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Par Johnny

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Rss A la Mémoire de René Quiévreux

A la Mémoire
de
René Quiévreux
de
Forest-lez-Anvaing
Membre d’un groupe
de L’A.S.B . d’Anvaing – Frasnes
Unité de l’A.S. Z1 – A30 – CG6213
Chef d’Escouade





René Quiévreux

Résistant armé, né à FOREST-LEZ-FRASNES, le 24 juillet 1922
Décédé à MAULDE en service commandé la nuit du 1er au 2 septembre 1944.



Son enfance

Sa famille se composait de ses parents, et de quatre enfants, trois garçons et une fille : Henri, Léon, Flora et René.
René fait ses études gardiennes chez les "Sœurs de Saint Vincent de Paul" à Forest-lez-Frasnes pour ensuite passer à l’école communale de Forest où il effectue ses études primaires avec, comme Instituteur, Monsieur Emile Boucq.
Enfant de chœur et très chrétien il servait la messe journellement et faisait partie de plusieurs groupements de jeunesse à Forest et dans les villages environnants.
Après ses études primaires, il s’inscrit à l’Ecole d’Horticulture de Tournai où il obtient son diplôme de jardinier.
Durant ses études René passe très souvent chez Joseph Desmont, horticulteur à Anvaing, à qui il demande des explications sur les différentes cultures en pépinière. Joseph, voyant son intérêt pour le métier, le prend en amitié et lui promet que lorsqu’il aura terminé ses études de jardinier, il pourra venir travailler dans son exploitation qui comprenait, à l’époque, cinq hectares de pépinières, réparties sur les deux villages d’Anvaing et de Forest.



Son métier de jardinier

Ouvrier de confiance, René devient vite le responsable principal de l’exploitation horticole de Joseph Desmont et c’est lui, notamment, qui dirige les ouvriers.
En plus, il aide souvent Joseph lors de ses travaux de la construction, dans sa propriété, de la "Grotte de Notre-Dame de Lourdes" et de l’abri construit derrière celle-ci. Son avenir semble assuré mais malheureusement la guerre arrive à grand pas.



Le 10 mai 1940, la guerre est déclarée

Le 10 mai 1940, le jour de la déclaration de la guerre, René veut absolument être présent lorsque la vierge sera installée dans la grotte aménagée au sein de la propriété de Joseph Desmont. A l’occasion de cet événement et après avoir été embrasser la Sainte Vierge il déclare à son patron Joseph : « C’est ma deuxième maman.. ! »



La naissance de la Résistance.

Dès 1942 des mouvements "anti-boches", comme on les appelle alors, se développent dans la région. C’est la naissance de la Résistance.
En mars 1943, les classes "41-42-43-44" reçoivent l’ordre de se présenter à la Werbestelle ( Bureau de recrutement des travailleurs pour l’Allemagne) située à Frasnes-lez-Buissenal.
René Quievreux, qui fait partie des convoqués refuse, avec d’autres, de se présenter devant cette administration allemande et ils entrent ainsi en rébellion ouverte contre l’autorité occupante.



L’Armée Secrète.

René avait été recruté et enrôlé dans l’Armée Secrète(AS) par Joseph Desmont chez qui le Quartier Général (QG) du Lieutenant Gilbert Lagneau, de son frère Emile Lagneau et de Jules-François (alias Jules du Mouflu) avait été implanté dès 1942. Mais René ne connaissait pas encore l’organisation interne de cette section de l’A.S.
Dans un premier temps, il fut chargé par Joseph Desmont de recruter des personnes qu’il connaissait bien et surtout sur qui il pouvait compter et avoir une confiance à toute épreuve.
Recherché activement par les soldats allemands, il n’habite plus chez ses parents et devient réfractaire, de même que tous ses amis qui ont refusé l’appel du "Service du Travail Obligatoire" en Allemagne (STO).
Tout en s’y cachant et y travaillant, il est accueilli dans la famille de Joseph Desmont. Sa maman ou sa sœur viennent régulièrement, en cachette, lui apporter ses vêtements et en même temps lui rendre visite quelques minutes.
Les sabotages dans la région vont bon train et René participe activement à différentes actions qui ont pour but d’entraver l’action néfaste de l’Armée allemande dans la région.



