Livre d'or
Image aléatoire
Galerie
Newsletter


Archives

 
Rss Le lieutenant Richard Smekens rejoignit l’Angleterre via Dunkerque

Le lieutenant Smekens et vingt de ses hommes passèrent dans l’enfer de Dunkerque pour rejoindre l’Angleterre




Richard Smekens en uniforme (après guerre)

[/align]

Richard Smekens fut un des premiers Belges à refuser la défaite et à atteindre l’Angleterre. En août 1939, il commandait la 2ème compagnie du 25ème bataillon de Génie qui s’est formé à Auderghem. Le 4 septembre, on le retrouve dans les Ardennes auprès du groupement K (général Keyaerts). Quand la guerre éclate, le 10 mai 1940, le bataillon commence son job en détruisant les ouvrages sur la Salm. Les opérations se terminent dans la nuit du 27 au 28 mai, en Flandre, par la destruction des ponts des canaux Léopold et de Schipdonk. Le 28 à l’aube, à Klemskerke, c’est la capitulation. Maurice Vanneste et Pierre Lefevre se rendent alors chez le lieutenant Smekens au P.C. de la Compagnie pour lui manifester leur envie de continuer la lutte. Ce dernier réunit alors sa compagnie, forte de 140 hommes, en ordre de bataille. Après avoir fait exécuter toutes les sonneries réglementaires, comme s’il se fut agi d’une parade, il annonça la capitulation et fit part de son intention de poursuivre la lutte. Il demanda à ceux qui voulaient le suivre de faire un pas en avant. Vingt hommes franchirent ce pas qui devait finalement les amener en Angleterre. Ce fait semble unique dans toute l’Armée belge, ce qui lui donne une grande valeur malheureusement oubliée de nos jours.
Les volontaires vont alors se diriger vers Dunkerque. Ils vont encourir, dans les heures qui suivent le dédain des Français bien au courant du discours de Paul Reynaud qui traitait les Belges de tous les noms. La petite colonne motorisée qui s’est formée arrive dans la nuit du 29 au 29 mai à Dunkerque. Le 29, le lieutenant Smekens, Vanneste, Brion et Lefevre vont en reconnaissance à La Panne pour voir ce qui s’y passe. Mais là aussi, les militaires sont mal accueillis. Le soir, le détachement se retrouve à Adinkerke au poste frontière de « Papegaai ». Dans l’entre-temps, onze militaires belges dont le brigadier Arthur de Jonghe (plus tard major aux commandos britanniques) et un caporal hollandais ont rejoints les volontaires. Le 29 mai à 21h, les efforts du lieutenant Smekens et les négociations du Vicomte de Jonghe aboutissent : le détachement belge est incorporé dans la 1ère Cie du 92ème Bataillon du Génie de la 2 D.I.N.A. (Division d’Infanterie Nord-Africaine), unité commandée par le capitaine Jacques Madrolle. La nuit du 29 au 30 se passe à la belle étoile, dans les dunes.




Trajet Klemskerke-Dunkerque



Trois militaires belges se joignent à eux le 30 mai ce qui fait monter l’effectif du détachement à une trentaine de volontaires. Le 30 mai vers 14 h., Smekens et ses hommes quittent Adinkerke à pied pour Dunkerque à la demande du capitaine Madrolle. Le détachement marche en tête du 92ème Bataillon du Génie français. C’est en sifflant des marches, qu’ils entrent dans Dunkerque en flammes. Les abords du port et le port lui-même sont violemment bombardés par l’aviation et l’artillerie allemande. Le détachement belge se dévoue sans compter dans l’enfer de Dunkerque auprès des blessés qu’ils se chargent d’évacuer. Les Belges ne seront pas épargnés puisque que le commandant Blumlein et le brigadier Verboven sont grièvement blessés et transportés dans un bateau sanitaire.
L’opération Dynamo est commencée depuis le 26 mai. Elle doit aboutir à l’évacuation la plus complète possible des forces alliées par voie maritime vers l’Angleterre. A la nuit tombante, le 30 mai, le détachement belge est embarqué sur le « St-Helier ». Ce navire aura l’honneur d’être le bateau qui embarquera, le 3 juin, les derniers hommes du corps expéditionnaire britannique. Après cette date, l’opération dynamo sera prolongée pour continuer l’évacuation de soldats français. C’est le 4 juin 1940 à 3 h 40, que le tout dernier navire, le « Shikari », quitta Dunkerque. Au total, 338 000 soldats alliés purent être évacués.
Le 31 mai à 7h.30, le détachement débarque à Folkestone. Les Anglais obligent les Belges à remettre leurs armes... Pour eux aussi, l’armée belge a capitulé. Par chemin de fer et puis par cars, Smekens et ses hommes sont conduits au camp Perham-Downs (près de Salisbury). Le lieutenant Smekens se met alors en rapport téléphonique avec l’Ambassade de Belgique à Londres. Tout s’arrangera rapidement car le lieutenant général Chevalier van Strydonck de Burkel, qui se trouve en Grande-Bretagne à Tenby, a eu, lorsqu’il était colonel au 1er Guides, le père du lieutenant Smekens comme adjudant-major. Le 3 juin, les Belges peuvent quitter Perham-Downs pour rejoindre le camp belge de regroupement de Tenby dans le sud du Pays de Galles. Commence alors une période d’incertitude qui durera pendant quelque deux mois : y aurait-il oui ou non un gouvernement et une nouvelle armée belge ? Au cours de cette attente, les volontaires se livrent au travail dans les champs et à la construction d’abris au profit de la Protection civile. La première unité est formée le 13 août 1940, et portait le nom d’Unité Combattante Belge (U.C.B.). Elle comprenait en plus de trois pelotons normaux, un quatrième peloton, qui comptait des gradés trop nombreux pour recevoir une affectation d’encadrement. Petit à petit de nouvelles recrues belges arriveront à Tenby, parmi lesquelles beaucoup de jeunes (notamment Pol Renkin et Barette, qui s’illustreront quatre ans plus tard au sein de l’unité parachutiste belge). L’arrivée de cette centaine de jeunes gens nécessita la formation d’une deuxième compagnie dont le lieutenant Smekens prit le commandement et au sein de laquelle Lefevre fut affecté comme adjoint au chef du 2ème peloton, sous les ordres du sous-lieutenant Neuray, qui devait trouver la mort dans un accident de moto.

Sources iconographiques et internet :
https://www.maisondusouvenir.be/lieutenant_richard_smekens.php

 
 
Note: 5
(2 notes)
Ecrit par: prosper, Le: 01/09/22


Scroll
Scroll