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Rss Les ménapiens sont puissants

Racheté à une compagnie immobilière, dont les affaires n'avaient pas connu le succès qu'avaient escompté ses promoteurs, l'imposant immeuble qui fait face au Palais de Justice de Bruxelles, sur la Place Poelaert, abrite le ministère de la Justice.
Un sous-chef de bureau, grade modeste dans l'administration, va faire partir, de cette place Poelaert, une des organisations de la Résistance qui, dans le domaine du renseignement, connaîtra l'essor le plus considérable et les succès les plus brillants.
Georges Leclercq est un mutilé de la première guerre. Il avait deux fils: Georges et Bernard. Au cours de la campagne des dix-huit jours, son fils Georges ( appelé Jojo ) est mort à l'ennemi. Georges Leclercq consacrera les mois qui lui restent à vivre à venger la mémoire de ce soldat abattu. Le groupe qu'il va fonder s'appellera « LUC ». Le premier complice de Georges Leclercq sera le concierge de l'immeuble administratif. Magnifique recrue! Qui s'inquièterait des allées et venues autour de la loge de ce personnage?
Dès novembre 1940, l'avocat André Cauvin et le commandant Henri Bernard sont aux côtés de Georges Leclercq. Le service « LUC » va évacuer de nombreux Belges, des prisonniers français évadés et un grand personnage britannique, récupéré parmi les membres du corps expéditionnaire qui n'ont pu ni réembarquer à Dunkerque, ni accepter d'être faits prisonniers. A la fin de 1941, « LUC » est une grande administration et près de quinze cents patriotes lui apportent leurs concours. Parachuté pendant l'été 1941, Pierre Vandermies apporte des fonds à « LUC » et à un service voisin qui s'appelle « ZERO ». Il annonce l'arrivée d'agents de transmission, porteurs de postes émetteurs.
Déjà, hélas, le ver est dans le fruit. Un traître, l'un des plus importants collaborateurs des polices d'occupation, a pris contact avec la périphérie du service «LUC». Adolphe Manet tient un café à Bruxelles, à la Chaussée d'Ixelles. Dès 1941, il offre ses services à la police allemande. Il en devient l'agent 313. Il fera des ravages pendant plusieurs années et ne sera arrêté qu'à la Libération et sera ensuite condamné à mort. Manet trahit pour de l'argent. Il organisera même une fausse ligne de départ vers la Grande Bretagne, pour laquelle il s'est fait verser des sommes considérables, sous prétexte de frais, par ceux à qui il a offert de les conduire jusqu'à Lisbonne et, qu'ensuite, il conduit à la Gestapo. C'est lui encore qui trahit à Toulouse Pierre Bouriez, chef du service «SABOT», responsable de la majeure partie des activités clandestines belges dans la France non occupée.

Personne encore, en 1941, ne soupçonne «Adolphe» d'être le traître qu'il est.
«LUC» va aborder le grand tournant de son destin par l'arrivée du capitaine artilleur Jean Cassart. A la capitulation française, le capitaine Cassart souffre encore d'une blessure qu'il a reçue pendant un stage à l'aviation. Il parvient néanmoins en Angleterre d'où, en octobre 1941, il est parachuté en Belgique avec un agent radio, Henri Verhaegen.