2 mars 1944



Le 02 mars 1944, René est occupé à la taille les arbres chez un client du nom de Massart près de l’église de Forest, lorsqu’il entend et surtout lorsqu’il voit un avion faisant un bruit assourdissant bizarre et se penchant anormalement sur son aile gauche.
Subitement il aperçoit 1, 2 , 3, 4 , 5 petits points blancs dans le ciel. Ce sont des parachutistes qui viennent de quitter l’appareil en perdition.
Aussi vite René prend la décision d’aller vers le plus proche parachutiste qui touche le sol à 14h25 derrière l’Eglise de Forest à la limite de Popuelles. Il court dans les champs et il aperçoit le parachutiste qui lui tourne le dos tout en se débarrassant de son équipement lourd.
René tousse fortement pour attirer l’attention du parachutiste qui à la vue d’une personne apparue derrière lui est en prise à une légère frayeur.
Un sourire, quelques paroles et le comportement des deux hommes devient directement amical.
René prête son veston et ses bottines à l’aviateur allié, une autre personne ramasse son équipement et va tout mettre en sécurité. En quelques secondes, plus aucune trace du parachutage n’est visible sur place.
Mais il faut maintenant quitter rapidement les lieux, traverser une partie du village en passant par la place et prendre la direction de Montreuil-au-Bois. René et l’aviateur quittent la route pour emprunter des sentiers en longeant des haies.
Se cachant dans les fossés, ils arrivent à la route de Forest en direction d’Anvaing.
Ils traversent la route, se remettent à couvert dans un fossé qui les conduit à la Rhosnes,une petite rivière très sinueuse qui traverse la région.
A cent mètres de cette rivière se situe une pépinière appartenant à Joseph Desmont, pépinière bien connue par René.
Il fait comprendre à l’aviateur qu’il va revenir et le cache sous des branchages en lui demandant d’attendre son retour.
René prend la décision d’aller prévenir Clara Duquesnes, épouse de Joseph Desmont, au 351 de la rue du Plit à Anvaing pour lui dire qu’il a récupéré un parachutiste allié et qu’il est caché dans la pépinière dite "Pépinière d’en bas".
En l’absence des chefs de l’A.S.locale, les deux frères Lagneau, Jules-François et Joseph Desmont qui sont occupés à la préparation d’explosifs en vue d’une mission de sabotage pour la nuit suivante, Clara prend la décision d’aller les avertir. Elle donne de la nourriture et de la boisson à René et lui demande de retourner près de l’aviateur avec comme convenance que quand elle sonnerait au clocheton de la maison une première fois, cela voudrait dire que les alentours de la maison seraient sécurisés. Deux autres coups de cloches donneraient par la suite l’ordre d’avancer vers la maison.
René repartit avec la nourriture et prit une mitraillette pour se rendre à la pépinière récupérer son protégé.
Au second coup de cloche, les deux comparses traversèrent les prairies en longeant les haies pour enfin arriver chez Joseph Desmont, où ils furent accueillis avec joie.




Derrière l’église, l’endroit où l’aviateur a touché le sol à 14h25, les flèches bleues indiquent l’itinéraire normal
et en rouge les sentiers empruntés par René et l’aviateur américain Hufnail


Cette journée du 2 mars 1944 fut pour René une journée inoubliable.
En effet, il sauve dans un premier temps un soldat allié américain qu’il remet entre les mains de ses chefs et par la même occasion, il est mis au courant de l’organisation interne de la section de l’A.S. locale!
René après avoir fait le récit du sauvetage de l’aviateur allié en profite pour demander à ses chefs l’autorisation de pouvoir participer plus activement aux différentes actions menées par le groupe de l’A.S. de Frasnes-Anvaing.
Il signale à ses chefs qu’une vingtaine de ses camarades sont également prêts pour effectuer différents sabotages.(Voir son cahier de ses souvenirs dans la résistance).
Les résistants s’acharnent à tout-va, les lignes des chemins de fer, les aiguillages et les ponts sautent de partout, le gros matériel des chemins de fer, locomotives et wagons sont détruits à différents endroits et dans différentes gares de la région. Chaque jour, ou presque, des kilomètres de rails sont détruits.
A Renaix, pratiquement plus un seul train ne rentre et ne sort de la gare, ce qui perturbe la circulation et les transports de Renaix vers Lessines, Audenarde, Tournai, Leuze.

