Livre d'or

Par Johnny

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Rss Les femmes belges dévouées à la Résistance française (Forces françaises combattantes)

Le comte Paul de Liedekerke de Pailhe et son épouse la comtesse Anne d'Oultremont ont cinq enfants. En mai 1940, l'aîné des fils, James, qui a l'âge requis, part rejoindre un CRAB (Centre de Recrutement de l’Armée Belge) en France. Tandis que son épouse est à Amsterdam depuis le 8 mai 1940 pour y participer à une exposition de sculptures, le comte Paul de Liedekerke quitte le Namu-rois et le château de Pailhe avec ses quatre plus jeunes enfants : Isabelle, qui a seize ans, et trois petits garçons. Ils trouvent refuge dans une propriété de sa belle-sœur et de son beau-frère partis aux États-Unis, le Castel de l'Array à Pau dans les Pyrénées occidentales françaises. Pendant ce temps, la comtesse Paul de Liedekerke parvient à quitter les Pays-Bas par cargo et arrive à Londres le 14 mai. Un mois plus tard, elle rejoint Pau et les siens par avion. Le comte Paul de Liedekerke rentre en Belgique pour y protéger ses biens.
La situation géographique de Pau, à quelques kilomètres de la frontière espagnole, va contribuer au développement d'une importante activité d'aide à de nombreux candidats à l'évasion. Le Castel de l'Array sert, à partir de la fin de 1941, de lieu de refuge et de passage pour des officiers amis qui venaient de Belgique vers les Pyrénées, puis de plus en plus de volontaires, de militaires belges, de personnalités françaises et belges, de Juifs et d'agents secrets empruntent la même voie.
 partir du mois d'août 1942, il y eut des grandes rafles ordonnées par les Allemands, exécutées par la police de Vichy, et, sauf un petit nombre, les Français non touchés restaient impassibles. Pour réagir contre cette collaboration passive, en novembre, avec un Belge évadé d'Allemagne, furent organisé des lignes de passage en Espagne.
La comtesse de Liedekerke - aidée par sa fille Isabelle - contribue à l'organisation d'une filière par l'Espagne et héberge, nourrit, habille, offre une aide financière, convoie d'un refuge à l'autre ces hommes et ces femmes dans l'attente de leur départ. Elle confectionne (souvent la nuit) et fournit à qui de droit de très nombreux faux papiers : cartes d'identité, cartes d'alimentation, certificats de travail, actes de naissance, etc.
En janvier 1944, mère et fille sont recrutées par le réseau français Bourgogne pour participer de la même façon à l'évacuation d'aviateurs alliés. Avant d'être rattachées au réseau Bourgogne elles étaient également au service - depuis septembre 1942 - du réseau de renseignements français Basse-Espagne qui utilisait le ‘’Castel’’ comme relais pour le courrier à destination d'Alger. Il s'agissait de renseignements militaires sur la côte méditerranéenne dont les ports de Toulon et de Marseille. Les documents étaient ramenés hebdomadairement au poste suivant par la comtesse de Liedekerke ou sa fille. Dans un milieu où ‘’tout le monde se connaît’’ et où la confiance règne, les contacts sont facilités.
En 1943, Carlos de Radiguès de Chennevière, qui est à Paris ( cf Clarence), s'adresse à la comtesse de Liedekerke pour lui demander de venir en aide à un compatriote en danger : Maurice Simon. Ce dernier fait partie des services secrets britanniques et français depuis l'automne 1939 et a été arrêté en Belgique le 10 juillet 1941. Ayant fait croire aux Allemands qu'il allait travailler pour eux, il a été libéré au bout de vingt jours, mais doit par conséquent regagner l'Angleterre le plus rapidement possible. Il part pour Paris où il entre en contact avec Carlos de Radiguès. La comtesse de Liedekerke prend Simon et sa femme en charge et leur fait passer les Pyrénées le 1er mars 1943. À partir de cette date, la comtesse de Liedekerke reçoit tous les quinze jours du courrier du réseau d'évacuation belge Sabot destiné au gouvernement belge. Ce courrier lui est apporté par un agent de Sabot, Émile de Le Hoye,




