de Fresnes et l'isolement pendant de longs mois.
L'organisation d'évasion put être sauvée grâce à des agents dévoués. A la Libération, elle avait permis à plus de six cents aviateurs et soldats alliés de trouver le chemin du retour.

Les camps de la mort

En octobre 1943, Albert Guérisse, alias pat O'Leary fut embarqué vers l'Allemagne et les camps de concentration: Sarrebrûck, Mauthausen, Natzweiler et Dachau, dernière station d'un long chemin de croix.
Le terrible régime du camp de Dachau peuplait l'infirmerie. Pat et ses compagnons britanniques y furent admis comme infirmiers. Pat y aidait un journaliste belge, Arthur Haulot qui s'y dévouait et qui devint par la suite, Commissaire général au tourisme. Pat dissimula soigneusement se qualité de médecin pour préserver son identité d'emprunt.
Sur le corps de certains détenus, des taches pourpres apparurent et les autres s'écartèrent d'eux avec effroi. Bientôt les plus atteints d'entre eux tombèrent au sol, les pupilles rétrécies, semblables à des insectes épinglés que le coma immobilisait. Une sueur infernale coulait dans leur dos. Le mot courut dans le camp: typhus! Dans cette cour des miracles bondée à craquer, ce fut comme une vague de démence. L'infirmerie disposait d'un arsenal thérapeutique ridicule. Unis à un groupe de médecins français admirables, les quatre compagnons passaient parmi les victimes et se dépensaient sans compter, lavant les corps rongés par les souillures, portant à boire aux malheureux desséchés par la fièvre.
Toutes ces besognes s'accomplissaient dans un chaos indescriptible et au milieu d'une puanteur effroyable Pour aller d'une salle à l'autre, il fallait enjamber les corps des malheureux souillés par leurs propres excréments, écarter des fiévreux se débattant dans un délire sauvage.
Pat sentit un matin la morsure du mal. Brûlant de fièvre, les jambes molles, il se coucha avec la hantise du typhus. Sa crise dura quarante-huit heures, puis la température baissa. Alors il se remit à soigner les typhiques. Dans son corps mince, une féroce envie de vivre tenait lieu de résistance. Encore une fois la mort n'avait pas voulu de lui.
Enfin en juin 1944, les Alliés débarquèrent en France et la libération approcha.
Arthur Haulot et Pat O'Leary estimèrent que pour les détenus le temps était venu de posséder leur propre organisation.
Avec quelques irréductibles ils fondèrent "l'International Prisonners Comittee" Chaque nation y présenta un délégué, les Belges choisirent Arthur Haulot, les Britanniques Pet O'Leary.
Ce comité se réunissait clandestinement de nuit, malgré le danger terrible qui menaçait ses membres. Il réussit à se procurer quelques armes et à sauver des condamnés à mort. Pour y arriver, Pat eut l'idée de leur substituer des malades sur le point de succomber et d'échanger leurs identités. Quand les Alliés approchèrent, les S.S. préparèrent l'évacuation de plusieurs " convois de la mort " destinés à le fusillade en dehors du camp.
-Il faut agir directement sur le Lagerschreiber déclare Pat. -
Le Lagerschreiber, étant le condamné de droit commun chargé par les S.S. de l'administration interne du camp.
Moitié par menace, moitié par persuasion, il devint le complice des prisonniers pour retarder l'organisation des convois d'anéantissement. Grâce aux tours de force du Comité, plus de 5000 déportés échappèrent à leur sort fatal.
Le 29 avril 1945, le ciel chargé de pluie pesait sur les baraques et sur les allées désertées où le silence prolongé, inhabituel donnait une sensation de malaise. Les nerfs étaient tendus à craquer. Chacun comprenait que la moindre maladresse pouvait compromettre l'équilibre précaire qui s'était établi entre la vie et mort. Consigné dans leurs blocks, les détenus, obéissant aux ordres du Comité, se la terraient. A quatre heures moins cinq, la porte du camp s'ouvrit avec fracas devant un char à l'étoile blanche, de la tourelle duquel émergeait un major américain. Le camp était libéré.
Pat et ses principaux compagnons furent ramenés à Paris et puis à Londres où le gouvernement britannique reconnut pleinement ses mérites en lui accordant la "George Cross", la plus haute distinction après la "Victoria Cross".
La reine d'Angleterre an juin 1980 le fit "Knight Commander of the British Empire". Le roi des Belges l'a fait Chevalier en septembre 1981
Pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie, Albert Guérisse prit très à cœur ses fonctions de président du Comité International de Dachau, usant de tout son prestige pour convaincre le gouvernement bavarois d'y ériger un mémorial.
Il espérait qu'ainsi les nouvelles générations n'oublieraient pas ce qui s'y était passé.
Sa dernière requête, avant sa mort, le 26 mars 1989, fut que celle-ci ne soit rendue publique qu'après son enterrement.
Il ne souhaitait pas que l'on fasse trop de bruit autour d'un homme " QUI AVAIT SIMPLEMENT FAIT SON DEVOIR "
 
 
Note: 5
(1 note)
Ecrit par: prosper, Le: 28/05/11


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