1er septembre 1944

Le 1er septembre 1944 aux environs de 14h30, une estafette se présente au Q.G. de l’A.S. chez Joseph Desmont à Anvaing. Joseph est absent étant donné qu’il est occcupé à donner ses cours d’horticulture dans une école de la région.
L’estafette est reçue par son épouse qui lui demande le mot de passe :
- L’estafette: "Madame avez-vous des poiriers de la variété Bon Chrétien?"
- Clara: "Oui Monsieur mais ce n’est pas la période de plantation!".
Cette estafette, qui se présente alors à elle, n’était autre que Pierre Laebens, Père au "Couvent des Pères Oblats" de Velaines (Alias Père Henri) originaire de Tournai, résistant de l’A.S. aux ordres du Commandant Dropsy.
Début 1943, le Père Laebens avait été recruté par son supérieur, le Commandant Dropsy. Il est entré dans la résistance sous le n° d’affiliation C.D 3602.
Pendant la campagne des 18 jours, cet ecclésiastique avait été affecté au transport de messages sur la Ligne Maginot et au service du contre-espionnage Belge.
Le message qu’il transmet à l’épouse de Joseph Desmont est le suivant :
"Il faut impérativement un effectif de 20 à 25 hommes pour appuyer l’équipe de résistants dans la plaine de Vezon pour un parachutage dans la nuit".
René Quièvreux reçoit l’ordre d’aller avertir Emile Lagneau dont le frère, le Lieutenant Gilbert Lagneau, chef du groupe, est mort glorieusement pour la patrie sur la plaine du Caillois à Montroeul-au-Bois le 26-08-1944.
L’ordre donné immédiatement par Emile Lagneau est le suivant: "René Quiévreux s’occupera de la constitution du groupe d’intervention pour l’action de parachutage de la nuit".
L’ordre est exécuté rapidement par René, les armes sont distribuées aux résistants du groupe constitué qui attendent les ordres à différents endroits dans le maquis de Forest avant le rassemblement à 20h30.
Mitraillette au dos, 22 hommes se mettent en route par une belle nuit étoilée en accélérant l’allure car l’heure du rendez-vous approche.
Descendant la rue Grand Mazures à Maulde, l’équipe des résistants, devancée par René chef du groupe, arrive aux environs du cimetière. Juste avant le Couvent de Maulde, René tourne sur la droite pour monter la rue de la Place quand tout à coup une fusillade retentit. Un fusil mitrailleur tire dans la direction du groupe.
René continue sa route et rencontre un peloton de la "Gestapo" (GFP ?) battant en retraite et profitant de la nuit pour ne pas être repéré.
Derrière lui, les résistants ripostent au tir de la mitrailleuse en se jetant dans les fossés mais l’ennemi est supérieur en nombre et risque de les encercler.
Face à cette situation, les résistants se dispersent dans le bosquet entourant la propriété du couvent pour se rassembler par la suite derrière l’église mais trois hommes manquent à l’appel.
Les résistants partent alors pour Vezon afin d’effectuer leur mission. Au petit matin, après le parachutage, emportant avec eux, sur leur vélo, le fruit de leur mission, à savoir des containers d’armes et d’explosifs qu’ils ont récupérés, ils rentrent chez eux.
A 23h30 le téléphone sonne chez Joseph Desmont, la directrice du couvent où Joseph était professeur le met au courant de la fusillade de la soirée, en signalant qu’un résistant a été tué et que de braves villageois se sont unis au fossoyeur du village afin de transporter son corps à la morgue.
Pensant au pire, Joseph ne tient plus en place. Vers cinq heures du matin, il enfourche son vélo et prend la direction de Maulde.
Arrivant en bas de la place il remarque un groupe de quelques personnes dont une avait la tête bandée. En s’arrêtant, il reconnaît le docteur Croquet qui lui raconte les événements de la soirée de la veille.
Le docteur observait le combat, caché derrière une fenêtre. Un balle perdue à fait ricochet sur l’appui d’une autre fenêtre proche pour ensuite venir le blesser à la tête.
En continuant son récit le docteur parle d’un résistant qui, à la vue du peloton allemand ne pouvait plus faire demi-tour et qui, par conséquent, pédalait rapidement afin d’être hors de portée de tir dudit peloton. Il s’agissait ni plus ni moins de René Quièvreux.
Les soldats allemands le poursuivaient en tirant et René reçu malheureusement une balle dans nuque et chuta lourdement en face de l’entrée principale du couvent.
Joseph se rendit alors, accompagné du fossoyeur du village et du docteur, à la morgue et là, il ne put s’empêcher de tomber en larmes! Son frère de cœur et d’armes René Quievreux, gît devant lui sur une civière pratiquement nu et méconnaissable.
Voyant Joseph dans un état de grande tristesse, le docteur Croquet l’invita chez lui et raconta la suite du combat entre les soldats allemands et ce résistant isolé.
Après le combat, des soldats allemands enlevèrent les vêtements de René qu’ils ont emportés par la suite. Ils traînèrent le corps sans vie par les pieds sur une centaine de mètres pour le déposer à l’endroit exact où se dresse aujourd'hui le monument érigé en son honneur.
Joseph demande alors à la Directrice du couvent pour pouvoir disposer du nécessaire afin de laver et nettoyer le corps méconnaissable de René. Il est aidé dans cette tâche par Sœur Elisabeth et tous les deux s’occupent de l’ensevelissement de la dépouille de René.