Or, Henri Bernard, adjoint de Georges Leclercq, est un camarade de promotion de Jean Cassart. Les deux hommes se retrouvent donc et entreprennent de réaliser les instructions dont le parachuté est porteur. Ces instructions sont relativement maladroites, parce que les services de Londres n'ont pas encore compris la valeur de certains cloisonnements. «LUC» est invité à s'associer à des groupements de réorganisation militaire et à entreprendre des activités de sabotage.
Pour ce faire, d'ailleurs--miracle qui ne se reproduira plus--, Cassart obtient des parachutages d'explosifs et d'armes relativement importants. Avec ce matériel parachuté, les agents de «LUC», et avec eux le colonel Lentz, le colonel Bastin et le commandant Claser, qui sont les chefs de ce qui sera plus tard la «Légion Belge» puis l'«Armée Secrète», entreprennent--parfois avec certaines rivalités de groupes--une action qui sera très efficace. Efficace au point d'alerter l'ennemi. En efet les parachutages de Jean Cassart comportent des engins aimantés susceptibles de mettre le feu à des réservoirs d'essence, des «altimètres», instruments astucieux qui font exploser l'avion dans lequel on les a camouflés lorsque l'appareil atteint une certaine altitude, et des crayons qui ressemblent fort à ceux dont se servent les écoliers, et qui eux aussi mettent le feu à un moment déterminé à tout ce qui entoure la place où on les a introduits.
Dans le même temps, d'ailleurs, fonctionne dans le service «LUC» un chimiste brillant, Louis Henri; avec son épouse il a équipé, aux environs de la Basilique de Koekelberg (faubourg de Bruxelles) un petit laboratoire familial dans lequel il a mis au point une formule de pastilles incendiaires. Une seule de ces pastilles de carborundum tombée dans le réservoir d'un véhicule, détruit, corrode, troue les mécaniques les plus solides. En quelques mois, «LUC» peut mettre à son actif au moins trois avions «paralysés» à Deurne près d'Anvers et pas mal de convois d'armements stoppés définitivement.
On comprend que les autorités d'occupation aient trouvé que les services du traître Manet n'étaient pas trop chèrement payés, s'ils permettaient d'enrayer le développement d'une action aussi nocive.

Hélas, il semble que, vers cette époque de la fin 1941, un courrier du service «Zéro», dont le patriotisme n'est peut-être pas douteux mais dont le courage était médiocre, se soit fait prendre dans le sud de la France, porteur de documents compromettants. Interrogé avec une certaine brutalité, l'homme donna des noms, ceux de Fernand Kerkhofs et de Jean Moens, qui dirigeaient le service «Zéro, camouflés dans un entresol du Palais du Comte de Flandre, Place Royale à Bruxelles, ceux de Georges Leclercq, d'André Cauvin et d'Henri Bernard qu'il avait connu dans le service «LUC».
L'homme accepta, ou fit semblant d'accepter, de travailler pour les Allemands. Mais lui n'était pas un autre Manet. Il se précipita à Bruxelles pour avertir les hommes qu'il avait eu la faiblesse de dénoncer. Ceux-ci prirent le maquis. Fernand Kerkhofs et Jean Moens furent abrités par un notaire hennuyer, M. Dehem, qui allait payer de sa vie--il n'est pas revenu d'un camp de concentration--son dévouement et son hospitalité. Cauvin, Leclercq et Bernard sont, eux aussi, camouflés. Il est décidé qu'ils rejoindront Londres dès que Jean Cassart et Henri Verhaegen auront été enlevés par l'avion que pilote un squadron leader qu'ils connaissent sous le nom de Dufort et qui doit venir les chercher dans la région de Neufchâteau. Tout est prêt. Une équipe de «LUC» a préparé le terrain. John Mahieu, l'in des collaborateurs de Jean Cassart, dispose d'une petite voiture Opel, porteuse de plaques d'immatriculation du consulat suédois, ce qui lui permet de circuler. Depuis plusieurs jours, tout le monde attend à l'auberge de Vonèche l'arrivée du matériel qui sera parachuté et le Lysander de Dufort qui vient embarquer les deux hommes.
Il est sept heures du soir. Nous sommes le 6 décembre 1941. Autour du poste, que le brouillage allemand rend difficilement audible, on écoute anxieusement ces messages personnels par lesquels la B.B.C. transmet des instructions codées aux Résistants du continent. Voici un des messages attendus: «Les Eburons reviendront». Et enfin le message qui annonce l'opération pour le soir même: «LES MENAPIENS SONT PUISSANTS ». Dans le petit café de Vonèche s'est l'agitation et la joie. On se prépare à aller allumer les lampes qui ont été disposées sur le terrain d'atterrissage. A onze heures, l'auto est abandonnéé dans un petit chemin désert. Tandis que John Mahieu, qui a oublié son Ausweis s
Dans la voiture, retourne sur ses pas pour ne pas abandonner ce précieux document, Jean Cassart et Henri Verhaegen progressent vers la zone balisée. Au moment où toute l'équipe se rassemble, Henri Verhaegen dit tout bas en néerlandais '' Ik hoor spreken '' ( J' entends parler ). Il se passe en effet quelque chose du côté où l'on vient d'abandonner le bagages. Aussitôt le doute est dissipé. C'est la trahison, le traquenard. Le Lysander, ses colis et ses passagers sont attendus. Des motos lourdes surgissent de tous les points de l'horizon. Des hommes casqués s'avancent. Nos trois hommes ne peuvent plus hésiter. Ils courent vers l'auto. Celle-ci est déjà aux mains des Feldgendarmes. Henri Verheagen qui est près des lampes de balisage, sent un pistolet s'appuyer sur sa poitrine. Son agresseur lui dit: «Allume ta lampe ou je t'abats». L'allemand, devant l'immobilité du radio, se penche pour allumer lui-même les lampes. Le bruit du moteur du Lysander se fait plus proche. Dufort cherche le balisage qu'il devrait trouver allumé. Verhaegen lance un fort coup de pied dans le ventre de l'Allemand penché vers le sol, lui arrache son pistolet et le tue. Deux autres Feldgendarmes se précipitent au secours de leur camarade. Ils sont abattus à leur tour.