Emile de Le Hoye, décédé à Dora le 22/03/1944



qui est secrétaire du consulat de Belgique à Toulouse depuis juin 1942. Auparavant, de Le Hoye était chef de service à l'Institut national de Radiodiffusion (INR), place Flagey à Bruxelles. Ancien prisonnier politique de la Première Guerre, il est divorcé d'Yvonne Van Elder(Membre du réseau ‘’Les Amis de Charles ‘’ et décédée à Bergen-Belsen), dont il a deux fils. Il est arrêté par la Gestapo de Toulouse le 13 décembre 1943 et déporté vers Buchenwald le mois suivant. Il décède au camp de concentration de Dora le 22 mars 1944 à l'âge de quarante-sept ans.
La réputation du ‘’Castel’’ et de ses occupants parvient jusqu'en Belgique. Lorsque Renaud Carpentier de Changy quitte la Belgique le 30 novembre 1943 (accompagné du baron Léon de Villenfagne de Vogelsanck ), il s'adresse à la comtesse de Liedekerke, persuadé que des Belges vivant au pied des Pyrénées devaient connaître ou découvrir le moyen de les franchir. Raymond Veranneman de Watervliet et André Pirmez ont également bénéficié de l'appui de la comtesse de Liedekerke.
La plupart des protégés de cette dernière sont ses hôtes pendant une période variant de quelques jours à quelques semaines. Ignace Blochman, un musicien d'origine polonaise, est hébergé pendant vingt et un mois. La comtesse de Liedekerke le fait évader du camp d'internement de Gurs dans les Basses-Pyrénées, juste avant qu'il ne soit déporté, et organise son départ vers l'Espagne.
La traversée des Pyrénées se passe mal, Blochman, souffrant, est bloqué dans un refuge de montagne. La comtesse de Liedekerke monte une expédition pour aller chercher le malade et le faire redescendre à dos de mulet. Blochman est soigné dans une clinique puis entièrement pris en charge par la comtesse de Liedekerke jusqu'à la Libération. Tout cela ne se déroule pas sans mal. Isabelle de Liedekerke est interpellée par la police de Vichy au mois de juin 1943 et emprisonnée quelques jours avant d'être relâchée faute de preuves. Isabelle et sa mère restent suspectes; elles sont souvent suivies et tracassées par la Gestapo ou par la milice de Vichy. Le ‘’Castel’’ est perquisitionné à trois reprises, heureusement sans résultat. Autorisée à demeurer dans l'immeuble (qui était occupée par des Allemands) avec ses enfants, elle fut un jour sommée de faire visiter la maison de fond en comble. Inspection qu'elle dirigea elle-même, de façon à permettre à sa fille Isabelle de faire dispa-raître de sa chambre à coucher les documents, cachets et faux papiers qu'elles deux mettaient au point.., par chance ce jour-là il n'y avait plus d'aviateurs dans le grenier.
La comtesse de Liedekerke voit approcher la fin de la guerre avec soulagement, mais au château de Pailhe, lors de la libération de la Belgique, un drame va se jouer. Le 3 septembre, son fils aîné James est chargé avec quelques camarades de sa sous-section de l'AS (zone V, secteur 5, groupe D) de bloquer la route de Mouzaive à hauteur du pont d'Alle-sur-Semois. La route donne accès à une plaine de parachutage. Les hommes de l'AS coupent des arbres lorsqu'ils sont surpris par deux blindés allemands transportant une trentaine d'hommes qui donnent l'assaut. Ils prennent la fuite dans les bois environnants pendant que James de Liedekerke tire à plusieurs reprises en direction des assaillants afin de faciliter le décrochage de ses camarades. Il monte ensuite la pente escarpée en direction des bois pour y recharger son arme, mais est atteint d'une balle dans la cuisse. Il s'effondre, à la merci des Allemands qui l'achèvent d'une balle de pistolet dans la tête



James de Liedekerke de Pailhe, soldat de l’ombre de vingt deux ans achevé d’une balle dans la tête à Alle-sur-Semois le 3 septembre 1944


Source :
‘’Pour le Roi et la Patrie’’ de M-P d’Udekem d’Acoz (pages 306 à 310)
Cegesoma (Bruxelles)
‘’ Service secrets…… de Fernand Strubbe (page 65)
 
 
Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 01/11/17


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