Ce fut moi qui allai le reconnaitre à la morgue du cimetière.
J’étais allé trouver le curé pour venir lui donner une bénédiction avant de le mettre au cercueil.
Premièrement, il ne voulait pas, ni venir à la morgue. Finalement, après l’avoir serré de près, il vint mais il eut vite fini. Ce n’est pas bien du tout.
J’ai continué à l’ensevelir avec Sœur Elisabeth du pensionnat où j’étais professeur.
Placé ensuite dans le cercueil, il prit le chemin du retour à Forest
.



Le cercueil fut chargé sur un tombereau de la ferme Delcroix de Forest, recouvert d’une couverture et de paille et ramené chez la maman de René au hameau du Bas-Forest à Forest .
René Quievreux fut enterré au cimetière de Forest deux jours après la libération.
Ses camarades résistants se dépêchèrent pour remettre les cloches dans le clocher d’où elles sonnèrent en son honneur alors que les soldats américains passaient à la chaussée de la Libération à trois kilomètres de l’église de Forest.

Ci-dessous une lettre adressée par René à sa maman.


Il est un idéal pour lequel, il me semble, on doit tout sacrifier. Cet idéal c’est de servir sa patrie et par là même, assurer à ceux qui survivront à cette horrible guerre, la possibilité de la reconstruire et de la faire revivre plus libre et plus belle que jamais.
Maman, ce n’est pas sans un serrement de cœur que je vous trace ces mots. J’ai mesuré maintes fois la force de votre amour maternel. Je vous en prie, placez-le sur un plan plus élevé que celui de notre pauvre humanité. Si je dois disparaître dans la tourmente, dites-vous que telle est la volonté de Dieu.



L'avis funèbre et quelques photos des obsèques de René Quiévreux






Départ du cortège funéraire en partance de la maison au Bas Forest




Les résistants




René porté par ses frères d’armes




Le cortège arrivant à la place de l’église



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[align=left]La foule attendant le cortège funèbre




La stèle commémorative dédiée à René Quiévreux à Maulde.




Inauguration du monument à Maulde à l’endroit même où les allemands ont jetés le corps dépouillé de René





Monument de Maulde sur lequel Jacques Desmont a refait le lettrage



Diplômes en hommage à René Quiévreux reçus à titre posthume.








Article rédigé par Jacques DESMONT d’Anvaing
Tous droits réservés.
Photos: archives personnelles de Jacques Desmont
Pour toutes questions sur le sujet ou si vous avez des infos, me contacter via: jacquesdesmontAROBASEhotmail.com
Merci!!
 
 
Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 08/10/14


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