Et le miracle se produit. Le Lysander atterrit, tout phares allumés, sans balisage. Dans le noir, Dufort s'est rendu compte qu'il se passait quelque chose. Il essaye de sauver ses camarades. Une rafale de mitraillette est tirée vers le pilote qui descend de son appareil dont le moteur tourne toujours. Une balle atteint Dufort à la nuque. Inutile pour lui d'insister. Le squadron leader décolle. Celui là au moins les Allemands ne l'auront pas! L'aviateur anglais rejoindra la Grande Bretagne. Il participera à d'autres opérations. En 1944, devenu Wing Commander, il tombera en opération. C'est seulement vingt-trois ans plus tard que, fortuitement, le nom de ce héros sera révélé.
Revenons à nos hommes. Des Feldgendarmes courent derrière John Mahieu parti dans une direction. Jean Cassart s'enfuit dans une autre, se cachant où il peut. La plaine d'aviation de rencontre est cernée. Le fugitif passe un ruisseau sur la berge duquel il glisse, perdant son Browning et trempant ses vêtements. L'officier se couche le long d'un mur derrière lequel passent deux sentinelles allemandes. Dans la neige de l'automne, sa fuite à laissé des traces. Mais Cassart, épuisé et blessé, s'affale. Il fait jour lorsqu'un homme le regarde par-dessus ce mur et lui dit: «Vous allez avoir bien froid là» puis disparaît. Dans le matin clair, redressé sur une neige sale, Cassart franchit le mur et tombe dans le cimetière de Neufchâteau. L'homme, probablement était un fossoyeur. A l'entrée du cimetière, une maison dont la porte n'est pas fermée. Le rescapé la traverse. Il débouche dans une rue, juste en face de la Feldgendarmerie! Tout, pourtant, a l'air normal dans Neufchâteau. Un prêtre vient vers notre homme sans paraître remarquer à quel point il est souillé et hirsute. Cassart l'interpelle et lui dit qu'il cherche un refuge et qu'il a besoin d'une aide patriotique. Le prêtre l'envoie un peu plus loin, dans une librairie. Le libraire lui signale que Neufchâteau est sous la surveillance d'une abondante police depuis le milieu de la nuit et lui conseille d'aller prendre, non loin de là, à la halte de Sainte-Marie, un petit train pour Bastogne qui passe au milieu de l'après midi et qui lui permettra probablement de trouver une correspondance vers Liège. Cassart retrouve Henri Verhaegen et les deux hommes décident d'aller chercher refuge chez le sergent De Broeu, un courageux chasseur ardennais qui est à Grand-Halleux, près de Vielsalm, le correspondant du service « LUC » pour la région. Heureusement on réussira à les prévenir que De Broeu a, lui aussi, été dénoncé par Manet. Il a reçu, à l'heure où l'avion de Dufort survolait la région, la visite de trois Feldgendarmes venus le questionner au sujet de Cassart et de Verhaegen. Les policiers l'ont enfermé dans sa chambre pendant qu'ils fouillent la maison. De Broeu entend que son jeune fils, captif dans la salle de bain contiguë, y est l'objet d'un interrogatoire sévère. L'enfant est collé au mur, les bras en l'air. De Broeu ouvre la porte, son revolver d'ordonnance en main, et abat l'interrogateur. Il abat ensuite le deuxième allemand qui se précipite pour sauver son camarade. A ce moment un troisième Feldgendarme qui montait la garde à la porte d'entrée, le mets en joue. De Broeu n'hésite pas et l'abat également. Il prend le temps de détruire le poste de radio de Verhaegen, dont il est le dépositaire et s'enfuit avec son fils.
Les Allemands ont arrêté quelques comparses. Mais Cassart, John Mahieu, Henri Verhaegen ont réussi à échapper à l'embuscade. Dufort et son Lysander ont rejoint la Grande Bretagne.

Mais les bagages préparés sont tombés aux mains de l'ennemi. Or, ces bagages comportent pas mal de documents compromettants. L'orage qui s'est abattu sur le service « LUC », et dont les retombés menacent le service « Zéro » et les divers groupes de reconstitution militaire dont bientôt naîtra l'« Armée Secrète », peut être mortel. Une série de mesures doivent être prises d'urgence pour que soient limitées les conséquences de l'analyse des documents qui ne saurait durer longtemps.
Rendez-vous est pris, suivant un plan d'ailleurs préétabli et qu'aucun traître ne pourrait connaître, dans un café proche de la gare du Nord à Bruxelles. Mais la Gestapo envahit le café pendant que les chefs du service « LUC » et les trois rescapés s'efforcent de mettre au point une autre stratégie pour l'évacuation des agents brûlés et pour la protection de ce qui reste du réseau.

Cassart, cette fois, n'échappera pas. Il est emmené à la prison de Saint-Gilles. André Cauvin, par contre, réussit à s'évader. John Mahieu également. Tous les dirigeants de «LUC», les uns après les autres, doivent à l'intervention du service «Zéro», et surtout de l'admirable équipe qui, à Roubaix, autour de Paul Joly, de Joseph Dubar, de Joseph Verbert, assure le relais de «Zéro» vers la frontière pyrénéenne, la chance de rejoindre la Grande Bretagne. Du groupe des dirigeants de «LUC», seul André Broze, directeur au ministère de la justice, réussit à rester caché en Belgique.

Jean Cassart n'échappera pas à la torture. A la prison de Saint-Gilles, des spécialistes venu d'outre-Rhin savent qu'ils tiennent enfin un « gros poisson ». On apprendra bientôt, à l'extérieur de la prison, que le parachuté a été vu, un œil complètement fermé et le visage ensanglanté. On saura encore qu'il a quitté Saint-Gilles. Après c'est le silence. Il est transféré « Nacht und Nebel », c'est à dire dans un régime administratif et pénitentiaire qui équivaut à la mort. Parmi ses amis de la Résistance, Cassart est tenu pour mort. Lui-même, d'ailleurs, considérait qu'il ne valait guère mieux.
Un jour pourtant, raconte-t-il, caché au fond de sa prison, il entendit deux voix qui chantaient la « Brabançonne » tandis que le martèlement d'une escorte militaire s'éloignait avec ceux qui chantaient ainsi. Jean Cassart sut que le colonel aviateur Daumerie et Paul Lescornez, deux très grands résistants, membres du service « Zéro », pionniers de ce groupement avant même qu'il portât ce nom, s'en allaient à leur heure et leur manière vers le lieu de leur exécution.
L'officier ne pouvait pas douter que son heure à lui serait prochaine. Et effectivement, il est transféré à Berlin vers la Cour Militaire qui va le juger. L'issue du procès ne fait pas de doute, même si cette haute juridiction apporte à l'examen du cas de cet officier d'artillerie, qui a accepté d'être parachuté et qui a été le nœud d'un drame dans lequel une demi-douzaine de Felgendarmes ont trouvé la mort, une dignité et une sérénité dignes d'estime.
Pendant sa longue détention, Jean Cassart a accumulé de petites réserve de biscuits qui traînent dans les poches de son costume. Il sait que, s'il veut échapper au peloton d'exécution, sa décision devra être immédiate.

Providentiellement, à la veille du jour où la Cour Militaire doit se retirer dans la salle de délibération et revenir avec l'inévitable condamnation capitale, Jean Cassart observe que l'une de ses co-accusées obtient des sentinelles l'autorisation de se rendre aux toilettes, à une heure--entre 13 et 14 h--où la surveillance est moins stricte. Elle n'est pas accompagnée!! L'officier demande la même autorisation, lorsqu'il voit sa compagne de misère revenir. Il l'obtient! Le miracle est à portée de main.
De portes en corridors, dévalant des escaliers en se surveillant pour ne pas précipiter sa marche, le quasi-condamné à mort se retrouve devant l'énorme tambour qui ferme la salle des pas perdus du Palais de Justice de Berlin. L'une des portes est bloquée. L'autre est gardée par un portier en civil et par un soldat en armes, lequel s'avance vers cet homme qui descend l'escalier. Par déférence pour la Cour Militaire, Cassart a été autorisé à revêtir l'habit dans lequel il a été arrêté et non pas sa tenue de bagnard. Le miracle va-t-il s'interrompre? Non. Cassart lève le bras d'une manière parfaitement conforme au protocole allemand. Il hurle, la voix rauque comme il convient, « Heil Hitler ». Les deux gardiens rectifient la position et lui rendent son salut.

Jean Cassart est dans les rues de Berlin en guerre en 1943. Il ne s'est toujours rien passé. Il sera parvenu à trois cent mètres du Palais lorsqu'un remue-ménage dans la rue lui fera comprendre que sa disparition a été constatée. Toujours à la même allure, sans argent et sans vivres, à part quelques bribes de biscuits, le fugitif marche tout le jour et la nuit. Il fait ainsi quarante kilomètres. Jusqu'à ce qu'il arrive à Potsdam. Après un léger repos, il reprend sa marche, dont il sent bien qu'il ne pourra pas la mener à terme. Un passage à niveau se ferme devant lui. Tout pourrait mal finir là. Le miracle se répète. Il entend parler français dans les environs du passage à niveau. Ce sont des travailleurs déportés. L'évadé, jouant le tout pour le tout, leur raconte son histoire. Les hommes vident leurs poches dans les siennes. Il est désormais dans la situation de pouvoir, à partir du troisième jour, prendre place dans les petits trains qui le rapprochent du Rhin et de la frontière. Il réussira à rentrer en Belgique. Le service « LUC », qui entretemps est devenu « MARC » et le service « Zéro » sont rapidement contactés. Pour eux, aucun doute n'est possible: le récit de Cassart est vrai. Une autre affaire sera d'en convaincre à Londres les Belges et les Anglais!

Cette histoire ne leur paraît pas tenir ensemble! On ne s'évade pas du Palais de Justice de Berlin, au milieu d'un procès en Cour Militaire. Ou bien il ne s'agit pas de Jean Cassart, ou bien Jean Cassart a accepté de rendre certains services à l'occupant pour « être évadé ». En attendant, notre homme est réintégré dans la Résistance. Il y remplit un rôle efficace. Aucun de ses amis n'a douté de lui. Il arrivera enfin à Londres, mais ce sera, à tout dire, pour y subir un long interrogatoire de sécurité et ce qui sera, en réalité, un emprisonnement à peine camouflé. Il faudra de longues semaines pour que Jean Cassart puisse revêtir à nouveau son uniforme et retrouver la liberté.
Le major Eddy Blondeel en fait un des officiers de ce qui va devenir le bataillon parachutiste belge. Jean Cassart sera « droppé » une fois encore, en septembre 1944 dans les Ardennes, avec son unité. Le risque qu'il court, s'il était capturé et reconnu, donne à sa décision une valeur éclatante.


Source bibliographique: "Histoires de Résistants" de W. Ugeux, Editions Duculot, 1979.

P.S. une petite rectification, aimablement communiquée par M. Thibaut Westhof, s'impose dans le contenu de cet article.
Il s'agit du nom du pilote du Lysander.
La voici:
Le pilote du Lysander est en réalité le Squadron Leader Alan Michael "Sticky" Murphy - No 138 Sqn (et non le S/L John "Whippy" Nesbitt-Dufort tel que le croyait Jean Cassart qui avait été entraîné par ce pilote).
"Sticky" fut en effet touché au cou mais put regagner sa base, Tangmere. Il fut hospitalisé 5 jours puis reçut 15 jours de permission (selon son logbook).
Le Wing Commander "Sticky" Murphy, DSO and bar, DFC, Croix de Guerre et son navigateur Darbon furent abattus le 2 décembre 1944 à Wezep (NL) à bord d'un Mosquito du Squadron 23


Voici la photo du Sq/L. Alan Michael Murphy


 
 
Note: 5
(1 note)
Ecrit par: prosper, Le: 28/05/11


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